Chapitre XI : Le Ludus

7 minutes de lecture

 Peu après le départ de Garthor, Baz fut de nouveau enchainé. Cependant, le geôlier l'attira rapidement dehors, où ils rejoignirent de nombreux autres esclaves. Des humains pour la plupart. Certains plus jeunes, d'autres plus vieux. Le mage fut surpris cependant d'y voir d'autres monstres. Ici et là des "Minoboars, Minocancers et autres Minotrucs" pensa Baz. Un Homme-crocodile plus imposant que les autres était aussi de la partie. Tout le groupe se mit en marche, au rythme des coups de fouets donnés par les esclavagistes.

 Après une marche longue et sous un soleil de plomb, Baz remarqua que la personne à sa droite le fixait. Quand l'autre le remarqua, il tourna rapidement la tête. Puis au bout de quelques secondes, regarda de nouveau Baz, mais dans le yeux.


- "Tu... Tu es celui qui a été ramené par Garthor ? Le mage ?"

- "Oui. Je suis Bazgo. Et toi ? Tu viens d'où ?"

- "Bazgo comment ?"

 Bazgo réfléchit à ce qu'il pourrait dire. Et une idée lui vient en tête.

- "Bazgo Az-Zran."

- "Tu as de la chance. Nous n'avons pas de nom ici. Tu es le premier humain du continent que je rencontre."

- "Du continent ? Tu ne viens pas du même endroit que moi ?"

- "Non... Je viens de la ferme d'Aos Switch. comme la plupart des humains que tu croiseras dans le coin. C'est la plus grande ferme d'homme du continent."

- "Une ferme d'homme ? Qu'est ce que c'est ?"

- "De tous les esclaves du continent, ceux qui ont la plus grande force, taille, endurance, intelligence, bref tu vois quoi. Bah ceux là, ils vont dans les fermes et ils produisent des centaines et des centaines de bébés, pour transmettre leur héritage."

- "Attends quoi ?"

- "Ceux qui ont hérité des bons traits sont gardés pour être esclave d'apparât. Ceux qui n'ont rien de spécial sont envoyés aux mines et autres travaux forcés. Ceux qui sont inutiles sont servits en repas lors des évênements. Et ceux qui sont encore plus doués que leurs géniteurs les remplacent pour la reproduction. Il est très rare de rencontrer un continental dans ces conditions."

 Baz se mura dans un silence, commençant à comprendre l'horreur que les gens qui ont été capturés ont du ressentir. Zran, Garian, sa mère... Tous ont du, ou vont passer de terribles moments ici. Un autre esclave, à la gauche de Baz commença à lui parler.

- "Dit nous. Comment est ce ?"

- "De quoi ?" Demanda Baz

- "Notre patrie. Le monde des hommes. Dit nous comment les nôtres vivent au delà des mers."
 Bazgo était sur le point de répondre quand il remarqua que tout les esclaves le regardaient. Ils avaient tous cette lueur dans les yeux. Celle d'un enfant impatient de découvrir à quel point le monde est beau.

- "Notre monde est .... Magnifique. Je n'ai pas visité plus loin que les villages aux alentours de chez moi. J'étais trop occupé à organiser notre défense face aux monstres. Il y a des collines verdoyantes, des chutes d'eau impressionnantes par le débit de l'eau qu'elles écoulent. Des forêt remplies d'animaux, d'insectes et de vie."

 Voyant que tous s'imaginaient son village, il continua son récit.

- "Je vis... Vivais... Dans une ferme avec ma famille. Mon oncle et ma tante sont des gens formidables.."

- "Oncle ? Tante ?"

- "Ce sont les.... Normalement ce sont les frères ou soeurs de nos parents."

- "Nous ne connaissons même pas nos géniteurs.."

- "Dans mon cas, ils ne le sont pas. Mes parents ont soit péri lors de l'invasion d'il y a quinze ans, soit ont été emmené ici. Enfin bref. Avec mon oncle et ma tante, il y a aussi leurs enfants. Cassil le plus vieux. Il fait au moins une tête de plus que moi et il est beaucoup plus fort ! C'est lui qui m'a apprit à me défendre. Après, il y a Freya, ma cousine. Elle fait une tête de moins mais elle est beaucoup plus aggressive que moi. Elle a aussi les cheveux bleus. Chez nous, les mages ont des cheveux qui s'alignent sur leur éléments. Je suis le seul pour qui celà ne s'applique pas, et personne n'a jamais su me dire pourquoi."

 Baz le savait très bien, mais il n'allait pas leur expliquer le concept de contrat avec une entité magique.

- "Et en dernier, le petit lazuli. Il est aussi téméraire que moi à son âge, mais beaucoup moins casse cou."

 Tous buvaient ses paroles, même les monstres esclaves. Même si de leur part on n'entendaient que des ricanement, ils étaient couverts par les bruits d'admiration des humains.

- "Tu nous emmeneras un jour ?" Demanda une petite fille, qui n'aurait rien eu à faire ici normalement.

- "Je ferais tout ce que je peux pour que cette civilisation de monstres s'éteigne. Même si je dois les brûler jusqu'aux derniers."

 Le reste du voyage se fit beaucoup plus rapidement pour Baz, ne voyant pas le temps passer à mesure qu'il expliquait comment ils vivaient au delà des mers. Sans craindre tous les jours de mourir sous les coups d'un maître irrascible. Bientôt, les contours du ludus se dessinèrent dans le paysage. Un énorme batiment carré, cerclé d'une myriade de plus petits bâtiments. Sur les murs des édifices extérieurs, plusieurs inscriptions étaient marquées, mais Baz ne savait pas lire cette langue. Sur les côtés de la route les ammenant vers leur destins, de nombreuses croix étaient disposées, avec sur certaines des cadavres encore frais. Les corps faisaient le bonheur des rapaces.

 Une fois prêt des portes, les gardes les firent ouvrir. Baz entra et constata toute l'étendue de la galère dans laquelle il se trouvait.

 Devant lui s'était regroupée une troupe impressionnante d'esclaves en tout genre. Quasiment tous portaient des traces de combat, montrant leur statut de combattant. Il y en avait pour toutes les tailles, toutes les couleurs et toutes les attitudes. Certains étaient joyeux de voir de nouvelles têtes, d'autres jaugeaient déjà les nouveaux venus. Tous cependant restèrent bloqué sur Baz quand il passa. Comment un humain aussi frèle pouvait avoir été envoyé dans le ludus ? Agacé par les regards insistants, le jeune homme avança en essayant de ne pas faire attention à ceux qui le regardaient. Il se stoppa net cependant en sentant une énorme quantité de magie, et beaucoup trop proche à son goût. En cherchant du regard la source de cette puissance, son regard croisa le regard d'un autre homme de son âge. L'espace d'un instant, le monde se figea autour d'eux. Baz sentait ses flammes brûler autour de lui. Cependant, cette chaleur semblait bien peu face à la montagne qui se dressait face à lui. Il en tremblait même. Une voix puissante et grâve les interrompit.

- "Gladiateurs ! En ligne ! Recrues, En ligne face à eux !" Annonça un homme armé d'un fouet et couvert de cicatrices.

 Tous mirent en position, Baz compris. Face à lui, un homme musculeux, recouvert de transpiration. Quoi de plus normal sous ce soleil de plomb. Les seuls qui ne semblaient pas affectés étaient Baz et l'autre mage.

- "ESCLAVES ! Bienvenue dans votre nouvelle demeure ! Bienvenue au ludus de Thoshinos ! Représentant officiel du seigneur Garthor dans le monde de la gladiature !"

 Tous les gladiateurs présents levèrent leurs poings en hurlant le nom de Toshinos, encore et encore.

- "Voici les meilleurs guerriers de tout Hellström ! Entrainés par les meilleurs, pour devenir les meilleurs !"

 Un autre hurlement provient de la rangée des combattants entrainés.

- "Savez vous ce qu'il y a sous vos pieds ?"

 L'homme chercha du regard un esclave et choisit le voisin de droite de Baz.

- "Réponds à la question !"

- "Je.. heu... Du sable ?" Répondit le pauvre hère.

 Pour toute réponse, l'homme au fouet usa de son arme et donna un coup très bruyant au visage du malheureux. De sang gicla sur les galdiateurs, qui rièrent.

- "BOROS ! Que se trouve sous tes pieds ?!"

 Le mage gladiateur avança d'un pas.

- "Sous nos pieds se trouve le glorieux sable du ludus. Le sable qui nous a vu grandir, évoluer et devenir les titans que nous sommes. Le sable qui a bu le sang des vaincus, la sueur des vainqueurs, les larmes de tous et qui a avalé les os brisés des faibles. Voilà ce qui se trouve sous nos pieds doctore" Dit le mage, avant de refaire un pas en arrière.

- "Et je compte sur vous tous pour ne pas l'oublier ! Vous appartenez à ce Ludus, ainsi vous lui devez tout ! Votre avenir, votre présent, vos os et votre sang ! Voir bien plus encore si vous vous en montrez digne."

 Un homme se trouvant sur un des balcons se mit à applaudire. Quand les gladiateurs le virent, tous mirent le genou à terre. Le doctore également. Ce dernier prit une dernière fois la parole.

- "Esclaves, genou à terre ! Voici le grand Toshinos, votre maître !"
 Tous les esclaves mirent un genou à terre, sauf Baz. Il scruta le balcon pour imprimer dans sa mémoire le visage du seigneur des lieux. Il finit cependant par s'agenouiller, afin de ne pas s'attirer des ennuis.

- "Je vois que tu m'as dégoté de sacrés pépites doctore. Je suis fier de toi. Maintenant j'aurais une question. Pourquoi diable Garthor m'a envoyé un tel avorton ?" Dit il en pointant Baz du doigt.

- "Je ne le sais point Maître. Il a payé plus de dix milles pièces pour lui. Tout ce que je sais, c'est que c'est un mage. Il était vendu avec deux autres qui auraient été plus que capable, mais un a été dévoré et l'autre acheté par dame Maria."

- "C'est bien dommage. Un mage tu me dis ?"

- "Oui maître"

- "Esclave mage, avance d'un pas."

 Bazgo s'exécuta.

- "Comment t'appelles tu ?"

- "Bazgo... Bazgo Az-Zran."

- "Bazgo Az-Zran... Beaucoup trop long. Tu répondras au nom de Bazran dorénavant. Et sais-tu te battre ?"

- "Je me suis entrainé toute ma vie pour défendre mes terres."

- "Et bien nous allons voir ça. Doctore, fait le combattre un de tes meilleurs guerriers."

 Doctore se releva et étudia longtemps Baz. Puis sans se retourner, il choisit son combattant.

- "ENKI ! Fait nous une démonstration ! Honnore le maître !"

 Un mastodonte de 2 mètres s'approcha en souriant de Baz. Il lui tendit une lame en bois. Quand Baz essaya de l'attraper, Enki s'approcha et lui assena un coup de boule des plus puissant.

- "Bienvenu en enfer humain. Ici, t'es sur mon territoire, et tu m'appartiendras !" 

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Torval ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0