Après avoir installé Laurène dans la chambre d’amis, la pulpeuse Julie rejoignit la suite parentale et ôta prestement son tee-shirt XXL à l’effigie de Betty Boop pour se glisser nue sous la couette du lit conjugal. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait une furieuse envie de faire l’amour avec son homme. Peut-être parce que la déliquescence du couple Laurène/Jean-Louis lui rappelait impérieusement que rien n’était jamais acquis, que l’amour se devait d’être entretenu pour perdurer.

La brunette coula un regard amoureux sur le corps dénudé de Florian, la couette ne le recouvrant presque plus – contrairement à elle, il n’avait presque jamais froid. Elle le savait, elle ne pourrait se satisfaire de la simple contemplation de son mec pour assouvir sa soif de lui. Mais elle n'osa pas le réveiller. Pourtant, son excitation se faisait grandissante et elle mouillait plus que de raison. Elle n'eut donc d'autre choix que de se toucher pour satisfaire un tant soit peu son désir, en titillant de ses doigts son intimité. Au bord de l'orgasme, son souffle s'accélérait ; elle avait de plus en plus de mal à contenir l'expression de son extase.

Florian ouvrit tout à coup ses yeux. Face à lui, sa femme s'adonnait à un plaisir solitaire qui lui fila instantanément la gaule. Il commença lui aussi à se masturber lentement en lui souriant.

• Quel magnifique réveil nocturne, ma chérie !

Elle lui rendit son sourire sans cesser de se caresser. Son homme l'embrassa alors avec une fougue à peine contenue, se ruant sur son corps pour le parcourir de ses mains, de sa bouche, de sa langue, avant de prendre sa compagne sans davantage de préliminaires, jusqu'à la jouissance finale dans un torrent de foutre et de râles expiateurs.

• Bon sang que c’était bon, ma Julie !

Après leur joute charnelle, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, non sans s'être préalablement avoué leur amour mutuel.

• Je t’aime, mon Flo !
• Moi aussi je t’aime, ma si jolie Julie…

***

Laurène se tournait et retournait dans tous les sens, sans parvenir à trouver le sommeil. La qualité de la literie n’y était pour rien, c’était autre chose qui la tourmentait. Comment en était-elle arrivée là avec Jean-Louis, à ce qu’il en vienne à la tromper, elle qui se croyait la meilleure des épouses, disponible, à l’écoute, dévouée. Se pouvait-il qu’elle ne lui plaise plus ? Que la simple vue de son corps ou ses caresses sur le sien ne suffisent plus à la faire vibrer ? A bien y réfléchir, cela faisait déjà un bout de temps qu’ils n’avaient plus fait l’amour, qu’il ne l’avait plus touchée. Pourquoi ? Cela faisait-il si longtemps que ça qu’il était avec « l’autre », qu’il la « baisait » ? Et lui, l’avait-il déjà réellement « baisée » ? Baiser… Elle en avait rêvé ce soir, des papillons partout dans son corps dès que Miguel… Cette pensée osée, exquise, lui fit se mordiller la lèvre inférieure. Elle se tortillait de désir sous les draps, resserrant ses jambes comme si ça pouvait faire taire cette pulsion qui émanait de sa chair, qui émanait d’elle. Elle se surprit à murmurer ce prénom, « Miguel », à mesure que ses mains pétrissaient sa poitrine, descendaient sur son ventre, les yeux mi-clos. Des « Oh oui, Miguel... » quand ses doigts effleurèrent ses poils pubiens, sa fente, jusqu’à titiller son bouton de rose et s’enfoncer profondément dans ses abîmes si humides. Un « Oui, Miguel » étouffé dans un cri de jouissance qui la submergea comme une vague. Elle le voulait lui, qu’il la prenne, qu’il la baise, la fasse jouir, hurler de plaisir et qu’il vienne en elle, avec elle. C’était la première fois. La première fois qu’elle se voulait ainsi, maîtresse.