Les façades de Saint-Gilles
Tandis que le froid s'insinue dans la ville, je déambule dans les rues de Saint-Gilles. Quelques commerces sont à remettre dans la Rue de la Victoire. Ces lieux abandonnés, fermés sur le monde me font penser à tout ce qui fut, tout ce qui ne fut pas ; à tout ce qui sera et tout ce qui ne sera jamais plus. Il y en a énormément, des quartiers comme celui-là qui dorment en attendant le vent du renouveau. En attendant, ces vitrines vides sont comme autant de masques mortuaires, qui ne reflètent rien d'autre qu'un passé que je ne connaitrai jamais. Des monuments funéraires anonymes dans un labyrinthe de béton.
La brume que j'exhale à chaque respiration m'entoure et forme un brouillard dense où danse la mélancolie. Bruxelles change sans cesse, à un rythme à la fois lent et rapide. Et moi, je marche à mon pas dans cette ville qui n'est jamais la même, qui n'est jamais la mienne, mais où je me sens quand même un peu chez moi.
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