8 Un havre de paix... ou presque
A l’entrée de la propriété les pilastres majestueux d’un ancien château avaient été conservés, avec leur couronnement aérien et les grilles de fer forgé artistement ouvragées. Un ensemble d’une finesse d’exécution digne de parer les plus beaux monuments historiques du pays. Mais au delà de l’allée de gravier rose et du terre-plein en forme de mamelon herbeux, coiffé d’une fontaine néo-grecque, les lignes architecturales du vaste bâtiment affichaient un modernisme sans concession. Deux paons déambulaient sur les pelouses ramenées à des portions congrues. Les arbres centenaires du parc étroit possédaient en effet un air de famille de part et d’autre des haies récentes qui marquaient la mitoyenneté avec les propriétés voisines.
Même réduit à des proportions plus « humaines », et en dépit de la nuit tombée, le prestige des lieux impressionna les trois compagnons de Désiré. L’irascible Kiki, en déficit de critique, en restait également bouche bée.
La modernité ne nuisant en rien à la pompe, la magnificence du hall d’entrée circulaire, chapeauté d’un dôme de verre, les acheva. Il faut avouer que le savant mariage du sol de marbre semblant avoir été préservé depuis plusieurs siècles avec les envolées d’inox brossé ou patiné, la sauvage floraison d’acier noir montant à l’assaut des miroirs aux formes élancées, les ruptures de perspectives en matériaux modernes autorisant un jeu subtil avec les formes et les volumes, constituaient vraiment un décor original à couper le souffle. D’autant qu’ils servaient d’écrin à des arbres tropicaux plantés en plein centre, et tout à fait naturels, eux.
L’apparition de la blonde sylphide qui leur livra l’accès au hall sidéra littéralement Djé qui tendit la main mollement, la mâchoire inférieure à la limite du décrochement. A sa décharge, la beauté d’Isabelle était réellement époustouflante. Les formes de son corps semblaient avoir été calquées sur la Vénus de Botticelli et ses yeux d’un vert pastel étirés vers les tempes sur ceux d’un félin surgit de la savante imagination d’un Pygmalion épicurien. La brutale rougeur de Pierrot, quant à elle, ressemblait à s’y méprendre à de la gêne. Celle de l’obésité confrontée à tant de perfections physiques, sans doute possible. Les souvenirs mitigés que Kiki avait conservé de sa rencontre préalable avec la divine apparition se confirmèrent. Ses salutations se limitèrent à de vagues grognements tandis qu’il réservait son admiration pour la beauté du sol.
- Vous devez probablement mourir de faim ! Nous passerons directement à la salle à manger, si vous le voulez bien. Maria a placé au chaud les plats du traiteur Indonésien.
Isabelle prit le bras de Désiré et précéda ses invités vers la salle à manger aux allures de serre exotique, dans la continuité de style de l’entrée. Une chaleur tropicale régnait dans la maison.
La gigantesque table de verre posant sur des faisceaux de défenses d’éléphant suscita de nouveaux l’admiration des invités. L’index de Kiki pointa vers les pieds d’ivoire, mais un vachard coup de coude de Djé dans le bras interrompit net une réflexion plus que certainement désobligeante pour leur hôtesse.
- Ce décor me vrille les nerfs, mais je ne pourrai me résoudre à le quitter tant que mon père sera en vie, expliqua Isabelle.
Djé jugea sur le champ les critiques de Kiki infondées. Tout à fait exagérées quant au snobisme de la jeune femme qu’il trouva distinguée, mais « naturelle ». Il s’ouvrit d’ailleurs de cette admiration le soir même à Pierrot ; « Putain ! Si le Martiniqueur accepte toujours le partage, je suis prêt à lui dévorer son string même si la ficelle est nouée à celle d’un Tampax ! ».
Comment improviser éloge plus absolu à l’éternel féminin !
Pierrot était bien trop pudique pour oser nourrir fantasme aussi trivial, et surtout pour trouver les termes appropriés à une passion tout aussi dévorante. Ce brave père de famille ne s’autorisait des rêves qu’à sa mesure et, dans l’instant immédiat, aussi appétissants fussent-ils, les appâts d’Isabelle ne s’imposaient pas au premier rang de ses priorités. Il crevait la dalle.
- Te sais, tiote ! Si te n’veux point que ch’te sème tin riz d’sus ché tableaux, faudra qu’te m’donne aut’cosse que tes deux morciaux d’bo pou minger. (Tu sais, Petite. Si tu ne veux pas que je te colle ton riz sur les tableaux, il faudra que tu me donnes autre chose que ces deux morceaux de bois pour manger.)
La bouche bée de la jeune femme illustra sa stupeur et son désarroi.
- Vous m’excuserez, cher ami. Je parle couramment huit langues et quelques idiomes, dont le Swahili et le Lingala, mais le Chti, je ne suis jamais parvenu à m’y faire.
- Normal ! Concéda Pierrot, bonasse. Faut ête t’chu din quand t’éto tcho ! ( Normal ! Faut être tombé dedans quand tu étais petit !)
Désiré décrypta à l’intention de sa compagne la métaphore qui contribua à la gloire mondiale de Uderzo et Goscini, -origine de la force d’Obélix en version Ch’ti- puis il sauva la mise à tous ses amis en réclamant des couverts moins exotiques. Si cette volonté contraria Isabelle, son excellente éducation l’aidait à n’en rien laisser paraître. Libre à chacun de chuter dans la marmite qu’il trouvait à l’enfance. Elle se rendit de bonne grâce quérir des couverts à l’office.
- Elle aurait pas une jumelle, ta mousmée, des fois ? S’informa Djé.
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Histoire d’éloigner tous risques de dérapages lors de leur passage au salon, Désiré orienta la conversation sur le seul sujet susceptible de faire l’unanimité ; sa compagne. Fille de diplomate, Isabelle avait sillonné la quasi-totalité des pays d’Afrique Noire. Même Kiki, qui ne conservait pas un souvenir ému de leur unique entrevue, s’abstint poliment du moindre commentaire lorsqu’elle évoqua la mémoire de plusieurs satrapes africains de renommée mondiale, de safaris en brousse et en savane plutôt agités, et de rencontres bien plus dangereuses avec quelques fauves bipèdes surnommés « Les Affreux ». Le plus célèbre d’entre eux, qu’elle surnommait affectueusement « Tonton Bob » dans l’intimité familiale, lui avait laissé des souvenirs attendris quand, bambine, il la faisait sauter sur ses genoux en poussant des rugissements qui la faisaient rire aux éclats. Les principaux employeurs locaux du chef mercenaire, partageant un engouement aussi marqué pour le despotisme que pour les blondes pulpeuses, se seraient sans doute entre-dévorées pour agir de même, avec quelques grammes de tissu en moins, si son père n’avait soutenu la réputation d’être l’une des plus fines gâchettes de tout le continent.
En contre partie, l’histoire de Pierrot, étroitement mêlée à celle de Kiki par la suite, causa admiration et émotion chez la jeune femme. Narré par Désiré, il est vrai que le récit flirtait avec les limites du bouleversant. Connaissant ses cordes sensibles et sachant en jouer comme un virtuose, le Martiniqueur attendrissait sa belle comme un steak sur l’étal d’un boucher.
Veuf à trente ans avec six gosses à charge, pour parfaire l’image de papa poule qui lui collait à la peau, Pierrot n’avait trouvé rien mieux qu’épouser en secondes noces une ancienne connaissance de bancs d’école, elle-même abandonnée par un mari volage avec quatre enfants à charge. Un choix qui s’avéra vite funeste puisque celle-ci épuisa l’essentiel de son ardeur à lui faire payer les débordements de son premier époux. Après l’avoir définitivement ferré en accroissant la famille d’un gosse supplémentaire.
Plus tard Pierrot plaça son surplus de tendresse sur un gamin turbulent, issu de la communauté des gens du voyage mais tôt émancipé de toute attache. Le Manouche était venu solliciter un emploi de « chauffeur, ou mécanicien, ou n’importe quoi d’autre avec un salaire garanti » dans la société de vente de fruits et légumes en gros créée par le colosse rouquin. Christian, plus connu sous le nom de Kiki, s’était ainsi retrouvé chauffeur-livreur homme à tout faire et gardien d’entrepôt logé sur place. Un pied à terre en forme de rêve pour ce pigeon voyageur lassé d'une vie d’errances côté famille paternelle, carrément rejeté par une famille petit bourgeois côté mère.
Le récit de la vie de Djé fut plus court. Le gamin avait débarqué à Marseille avec son père à l’âge d’un an, orphelin de sa mère tuée par une grenade lors d’un attentat terroriste à Alger. Son enfance fut ballottée d’un internat à l’autre pendant que son père augmentait une maigre pension de militaire par un emploi de mineur de fond, jusqu’à ce que se présente l’opportunité de racheter à prix modique une épicerie dans le Nord de la France.
L’évocation des avatars de Désiré fut écourtée en raison de la présence d’Isabelle. Mais elle en connaissait quand même l’essentiel, ayant été l’une des meilleures amies de la fille du proviseur du lycée dans lequel avait enseigné Désiré. Une superbe rouquine qui avait valu au Martiniquais la perte de sa réputation en même temps que sa radiation de l’enseignement national. La belle avait eu beau avoir dépassé l’âge de la majorité, rien n’y fit ! Pour elle il n’avait été qu’un amant de plus. Pour lui, elle avait fait figure de faiblesse impardonnable.
L’évocation du passé de chacun amena la petite troupe à une heure avancée de la nuit. La répartition pour le couchage voulut que Kiki se retrouvât voisin du couple, dans une chambre avec balcon donnant sur l’arrière de la demeure. La température caniculaire de la pièce lui fit ouvrir la fenêtre avant même de sacrifier à une inspection minutieuse de son nouvel univers.
Les murs tendus d’un soyeux tissu grège étaient couverts de souvenirs africains. Photographies de safaris, d’animaux, de demeures coloniales avoisinaient avec masques taillés dans des bois précieux, des lances, des arcs et des carquois avec leurs flèches typiques de différentes tribus. De petits présentoirs en bois sculptés supportaient des collections de minéraux provenant de diverses provinces africaines. Le mur le moins vaste, celui dans lequel s’ouvrait la porte fenêtre, était dévolu à des souvenirs d’Amérique du Sud. Sarbacane ornée de plumes, menus sacs de cuir d’artisanat assez rudimentaire, cousus avec des lacets de même provenance. Même une authentique tête de Jivaro figurait à l’inventaire ! Heureusement pour sa tranquillité d’esprit, l’occupant des lieux crut à un gadget en matière plastique.
La salle de bain de céramique blanche et noire agrémentée d’ustensiles dorés était de toute beauté. Si belle sans doute que Kiki préféra ne pas en bousculer l’ordonnance parfaite pour cette nuit. Las et un peu pompette, il s’étendit sur le lit en slip avant d’éteindre la lumière et sombra aussitôt dans un sommeil agité de rêves où fauves africains et sud-américains s’ébattaient joyeusement dans des îles Caraïbes.
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Les trois canapés tendus de cuir de buffle d’un blanc immaculé entouraient une table au plateau de verre fumée. La partie ouverte du U offrait une vue sur une cheminée à feu ouvert de style moderne au pourtour en onyx. Les pieds de la table, quasi réplique de celle de la salle à manger, mais plus basse, étaient constitués de canines d’hippopotame toujours serties dans deux mâchoires inférieures, elles-mêmes enchâssées dans des blocs de malachite.
Lovée contre Désiré, Isabelle poussait les vocalises sur la version musicale de « A comme Amour », le titre fétiche de Eve Brenner. La voix extraordinaire de pureté de la jeune femme laissait Djé et Pierrot bouche bée, comme s’ils allaient l’accompagner.
- Isabelle !
Brutalement balancée de son nuage sonore, la chanteuse inspecta les environs d’un air égaré, puis elle aperçut la bonne plantée dans l’embrasure de la porte du salon, la chevelure en bataille, coudes au corps, les avant-bras nus dressés vers le plafond, l’air affolé.
- Madame !... Je suis désolée !... Le lavabo de la buanderie est bouché et le robinet fuit. Nous sommes inondés. Un vrai déluge !
- Calmez-vous, Noémie. Nous avons la chance de nous trouver avec quatre hommes à la maison, dit Isabelle en se tournant vers le canapé opposé au sien. Euh !... dont trois présents. Voyez çà avec eux.
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Affalé sur le dos dans l’armoire supportant le double lavabo inox, Djé se bagarrait ferme avec l’écrou d’une bonde antique, grippée par le calcaire et la corrosion. Noémie, placée de coté, s’évertuait à bloquer la grille d’évacuation à l’aide d’une pince d’électricien dont elle enfonçait les bouts pointus dans les trous pour l’empêcher de tourner.
- Vous poussez trop fort, monsieur Djé ! Ca fait sortir l’outil des trous !
- Poussez de tout votre poids pour le maintenir au fond du trou, voyons !
- Pour çà, je suis mal placée. C’est le bac le plus éloigné. Je suis mise tout de travers, geignit la bonne.
- Changez de position ! J’ai le dos noyé et j’attrape des crampes, moi !
- Je peux pas ! De l’autre côté y’à le cumu… le cumumu… le cumu-machin, là !
- Arrêtez de penser au cul, mumu ou pas, et collez-vous de face !
- Mais… en face, y’à vous !... Je ne peux pas vous monter dessus, quand même !
En dépit de sa position inconfortable, l’espace de quelques secondes, Djé passa en revue cette hypothèse sous plusieurs angles et trouva que, tout compte fait, cette perspective n'aurait présenté que de bons côtés. L’idée lui rendit du cœur au ventre pour un nouvel effort.
- Bon ! On essaye encore un coup, mais tâchez de tenir le choc !
La pince glissa derechef et, emporté par l’élan, Djé se heurta violemment les doigts aux parois de l’armoire. Une bordée de jurons furieux terrorisa Noémie. Se croyant visée et pour apporter l’aide de son poids comme l’avait suggéré le plombier improvisé, elle se repositionna prestement. Elle lança le pied gauche pour enjamber l’homme à l’instant précis où Djé tentait de se redresser. La tête crépue pénétra sans coup férir la tente formée par la robe de Noémie. Les quinquets de la bonne s'ouvrirent grands de stupeur. La bouche toutpareil, à la recherche d’un souffle coupé par l’intrusion inattendue ou inespérée, allez donc savoir ! Et les guiboles se mirent au diapason. Mais purement par réflexe, et uniquement pour éviter à Djé un étouffement fatal. Bien entendu.
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Affalé dans le canapé avec autant de ressort qu’une méduse échouée, Pierrot saliva en voyant s’approcher de lui l’énorme verre à dégustation de Cognac que lui amenait Désiré.
- Purée ! J’in r’vins point, mi ! Une nana comme chà, mais cos-que ché qu’elle a bin pu te trouver ?
- Ahhhh !... Ben mon petit bonhomme, avant elle avait un corps dont elle ne savait pas quoi foutre. Si ce n’est l’admirer dans un miroir et en laisser profiter le premier abruti venu. Moi je lui ai appris à en apprécier les secrets les mieux cachés et surtout à s’en servir. Avant de me connaître, elle avait déjà connu le plaisir des dizaines de fois, mais jamais l’orgasme. Ce genre de cours appliqué, c’est le credo de la fonction publique, mon petit gars ! Savoir faire et faire savoir !
Pierrot le dévisagea avec perplexité, tout en faisant tourner son Cognac pour favoriser l'émanation des arômes.
- T’es pas croyape, ti ! ( Tu n’es pas croyable, toi !)
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Les fesses au bord d'un des bacs de l'évier, le dos tordus à un angle dément, les jambes dressées en colonnes et reposant sur les épaules de Djé, Noémie se faisait écouvillonner la tirelire à plaisirs comme jamais par le passé. Sa chevelure brune malmenée par les coups de boutoir évoquait les adieux sur un quai de gare. Sa coiffe de bonniche restée accrochée à une mèche s'agitait comme un mouchoir. Djé fourrageait des deux mains dans le haut débraillé de sa robe. Une série de grognements et un bruit de baudruche se dégonflant attestèrent de la montée d’un nouvel orgasme.
Surpris par la bonne fortune, Djé planait aussi à des hauteurs rarement prospectées. Il est vrai qu’après plusieurs mois de disette sexuelle, même un laideron contrefait aurait pu l’expédier sur orbite. Noémie étant bien loin d’un prix à réclamer, le plaisir ne s’en trouvait que décuplé. Pour le peu d’efforts qu’il avait consacré à la dénipper, il l’avait même trouvée drôlement bien carrossée. Et lui-même emporté par les impératifs de l’urgence, il avait juste paré à l’indispensable en se contentant de baisser son pantalon sur ses cuisses, sans même ouvrir la braguette ni déboucler son ceinturon. Noémie grimaçant de douleur, il la soulagea de sa posture inconfortable pour l’installer sur l’égouttoir sans même cesser de la besogner.
La jeune femme ouvrit des yeux incrédules, limite affolés.
- Encore ?... Mais… Tu t’es évadé d'un bagne, ma parole !
L’exclamation brisa l’élan de Djé. Un vrai croque-en-jambes en forme de brise-noix. Pour un peu, sa belle ardeur serait retombée comme un soufflet.
- Comment tu sais ?... Elle t’a parlé, Isabelle ?
- Parlé ?... Mais parlé de quoi ?… Et si tu crois que c’est le moment de parler ! Allez !... Hue !... Bouge !... Et tant pis si t’es un vrai évadé… T’as bien fait d’emporter ton barreau scié avec toi ! S’impatienta la cavale en remuant impatiemment de la croupe, arrachant des bruits d’orage tropicaux à la tôle d’inox martyrisée.
Djé perçut mal la subtilité de la répartie, mais la principale tête était trop occupée ailleurs pour permettre à la secondaire de philosopher. Il reprit son travail de sape avec une ardeur ravigotée par les encouragements de la gourmande. Pour un peu il aurait chantonné de bonheur pour assurer le rythme. Il mit même tellement de cœur à l’ouvrage que la boucle de son ceinturon accrocha la poignée du tiroir lors d’un mouvement de retrait. Djé ne réalisa le piège qu’à la douleur fulgurante quand son ultime coup de reins referma le tiroir avec le même enthousiasme, ses burnes à l’intérieur.
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