13/09/2021 (Mon passé, ma maman, ma rentrée)
Il fait chaud, température assez élevée par rapport à la saison, je préfère l'hiver, l'avantage du froid, c'est que tu peux te couvrir autant que tu veux pour ne plus le ressentir, et la chaleur est quant à elle difficile à faire dégager du corps même en étant peu habillé.
J'aime bien sortir, marcher dehors, écouter les oiseaux, mais depuis une semaine, je suis en ville, chez ma tante, l'air est moins bon à respirer, tout comme le tintamarre assourdissant des allées et venues, des transports, des piétons, pourtant, j'aime cette ambiance, c'est nouveau. J'apprécie découvrir de nouveaux environnements, de nouvelles personnalités, je ne sais pas combien de temps, je vais rester ici, mais ça ne sera pas un court séjour, ma rentrée se fera ici, dans un lycée, la première fois que j'entre dans une école. J'ai été scolarisé à la maison, pour des raisons de santé, de la maternelle à cette année.
Lorsque je fus rétablie ou du moins repris la pêche, j'avais pris des habitudes, mon caractère et mes réactions différentes des autres, n'était pas convenable à une scolarisation normale au sein d'un établissement, c'est pourquoi j'ai continué de suivre à domicile auprès de ma mère.
Mon père nous avait quitté à ma cinquième année, ma maman, avait toujours été là pour moi, j'avais grandis suivant un chemin déblayé au préalable par elle, je la voyait souvent travailler tard, tout en faisant son possible pour que je me sente bien, que je ne m'ennuie pas, elle m'avait appris à dessiner des paysages, on se levait tôt le matin, puis assise sur l'herbe fraichement mouillé par la rosée, je la regardais s'affairer sur sa toile, des coups par ci par là, et enfin un jolie levé de soleil pour coloré ma chambre.
Après avoir bâti notre monde à deux, seize années de vie, elle était devenue plus faible, elle n'arrivait plus à tenir debout très longtemps, nos balades diminuaient, je lui demandais de rester assise, de me raconter des anecdotes, je sentais que ça n'allait pas, j'ignorais pourquoi, mais elle ne voulait pas en parler. Un jour, le mercredi, cinq mai (2021) l'on devait prendre la voiture pour se rendre au marché, j'étais dans ma chambre sur mon iPhone, j'écoutais une musique, tout en dessinant un croquis dans mon carnet, elle vint me voir, elle me dit que ce n'était pas la peine de l'accompagner, elle prendrait un peu plus de temps, car elle devait se rendre chez son médecin. Je ne souhaitais pas la harceler de question, car elle n'aimait pas ça, je lui fis un petit signe avec la tête d'affirmation, et elle partit.
Deux heures s'étaient écoulées, je me souviens, il était 12 h 14, d'habitude, on rentrait vers 11 h 30, je l'aidais à nettoyer, à l'eau et au vinaigre, les fruits et légumes puis je les rinçais à l'eau froide dans une bassine en cuivre orangé, et ensuite, on les rangeait à leur place, j'ai toujours aimé les petites étapes du retour du marché. Mais aujourd'hui, je savais qu'une chose n'irait pas de la même façon que les autres mercredis, je patientais 15 minutes encore, puis je lui envoyai un message sur WhatsApp :
-"Maman, tu rentres bientôt ?".
Elle vit le message à l'instant, et m'écrivit :
-"Je serais bientôt là."
-"Okay, je t'attends" (tu m'as fait peur).
13 h 11
J'entendis le bruit de sa voiture, j'avais déjà préparé la table, entreposé une salade verte, et une salade de riz. Je sortis l'aider à rentrer les courses, je lui demandai si elle allait bien, elle me répondit "Je dois discuter avec toi", j'acquiesçai.
Après avoir mangé et ranger, elle me parla, elle paraissait être tout à coup inquiète, sourire innocent et triste, regard vague.
- J'ai des problèmes de santé, ma chérie, je pense que tu l'avais deviné.
- Je crois l'avoir déduit par ton comportement inhabituel depuis quelques mois, c'est lié à la pandémie du coronavirus ?
- Non, la cause n'est pas connue, je suis atteinte d'un syndrome assez rare, une maladie neurodégénérative... Qui affectent généralement les gens plus âgés que moi. Tu te demande pourquoi je t'en ai pas parlé, je viens de l'apprendre aujourd'hui, tu te souviens lorsqu'on est allé en ville chez Gaëlle, et bien j'avais effectué des examens cliniques, je ne voulais pas t'inquiéter, au cas où il n'y aurait rien...
- Maman, on va faire quoi maintenant ? C'est quoi les effets secondaires ? Tu vas mourir...
- Non, on ne doit pas penser à ça actuellement, on va se battre comme je l'ai fait pour toi enfant, tu comprends ! Les effets secondaires sont ...
Elle n'arrivait pas à continuer.
- S'il te plaît dit moi tout, je veux être là à te soutenir, il faut que tu me dises tout.
- Une paralysie supranucléaire progressive...
Je tapai les mots sur Safari, le résultat était apparu :
La paralysie supranucléaire progressive est caractérisée par l’accumulation anormale d’une protéine, la protéine tau, dans les neurones qui entraîne leur dégénérescence. La PSP est décrite comme une TAUpathie. La cause exacte de la paralysie supranucléaire progressive est encore inconnue.
J'eus peur : la mort neuronale liée à l’accumulation de la protéine TAU, touche toutes les régions cérébrales, mais de façon plus importante les noyaux basaux et le tronc cérébral. Les noyaux de la base sont des structures cérébrales qui permettent d’initier et d’harmoniser les mouvements volontaires et de contrôler les changements de posture. Le tronc cérébral régule les fonctions vitales comme la respiration, le rythme cardiaque et la déglutition...
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Ma mère allait sûrement elle aussi me quitter, j'étais perdue, mais j'espérais trouver à ses côtés le remède.
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Après un peu plus de trois mois, me voilà ici, dans un appartement au XVIe arrondissement de Paris, chez ma Tante. Ma rentrée sera dans moins d'une heure, au lycée privé Saint-Jean de Passy, j'ai une impression très bizarre pour ce premier jour en école, j'avais entendu qu'être admis ici n'était pas de la possibilité de tout le monde, c'est pour cela que j'étais amer d'être parvenu à y rentrer, surtout avec un dossier scolaire plus ou moins différent de la normal, admise sûrement par les connaissances haut placé de Gaëlle. Malgré tout, je pense avoir le niveau, j'ai hâte de découvrir le lycée.
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Je te laisse cher cahier, j'écrirais demain ou ce soir, j'aimerais en raconter plus, mais ma montre ne s'arrêterait pas pour mes beaux yeux.
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