7.1.6 Body painting

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BORDEL ! C'est le bal de Noël dans deux jours et je n'ai pensé à inviter personne. Comme je suis un champion, je suis obligé d'y aller. Alice y va avec Jamie. Horace avec Sarah. Charline avec Rodrigue. Maeve a déclaré avoir un cavalier, mais ce n'est pas Benoît qui a invité Louise du coup. Je suis en pleine discussion pendant le petit déj avec mes potes. Ils ne savent pas s'il reste des filles de libres. Maeve, venue rendre un truc à Horace, entend notre discussion.

- OYE OYE MESDEMOISELLES SI L'UNE DE VOUS EST ENCORE DISPO, LE SIEUR MAJESTE BLONDINET ICI PRESENT CHERCHE UNE CAVALIERE, s'exprime Maeve en augmentant le son de sa voix grâce à sa baguette.

Elle sautille de joie devant son espièglerie et s'échappe avant que je n'arrive à l'attraper ou lui jeter un sort pour me venger. Quelques gars ont pitié de moi et se lèvent. Ils déclarent aussi être sans cavalières. Des filles osent timidement avouer être sans cavalier et se proposent selon les affinités. Les derniers couples se forment. Je reste le dernier con sans cavalière.

Tant pis. J'irais avec moi-même. Ce n'est pas le genre de détails qui me dérange. Je préfère cela à me retrouver avec une enquiquineuse qui me gonflera. Le soir du bal arrive enfin. Je mets un super costard à la demande de mes potes qui tiennent à ce que notre groupe soit le plus beau possible. Je me demande bien avec qui Maeve vient. Peut-être Niles, un gars doué en potions. Ou bien un mec de Durmstang. Cette chipie serait même capable de venir avec un professeur ou un première année pour créer un scandale.

Je suis en train de réajuster mes boutons de manchette avant de rejoindre les autres champions quand mon cousin débarque. Il attend Louise. Lui aussi s'est fait super beau pour l'occasion. Je dois reconnaître qu'il est très élégant, et que sa cavalière sera sûrement très fière d'être à son bras. Je fais mine d'être absorbé par ma tâche pour éviter de lui parler. Je ne saurais pas trop quoi dire.

- Allez avoue. Toi aussi, tu veux savoir avec qui elle y va...

- De qui parles-tu, Benoît ?

- De Maeve pardi. Cette fille est un mystère. Au fait... Je voulais te dire... Ce n'est pas parce que je suis censé vouloir que Voldemort revienne que je veux ta mort. Carrow. Je ne peux pas l'encadrer. Je n'étais pas d'accord avec ce qu'ils ont fait à tes parents. Tu es mon cousin et je .... Tu es con, mais je... Tiens à toi. Maeve. C'était une gosse. Jamais mon père n'aurait dû faire ça. J'espère qu'on pourra trouver une autre solution aux prophéties. Je ne veux pas que Voldemort revienne et je suis sûr que toi aussi.

Louise est arrivée. Elle est ravissante et assortie à la tenue de Benoît. Il l'accueille d'un baise-main hyper tendre. Benoît semble vraiment apprécier Louise et être fier de l'avoir pour cavalière. Je peux le comprendre. Louise est vraiment très belle ce soir. Mon cousin part et me laisse sans voix. Il était sincère. C'est un très mauvais menteur. Je le saurais s'il m'avait menti. Il a un tic au nez quand il ment. Je n'en reviens pas de ce qu'il vient de me dire.

Je suis encore sous le choc quand j'aperçois une princesse tout en haut de l'escalier. Une robe vaporeuse faite de soieries violettes et vertes avec des broderies en surimpression. Le bas de la rose est évasé et se resserre à la taille, laissant apparaître un corsage tout en laçage, broderies et dentelle. Des serpents rampants sur toute la tenue, partent du bas de la jupe pour atteindre le haut du bustier et révèlent la finesse de la taille. Le bas de la robe semble voler dans les airs, et les pieds de la princesse ne sont pas visibles, on dirait qu'elle lévite au-dessus des marches qu'elle est en train de descendre avec élégance.

Deux reptiles, soulignant chacun l'ovale de la poitrine se font face. Une tête sur chaque sein. Le premier porte une couronne d'or et as les yeux fermés. Le second reptile, une couronne de fleurs et a les yeux violets. Le décolleté, bien que d'apparence sage, est bien rempli sous l'effet du corsage et des petites manches en dentelle retombent sur les côtés. La ligne des épaules est parfaitement dégagée.

Je remarque mon bracelet à son poignet et lève les yeux vers son visage. Aucun autre bijou si ce n'est un sourire étincelant. Les cheveux sont coiffés en une couronne de tresses floue dont s'échappent quelques mèches. Un maquillage léger qui fait ressortir ses magnifiques yeux violets.

- Vous devriez fermer la bouche majesté. Sinon vous allez gober des mouches.

- ...

- Merci, je sais. Je suis magnifique, dit-elle d'un air prétentieux avant de rire.

Maeve tourne doucement sur elle-même pour me laisser admirer son dos qui laisse entrevoir, à travers la dentelle et le laçage, un dessin d'une tête de dragon Magyar à pointes. C'est une vraie beauté. Elle est la plus belle des filles que j'ai pu apercevoir ce soir. Sa robe met en valeur son port de reine et son visage si parfait. Mon cœur se serre à l'idée qu'elle dansera avec un autre ce soir. Je ne peux m'empêcher d'avoir une pointe de jalousie à l'égard de son cavalier. Je n'en ai pas le droit. Alors, je vais profiter des quelques secondes en tête-à-tête qu'il me reste pour admirer mon petit canard devenu un cygne majestueux.

- Whaou... Ton cavalier est bien chanceux, lui dis je tristement.

- N'est-ce pas ? Et le pire dans tout ça, c'est que c'est Benoît qui me l'a choisi ce cavalier. Une histoire de hache de guerre à enterrer. Je dois t'avouer que je n'ai pas trop compris. En tout cas, lui et Louise ont comploté pour qu'il n'ait aucune cavalière ce soir et soit tout à moi. De vrais Serpentards ces deux-là.

- ....

- Si tu voyais ta tête en ce moment ! J'aurais dû prendre un appareil photo. C'est trop drôle. Maeve explose de rire.

- Tu veux dire que....

Je perds mes mots. Elle ne m'apporte aucune aide. Maeve se contente de me tendre la main pour descendre les dernières marches. Le contact de sa paume sur la mienne est doux et chaud. Décidément, mon cerveau ne fonctionne pas ce soir. Après les propos de Benoît, voilà que je ne comprends pas ceux de Maeve, qui arbore un sourire de gamine espiègle en me tirant le bras vers le lieu de rendez-vous des champions.

Alice et les autres champions nous rejoignent pour notre entrée dans la grande salle. Je vois mes deux amis qui rigolent avec Benoît et Louise. Je n'ai toujours pas compris ce qui est en train de se passer. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Quand nous arrivons, les quatre blagueurs se retournent et se marrent franchement.

- Alors il a fini par piger ?Ricane Jamie

- Je ne suis pas sûre, répond Maeve en me pinçant doucement.

- Tu fais honte à la réputation d'intelligence de la famille, cousin. Dire que j'ai créé la robe spécialement pour l'occasion, rétorque Benoît.

- Oui, mais tu as oublié le dernier détail mon cher et c'est le plus important, dit Louise. Elle pointe sa baguette vers Maeve. Le premier serpent couronné ouvre de beaux yeux gris. J'ai donc bien compris. Benoît et Louise ont comploté pour que je sois le cavalier de Maeve ce soir. Je leur en suis reconnaissant toutefois, la raison m'échappe. Je finis enfin par retrouver mes mots. Les cinq comparses de Poudlard sont bel et bien en train de se foutre de ma poire.

- Lequel j'étrangle en premier ? Mon cousin ou mon pote ? Qui d'autre était au courant?

Alice me regarde avec gaieté et me répond avec un grand sourire.

- Tout le monde à part Louise et Benoît l'ignorait encore il y a dix minutes. Vous allez créer la surprise rassure toi. Ah J'allais oublier.... Message d'Horace pour le cavalier de Maeve. Fais gaffe où tu poses les mains ou sinon je t'écorche vif mec.

Les Champions se mettent tous à rire. Je viens d'être pris pour un couillon, mais je ne suis pas fâché. Juste très surpris. Il va falloir que je parle à mon cousin en tête-à-tête pour éclaircir les choses. Ses propos énigmatiques me font réfléchir et m'interrogent sur les récents événements. Mes parents avaient beau me dire que Benoît les avait protégé et aidé, j'avais du mal à y croire. Après ce que Benoît vient de me dire, mes convictions sont ébranlés.

Ce soir, il y a plus important. J'oublie les propos de mon cousin pour quelques heures. J'ai la plus jolie fille des trois écoles comme cavalière, mais surtout, j'ai enfin mon petit canard dans mes bras et cette fois, je suis sûr que ce n'est pas un songe. Elle ne s'enfuira pas ou ne s'évaporera pas. Je n'ose pas trop parler, de peur de dire une ânerie qui l'offenserait. Je ne veux surtout pas qu'elle s'en aille. Je crains de briser cet instant magique.

Maeve me sourit et par moments, se laisse aller dans mes bras avec tendresse. Ce soir, on semble vouloir tous les deux vouloir profiter d'une soirée agréable et sans dispute. Plusieurs mecs tentent d'inviter Maeve. Le seul à qui elle accorde une danse est Horace, tandis que je valse avec Charline et Jamie avec Sarah. Une seule musique et elle me revient, avec un sourire encore plus grand.

L'amour qu'elle voue à Horace est si visible et tellement attendrissant. Il est réciproque si j'en vois les gestes tendres et le regard fou de tendresse fraternelle qui porte sur elle. Je n'éprouve aucune jalousie, plutôt de l'envie. Quand mon pote me la ramène, je rends son sourire à Horace pour qu'il comprenne qu'il n'y a pas de soucis. Je le taquine quelques secondes sur ses propos d'avertissement au cavalier mystère de Maeve et cette andouille me réitère sa menace en riant. Même si je suis son meilleur pote, Maeve est sa petite sœur alors gaffe où je pose mes mains.

Horace, qui tente de jouer les gros bras, amuse mon petit canard qui rit aux éclats et l'enlace pour l'embrasser. Un bisou affectueux de petite sœur. Un mini câlin en douce qui me fait sourire. Elle regagne ensuite mes bras. Je suis aux anges, mon cerveau est déconnecté, profitant de l'instant présent. Le moment des slows arrive pour mon plus grand bonheur. Je serre Maeve contre moi, sentant son visage contre ma joue et je ferme les yeux.

La musique retentit et j'oublie le reste du monde. Je suis si bien, la tenant contre moi. Nos corps bougent au même rythme, avec lenteur et douceur. Je voudrais que cet instant dure une éternité. C'est bien la première fois que je suis autant troublé et ravi de la présence si proche d'une fille. Sans vraiment réfléchir à ce que je fais, je lui caresse le dos de ma main libre. Maeve ne s'en offense pas et continue de danser.

J'aimerais lui dire ce que je ressens. Les mots ne sortent pas. Je crains d'être maladroit ou ridicule. J'ai peur qu'elle se moque de moi et ne partage pas les mêmes sentiments. Ou pire, qu'elle est pitié de moi et soit gênée de mon affection. Je ressasse mille fois mes phrases sans jamais trouver le bon mot, le bon ordre de phrases. Au final, je préféré me taire.

Je passe une merveilleuse soirée à danser avec Maeve même si nous n'ouvrons pas la bouche. La soirée se termine très tard et je reconduis Maeve au bas de l'escalier du dortoir des filles. Je m'apprête à rentrer à ma chambrée quand elle me retient le bras. Elle retire mon bracelet de son poignet et me replace sur mon bras en souriant. Puis, elle me fait une bise sur la joue, me remercie pour cette charmante soirée et part se coucher.

Puis Noël passe.

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