Révélations

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Sarah attendait encore des résultats du labo. L’histoire commençait à se mettre en ordre dans sa tête. Il lui restait quelques inconnues mais elle ne doutait pas que le labo saurait lever les doutes.

Cette affaire n’avait rien des grands mystères de l’histoire de la criminalité. Elle le regrettait mais son travail était ainsi. Fait de délits et petits meurtres entre amis. Rien de réellement palpitant selon elle.

En revanche, elle aimait mettre en scène ces déductions. Tel Hercule Poirot, son personnage de roman préféré. Cette affaire n’y couperait pas.

Plus les semaines passaient et plus les détails prenaient forme, complétés des indices qu’elle trouvait en chemin. Sarah ne laissait jamais rien au hasard, tout y passait, contrôle des portables, entretien avec les voisins. Rien n’était laissé au hasard.

Il ne restait plus qu’à réunir tout ce petit monde pour confronter son analyse et leurs réactions.

Sarah les convoqua tous dans l’appartement de Sophie. L’inspecteur Sanchez tenait à faire ses révélations dans l’endroit où le crime s’était déroulé.

Alors une fois tous là, ils furent invités à s’assoir autour de la table du crime. Volontairement.

Sarah les regardait avec jubilation, trop heureuse de voir leurs réactions face à ses révélations.

Elle prit la parole d’un ton solennel des plus sérieux.

« Je dois vous dire que je m’étais attendu à une simple petite histoire comme j’en ai l’habitude. Mais à ma grande surprise, il n’en fut rien. La disparition de Patrice Rouet et bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il faut d’abord remettre les choses dans le bon ordre.

Vous vous connaissez presque tous depuis toujours, mais connaissez-vous votre véritable histoire ? J’ai la prétention de croire que non et que vous allez découvrir aujourd’hui ce qui fait de vous un groupe.

Commençons par la victime, Patrice Rouet fils de Patricia Rouet et Sylvain Rouet. Patrice n’a presque pas connu son père mort avant ses 2 ans. Il a eu la chance, en plus de sa mère, de tomber sur une gentille petite famille voisine qui n’a pas hésité un seul instant à prendre l’enfant sous son aile. Surtout le père. Et même si sa femme parfois a pu trouver étrange l’affection voué à cet enfant par son mari, elle n’y a vu que du feu. Du moins jusqu’à ce jour de juillet où Patricia Rouet rongée par le remord n'a plus pu faire autrement que de tout avouer à Lucile Lalande. Un simple texto retrouvé dans votre portable Mme Lalande a suffi à me mettre la puce à l’oreille. Patricia Rouet avait été un temps la maîtresse de Gilles Lalande et un enfant été né de cet amour coupable. Ne disiez vous pas que Patrice avec ses yeux bleus vous faisait penser à votre mari. Vous vous êtes trahie en énonçant cela. Vous avez été rongé par la jalousie et Patrice ce jour-là, à l’anniversaire de votre fille, représentait la faute. La faute encore plus grande que votre mari n’avait jamais rien fait pour empêcher le flirt entre son fils et votre fille. Trop honteux peut-être Mr Lalande ?

Vous n’étiez pas à la fête, en colère contre votre mari. Cela, presque tous ont pu le voir. Alors, pourquoi ne pas éliminer l’objet de la honte ? C’était une piste. Mais, restez assisse Mme Lalande, c’était une mauvaise piste. La douce femme au foyer que vous êtes ne pouvait pas commettre un acte aussi dénoué de sentiment. Et puis, Patrice, vous l’aviez pris dans votre cœur. C’est ce qui rendait Mme Rouet si honteuse. Alors qui ?

Une autre piste s’ouvrait à moi, encore plus grande. Celle d’un enfant qui avait été moqué toute son enfance par ses camarades et dont le chef de file n’était autre qu’un certain Patrice Rouet. Pascal Mauclair fils du poissonnier sentait le poisson. Encore ce même Pascal qui lors de ses 20 ans avait vu sa petite amie dans le lit d’un Patrice Rouet trop heureux de la farce. Ce même Pascal obligé de côtoyer Patrice Rouet pour les beaux yeux de Sophie Lalande dont il est secrètement amoureux, tout comme Patrice Rouet d’ailleurs. Des rivaux éternels. Pascal à le motif le plus simple. Mais pas de preuve. Je suis un peu perturbé car tout semble si simple. Et cette insistance à vouloir absolument aider alors qu’il ne le fait jamais ? Était-ce la lubie d’un homme qui voulais bien se faire voir de sa nouvelle petite amie ou les prémices d’une preuve ? Mais non. Pascal dans sa grande haine, le dit lui-même, Patrice ne vaut certainement pas des années de prison. Et certainement que Pascal aurait encore enduré des années de fêtes et de repas communs. J’en suis à peu près sûre.

Tout cela me hante, le jour, la nuit. Qui a bien pu tuer Patrice Rouet. Certes, pas le meilleur des hommes mais pas le plus mauvais. En tout cas, pas une personne qui mérite de partir de la sorte.

Et puis, on me murmure une histoire à l’oreille. La jolie Sofia, étrangement proche de Patrice. La jolie Sofia qui perd la raison quand elle comprend que Patrice est mort. C’est bien normal d’être horrifié par le cadavre qui gît dans son assiette mais cette détresse, ce déchirement des entrailles. Cela laisse supposer tout autre chose. De tout autres sentiments. N’est-ce pas le cri d’une femme amoureuse qui déchire l’air ? N’est-ce pas le cri d’une femme amoureuse que l’on doit faire taire par une gifle ? Car il y en a un qui sait. Sébastien Serreau, le perspicace de la bande, a tout compris depuis longtemps. Il sait, il sent ce qu’il se passe entre Sofia et Patrice. Il pense être le seul. Mais non, il n’est pas le seul. Laurent Lalande sous ses airs de rustre un peu bête, est loin de l’être. Il a bien remarqué les regards, les complicités. Il a même trouvé les preuves. Les mêmes que j’ai pu trouver dans les téléphones portables. Encore une fois. Des photos, des mots.

Laurent rongé par la jalousie a tout imaginé. Il ne peut pas envisager que sa femme le quitte, lui et ses deux enfants, pour ce freluquet beau parleur. En réalité, Laurent a toujours été jaloux de l’affection que portait son père à ce blondinet. Etrangement, Patrice avait plus de temps, plus de cadeaux, plus de compliments. Laurent était dévoré par la haine mais il aurait pu vivre avec si seulement Patrice ne lui avait pas pris sa femme. Ça, il ne pouvait pas le supporter. Il devait faire quelque chose.

Il a tout pensé, l’anniversaire de sa sœur serait le bon moment. Le suspect n°1 ne pourrait être que Pascal. Et le poison, du cyanure, qui contre toute attente a été commandé du PC portable de Sofia. Encore une astuce pour se dédouaner Laurent ? Certainement, mais s’était oublier que vous avez utiliser votre compte personnel pour le faire. Eh oui, vous ne vouliez pas éveiller les soupçons dans votre foyer. Vous avez-vous-même servi le fameux potage, n’est-ce pas ? Je crois qu’ici, personne ne me contredira. Il vous a suffi de jeter les grammes fatidiques dans l’assiette du pauvre Patrice et le tour était joué. Même votre femme ne vous a pas soupçonné. Elle qui pensait que sa belle-mère avait tué son amant pour cette même raison.

Il n’est pas nécessaire d’essayer de fuir Laurent. Un tas de policier vous attend dehors. Vous devrez répondre devant la justice de votre crime ».

Laurent, dans sa tentative de fuite, fut attraper au bas de l’immeuble par trois policiers qui le jetèrent à l’arrière du fourgon.

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