Je me suis tranquillement installé dans la bibliothèque quand j'entends des sanglots. Je me dirige vers l'origine du bruit et découvre Maeve en pleurs. Je prends immédiatement ma petite sœur dans mes bras pour la câliner et l'interroge. Oliver a fouillé les affaires de Maeve. Elle l'a surpris et elle s'est amusée à le taquiner. À force de faire l'andouille, elle l'a embrassé. Ce qui devrait être une super nouvelle n'est pas aussi réjouissant que prévue.

Ce baiser lui a provoqué une méga vision de Morgane et d'émotions, Maeve s'est comme évaporée sans le vouloir. Morgane lui a dit que ce serait la pureté du cœur qui déciderait de qui mourrait. Maeve n'aura aucun pouvoir de décision. Elle devra se contenter de tuer celui désigné, soit moi ou Oliver. Maeve reste tracassée. Je pense qu'elle ne me dit pas tout de sa vision. Elle se mord la lèvre comme quand elle a un secret. Mais je sais que ça ne sert à rien de l'interroger. C'est une bourrique.

Je dois faire en sorte que ces deux-là se ré embrassent. On est sur la bonne voie. La rougeur des joues de mon amie m'indique combien elle a apprécié ce baiser. La colère de mon cousin est aussi révélatrice de leur attirance. Déjà, le fait qu'il est fouillé prouve qu'il n'arrête pas d'observer Maeve et se questionne sur elle. Horace va pousser Oliver à aller plus loin. Moi, j'ai la délicate mission d'inciter Maeve à la débauche.

Entre les bleus provoqués par sa tante, ses cauchemars et visions affreuses et cette mission importante dont elle ne sait rien, Maeve n'a pas vraiment la tête à la romance. Louise me dit qu'elle a l'impression que notre amie s'isole encore et sombre dans la dépression. Louise l'entend de nouveau pleurer la nuit. Maeve est triste quand elle est seule. Elle donne le change en public.

Je veux lui changer les idées. Je multiplie les tentatives pour la faire rire. Je fais le pire. J'improvise des chorégraphies sur des musiques idiotes et incite Maeve à danser avec moi. Je lance des sorts pleins de bêtises pour coller des professeurs à leurs chaises ou que les bonbons s'échappent devant les mains des enfants. Je n'obtiens ni sourire ni intérêt. Maeve est indifférente au reste du monde. Elle commence à ne plus masquer sa peine face aux autres.

Niles a remarqué l'humeur morose de Maeve. Il n'est plus amoureux d'elle, toutefois, il a gardé une tendresse particulière pour elle. Je le vois essayer de parler à Maléfique, en tête-à-tête, la prendre dans ses bras pour la consoler. Il pense que Maeve a un chagrin d'amour. Il n'est pas si loin de la vérité. Cette andouille a préparé des philtres d'amour pour que Maeve drogue l'objet de son amour et d'autres censés améliorer le moral.

Maeve lui avoue en souriant tristement que les potions n'ont aucun effet sur elle et qu'elle lui a fait une blague il y a quelque temps. Niles s'en doutait et il rit pour tenter de regonfler le moral de sa petite chipie préférée. Ils s'éloignent et je n'entends pas le reste de leur discussion. Ils reviennent au bord du soir. Maeve a les yeux rouges. Niles et lui tient la main avec un air perdu. Il me fait signe qu'il n'a pas réussi à la divertir.

Louise tente à son tour. Elle lui propose des scénarios improbables pour faire tomber Oliver dans ses filets. Louise ignore que c'est déjà fait. Même l'idée d'attacher Oliver à son lit pour l'obliger à recevoir des bisous ne fait pas rire Maeve. Les deux filles de Beauxbatons interviennent dans la discussion. Elles ignorent qui est le sujet du coup de cœur de Maeve, croyant que Maeve a rompu avec son "petit ami estival".

La discussion vire aux trucs de filles et Louise lance une bulle de silence pour que je n'entende rien de leur propos. Les filles rient fort et vu la rougeur des joues de Louise par moment, je pense que les mots ne sont guère prudes. Surtout que les filles me regardent en se marrant. Merde, j'avais oublié que je suis censé être le petit ami de Louise. Bon sang, mais que racontent t'elles sur moi ? Je change de place pour essayer de lire sur leurs lèvres.

Avec un peu de chance, cette discussion amusera Maeve, elle pourra se moquer de moi en toute impunité. Sarah et Alice rejoignent les filles. Charline préfère rester auprès d'Horace. La rouquine supporte de moins en moins la présence de sa sœur. Les six filles ont beau être dans une sphère masquant leurs paroles, leurs gestes ne laissent aucun doute sur la légèreté de leurs discussions. On dirait que Sarah imite un loup. Alice rougit violemment et tape pour rire Sarah, la copine poisson et Maeve.

Rien n'y fait. La lueur brillante m'indique que Maeve retient ses larmes. Elle m'envoie sa peine par la pensée. Elle se sent incapable. Sa sœur est fâchée contre elle et ne décolère pas. Elle ne parvient pas à battre sa tante, elle ne pourra pas nous sauver Oliver et moi, ses pouvoirs ne lui servent à rien. Maeve a le moral à zéro.

Son IPod est rempli de chansons mélancoliques. Des chansons d'amour qui finissent mal. Des propos sur la tristesse, les peines, les choses qui font mal. Des musiques sur la mort. La perte d'êtres chers. Elle supprime au fur et à mesure les musiques de joie que je lui rajoute. Je panique quand je découvre des chansons sur le suicide.

J'appelle Louise et Horace à la rescousse. Aucun ne parvient à lui redonner le sourire et à comprendre pourquoi Maeve est si triste. C'est finalement Jamie et Sarah, qui trouvent les mots justes sans le réaliser. Maeve est en train de passer par les étapes du deuil. Après le choc/déni des premières révélations, Maeve est entré dans une période mélangeant colère et négociation en sauvant des vies et se battant avec sa tante. Désormais, elle est en phase de dépression. L'acceptation est encore loin.

Maeve se prépare mentalement à la mort de l'un de nous. Comme Jamie et Sarah se sont préparés à l'éventualité pour leur mère. Elle est persuadée qu'elle va perdre l'un de nous et c'est ce qui la ravage. Elle s'éloigne pour rompre nos liens, pensant sûrement moins souffrir quand viendra le moment fatidique. Seulement, en faisant ça, elle amplifie la douleur. Je ne sais que faire.

Lors d'une sortie à Pré au lard, Bellatrix vient me rendre visite. Ce n'est pas une entrevue de courtoisie. Nos rapports sont tendus depuis la dernière fois où je l'ai vue, et que je l'ai humiliée en la traitant de poule pondeuse devant les sbires. Ma très chère arrière grand-mère me demande le nom de Maeve et d'Oliver dans la coupe de feu. C'est plus un ordre qu'une demande. Bellatrix est très menaçante. Je comprends que si je ne le fais pas, ça sera son espion qui le fera.

Alors, je promets de répondre à sa demande et tente d'en savoir plus. Je voudrais que Bellatrix me refasse confiance et me révèle d'autres informations pour contrer le Seigneur. Tout ce qu'elle veut bien me dire est qu'elle veut que je me confronte aux deux autres afin de comparer la puissance de nos magies. Bellatrix est persuadé que je vais gagner cette fichue coupe. Maintenant, je sais qu'elle veut s'assurer que je serais le sorcier le plus puissant avant de donner mon sang au seigneur. Je suis écœuré.

Je reste près d'une heure à boire ma bieraubeurre en compagnie de mon ancêtre. Je tente de compatir à sa souffrance d'être sans cesse épiée. Elle a dû prendre l'apparence d'un de mes camarades pour pouvoir me voir. Les Aurors cernent notre manoir. Carrow est interrogé chaque semaine par le Ministère. Plusieurs des espions du Ministère commencent à faillir à leur mission et font des aveux. Le plan de Bellatrix est mis à mal et cela la rend particulièrement furieuse et rancunière.

Bellatrix commence à se douter que Maeve et moi ne sommes pas aussi innocents qu'on ne lui montre. Pas difficile de comprendre qu'elle est convaincue que Maeve et moi avons libéré mon oncle. Si je peux avouer en partie les tortures à Carrow, Bellatrix n'ignorant pas combien je hais cet homme, il m'est difficile de trouver une explication au Basilic qui sauva Oliver puis ma tante. J'évoque Morgane sans convaincre. Heureusement, mon oncle a révélé au ministère s'être enfui seul en détournant l'attention de ses geôliers. Sur ce point, je peux accuser l'incompétence de nos sbires.

Quand je baise la main de Bellatrix pour prendre congé, j'ai l'impression d'avoir fait un pacte avec le diable. Cette femme me débecte de plus en plus. Dire qu'elle est la mère de Charline. Comment un monstre pareil a pu faire une enfant aussi belle et bienveillante ? Heureusement que le professeur Bordial m'a montré des photos de lui plus jeune. Charline lui ressemble beaucoup physiquement. La couleur rousse en revanche, c'est un cadeau de Morgane, Bellatrix haïssant les roux, qui lui font penser aux Weasley. Une sorte de protection illusoire, Bellatrix refusant l'idée d'avoir une enfant aux cheveux de feu, elle ne se doutera jamais de la véritable identité de Charline.

Je parle de la suggestion avec Louise qui est contre l'idée de placer les noms dans la coupe. Cela va faire deux concurrents puissants potentiels. Moins de chances pour elle d'être sélectionnée et plus de danger pour moi. Oui, c'est certain. Ces deux-là vont être choisis direct. J'avoue que cet aspect-là me plaît. Me battre pour de vrai, face à Oliver et Maeve, remporter à nous trois des points pour Poudlard et éloigner Louise de cette compétition dangereuse.

Je taquine ma jolie blondinette et écrivant les noms sur un bout de papier. Je la traite de froussarde et critique son manque de confiance en elle. Louise se chamaille en me traitant de grand frère protecteur qui veut lui éviter de combattre. Louise sait que Maeve n'a rien à craindre dans cette compétition. Mes potes rentrent dans mon jeu et m'encouragent à jeter les bouts de papier dans le feu. Je m'exécute en riant. Aussitôt, Maeve débarque, furieuse contre moi.

- Espèce de connard sans nom. Pourquoi as-tu mis mon nom et celui de ton cousin dans la coupe ? On ne veut pas participer à ce tournoi.

Je tente de lui expliquer que c'est Bellatrix qui me l'a ordonné. Maeve s'énerve violemment. Je lui dis que ca va être marrant de se confronter dans cette compétition. De battre à plate couture les autres écoles. Je montre à Maeve les aspects amusants. Elle reste énervée. Je tente de la calmer. Je m'excuse. Je la prends dans mes bras et essaye de l'embrasser. Elle me repousse violemment. Elle bloque mon sang pour me faire haleter. Je ne l'ai jamais vu autant en pétard depuis le début de la deuxième année.

- Espèce d'abruti. T'as de la chance que je n'ai pas le droit de te tuer.

Maeve part en furie. Elle a ravagé la grande salle sans que je m'en aperçoive. Sa colère est surdimensionnée. J'ai fait une bêtise certes, de là à être à ce point furieuse, c'est exagéré. Je ne la vois plus avant le soir où sa tête d'enterrement ne présage rien de bon pour moi.

La coupe décide. Je suis choisi ainsi qu'Alice, Maeve et Oliver. Je retente de me faire pardonner et reprends une gifle magistrale. Pourquoi est t'elle aussi furieuse ? Elle ne m'adresse plus la parole. C'est Horace qui m'explique et plaide en ma faveur.

Maeve pressent que c'est le moment du retour de Voldemort. Comme il y a cent ans, lors d'un tournoi des sorciers. Les dates correspondent parfaitement. Le jour de la finale est exactement cent ans jour pour jour après celui de la mort de Cédric Diggory. Maeve est persuadée que si Bellatrix m'a ordonné cela, c'est parce que Bellatrix va utiliser ce tournoi pour ressusciter son chéri. Elle est furieuse contre moi d'avoir obéi. MERDE! Pourquoi je n''y ai pas pensé?

Horace essaye de la calmer sans succès. Maeve pense que j'ai changé de bord. Elle m'a traité d'agneau sacrificiel devant Horace qui n'a pas compris. Maeve pense que j'ai accepté mon sort. C'est tout le contraire, je veux me battre. Je veux tuer ce seigneur une fois pour toute ainsi que Bellatrix et tous les mangemorts. Je veux éradiquer la magie noire de ce monde. Je veux retrouver ma petite sœur.