CHAPITRE 68 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique »
CHAPITRE 68 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique »
« Appartement des Chenaut, proche du complexe hospitalier. »
Nicolas se réveille brusquement les tempes trempées de sueur, il se relève pour s’asseoir sur son lit alors que près de lui un grognement de mécontentement se fait entendre.
- Raahh… qu’est-ce qu’il y a encore, pourquoi tu ne dors pas ?
Nicolas tourne la tête vers son chéri, changeant de position pour se positionner face à lui et pouvoir lui caresser le visage d’une main douce, jamais sevré de cette peau ébène au parfum si particulier.
- Ce n’est rien, rendors-toi. Juste un mauvais rêve comme j’en ai depuis quelque temps.
Tom ouvre cette fois grand les yeux pour admirer à son tour le visage visiblement désolé de celui qui depuis l’enfance a toujours été comme un second jumeau, plus attentionné encore que le vrai.
- C’est l’absence de « Xi » qui te perturbe à ce point ?
- Je ne pense pas, j’avoue qu’il me manque beaucoup mais je sais aussi qu’il va bien.
- Alors quoi ?
- La disparition « d’oncle Damien », j’ai comme un mauvais pressentiment qu’il pourrait courir un danger.
- « Oncle » Florian ne le permettrait jamais, tu le sais aussi bien que moi !!
- Je le sais bien, mais je ne contrôle pas mes rêves et ça fait plusieurs fois que je le sens s’éloigner de nous.
- Tu devrais rendre visite à « oncle » Philippe, il saura te rassurer lui.
Nicolas sent bien l’inquiétude de son chéri qui en le réconfortant avec ses paroles, en a profité pour venir se lover contre lui avec toute la sensualité qui est la sienne et qui lui vient de sa « mère ».
Cette féminité de Tom n’est apparente que lorsqu’il est en compagnie de personnes qu’il aime particulièrement, pour les autres rien ne laisserait paraître sa différence.
Son grand-père Okoumé lui a souvent raconté la prédiction venant de ce qu’il nomme toujours « les dieux des pierres du ciel », qui l’avaient prévenu que les jumeaux de son fils Taha seraient à l’image de leurs parents.
L’un (Flo) aurait le caractère de son père et deviendrait un puissant chasseur alors que l’autre (Tom) serait lui à l’image de sa mère qui avant sa transformation était amoureux de son meilleur ami, alors que dans sa tête tout en lui était féminin par nature.
En pensant à Naomé devenu Naomée, Nicolas pousse un léger soupir qui une fois de plus lui amène la question de savoir si comme pour Taha il aurait voulu que Tom devienne une femme.
Un sourire illumine alors son visage, s’en voulant même d’avoir eu une telle pensée alors qu’il connaît très bien et pour cause, son attirance pour les garçons plus que pour les filles.
D’ailleurs un petit coup d’œil vers l’entrejambe de Tom ne lui laisse plus aucun doute sur ses dernières pensées, l’observant avec un plaisir évident an train de se déployer pour l’amener bientôt en parfaite érection.
Sa main part alors directement pour le saisir, tandis que son regard plonge de nouveau dans celui de son amant.
- Pour cette nuit je préfère lui rendre visite à lui ! Hi ! Hi !
Tom sous la caresse en ferme les yeux de bonheur, sentant son corps réagir au diapason de son chéri qui l’embrasse à pleine bouche alors que leurs deux corps s’embrasent dans une joute où tous deux en sortiront forcément à la fois vainqueurs, mais également vaincus par le plaisir.
***/***
« Chambre des parents. »
Patrice ouvre les yeux en se demandant tout d’abord quel est ce bruit rythmique qu’il entend et qui sans doute est la cause de son réveil en pleine nuit.
Il ne lui faut pas bien longtemps pour comprendre à quelle activité se livrent une fois de plus les deux grands adolescents, qui une fois encore marquent leur amour par des épanchements nocturnes plutôt bruyants.
Savoir son fils unique homo l’aurait sans doute dérangé beaucoup plus s’il ne s’était mis avec Tom, Patrice l’avait déjà deviné alors que les deux garçons, encore très jeunes à cette époque, n’en avaient encore aucune idée.
Ce besoin permanent d’être toujours l’un près de l’autre, ces jeux qu’ils s’inventaient où le contact physique était primordial et ces crises d’angoisse dès qu’il était question de les séparer, avaient préparé tout un chacun au coming out qui arriva également très jeune et qui du fait ne surprit personne.
Il fallut ensuite pour chaque famille faire des concessions en attendant qu’ils aient leur propre appartement, ce qui est chose faite depuis peu mais ne les empêchent pas pour autant de venir dormir régulièrement chez leurs parents, les laissant une partie de l’année dans la ville où logent les employés du complexe et l’autre partie dans une hutte spécialement construite pour eux où chacun, même les plus anciens, ferme les yeux sur ce qui n’était plus depuis longtemps qu’un secret de polichinelle au sein même de la tribu.
Patrice sourit en se remémorant tout ça, se tournant ensuite vers Catherine son épouse qui a dû s’éveiller entre-temps et le fixe avec cette douceur si particulière dont elle a le secret.
Un dernier ahanement se fait entendre venant de la chambre voisine, suivi d’un silence tout relatif qui annonce la fin des hostilités, du moins jusqu’aux prochaines.
- Ces deux-là n’en ont jamais assez ! Hi ! Hi !
- Ne pas demander de qui ils tiennent surtout, pas vrai mon chéri ?
- C’est vrai que Taha est un vrai pot de colle avec « Nao » mais elle ne s’en plaint pas.
- Je ne pensais pas qu’à eux en disant ça.
- Hum !! Serait-ce un appel du pied ma chérie ?
- Un appel sûrement, du pied… hum… je pensais plutôt à une autre partie ! Hi ! Hi !
Patrice n’en demande pas plus pour venir se serrer contre son épouse et commencer à l’exciter aux endroits qu’il connaît maintenant par cœur à force de pratique.
Quelques minutes de préliminaires suffisent à leur mettre le feu aux joues, donnant le top départ à la chevauchée fantastique.
***/***
« Chambre de Nicolas. »
Les deux amants toujours enlacés savourent ce moment post-coïtal, avec les yeux commençant à se refermer sous l’appel du fameux et légendaire « Morphée ».
Nicolas commençait sérieusement à s’assoupir quand il entend le ramdam venant de la chambre de ses parents, il grogne en donnant un coup de poing dans le mur.
- Ce n’est pas bientôt fini, oui !! Il y en a qui aimeraient dormir !!
***/***
« Chambre des parents. »
Patrice qui s’était interrompu un bref instant en entendant son fils les engueuler, reprend ses coups de reins avec encore plus de force.
- Je trouve qu’il y en a qui ne manquent pas d’air de dire ça après avoir réveillé tout le quartier !!
Annotations
Versions