Extra ou finir en beauté mon œuvre
Ça va faire plusieurs mois que je suis amie avec Alfiero. Surprenant n'est-ce pas ? Après sa petite visite chez moi, j'ai réussi à lui faire promettre de ne rien dire. Bon, après j'ai dû utiliser une fourchette ou deux, mais le plus important c'est que ça a marché. En fait, c'est même une journée que je risque pas d'oublier. J'm'en souviens comme si c'était hier.
Flashback :
Je grommelle à voix basse en m'asseyant à ma table perso en dehors de Belle-Coeur. Étrangement, j'ai réussi à me tenir tranquille toute la matinée. Miracle, tu veux dire ! Si je m'étais fait sortir, à coup sûr le grincheux allait obliger Alfiero à me suivre. Manquerait plus que ça ! Un moment en seul à seul avec le p'tit génie. C'est déjà suffisamment difficile de l'éviter et d'ignorer les coups d’œil qu'il me jette pendant les cours, alors si en plus j'suis obligée de l'avoir comme toutou ! J'préfère pas y penser.
Évidemment, comme ma mauvaise humeur est peinte sur mon visage, tout le monde m'a évitée ce matin. Et c'est pas plus mal. Je plante violemment ma fourchette dans mon plat de pâtes. J'ai quelques envies de meurtre depuis quelques heures. Heureusement pour moi, Alfiero n'a même pas essayé de m'aborder. Au moins une petite victoire pour…
Cling !
Je ferme les yeux. Ne me dites quand même pas que… J'ouvre timidement une de mes paupières pour voir en face de moi le p'tit génie qui se pose, tranquille, à ma table. J'vois littéralement rouge.
– Dégage !
Un sourire insolent se dessine sur son visage tandis qu'il finit de s'installer. Je le fusille du regard. Si seulement je pouvais l'étrangler à distance celui-là ! J'finirais peut-être en prison, mais je serais tellement soulagée. Au lieu de ça, j'l'observe en train de sortir son sandwich et sa bouteille d'eau. Il en prend même un morceau pour me narguer.
– T'est sourd ou quoi ? J't'ai dit de dégager !
Alfiero ne se lève pas. Par contre, il continue bouffer devant moi. L'inconscient ! Il se rend au moins compte que j'ai une fourchette dans ma main ? Je refrène mes envies de meurtre et recommence à enrouler mes pâtes sur mon couvert.
– Je crois avoir réussi à te cerner.
Je sors mon nez de mon assiette et lui jette un regard noir. Je le vois frissonner de la tête aux pieds. Un sourire satisfait apparaît sur mon visage. Ah, mais c'est qu'il est pas aussi sûr de lui qu'il voudrait bien me faire croire. Malgré ça, j'ai toujours envie qu'il déguerpisse. J'veux bien que le p'tit génie me divertisse un peu, mais faut pas pousser le bouchon trop loin. Du coin de l’œil, je cherche monsieur Joe. Pas de ch'veux gris en vue. Ça va être ta fête mon p'tit gars. Je me lève subitement et menace son visage d'ange avec ma fourchette.
– Qu'est-ce que tu crois savoir sur moi au juste ?
Un autre sourire insolent s'installe sur son visage.
– Suffisamment pour savoir que tu me feras rien.
J'suis sur le point de répliquer, mais… mais j'ai strictement rien à dire. Je grogne de mécontentement et recommence à trucider mon repas, puisque j'peux pas me défouler sur lui. C'est fou, mais il a le don de m'agacer au plus haut point ce type ! À cause de lui, j'ai même pas réussi à dormir en cours tellement mon cerveau était en ébullition. Le pire dans cette histoire, c'est que j'suis sûre que même si je le frappe il va revenir me voir pour m'embêter ! Ça lui suffit donc pas de me torturer avec mon secret ?! En fait, c'est peut-être pour ça que j'suis sur les nerfs depuis ce matin. Ces lunnettes discrètes dorées, ses boucles blondes, la manière dont il sourit, tout chez lui me met en rogne ! Grr, nan ! c'est absolument pas une obsession ce type. J'arrive très bien à le faire sortir de mes pensées… E-et pour ça, il faut qu'il dégage de ma vue.
– Qu'est-ce que tu veux au juste ?
Alfiero me tend sa main comme hier. Je la regarde un peu déboussolée. Il veut quand même pas que je la serre ?
– Être ton ami.
Il est sérieux. Un de mes sourcils se lève. Être mon ami ? Qu'est-ce qu'il a fumé ce matin ! Même les types les plus accros à la drogue n'essaient pas de m'approcher.
Je réfléchis un peu plus à sa proposition. D'un côté, si on est… ami, j'vais devoir me le coltiner toute la journée, d'une autre c'est une garantie pour qu'il ne dévoile pas mon secret. Dure, dure le choix. Certes, j'ai pas envie que ma réputation s'écroule comme un château de cartes, mais… mais est-ce une raison suffisante pour que j'accepte qu'Alfiero traîne avec moi ? Déjà que je le trouve un poil trop intéressé par ma personne là…
– Est-ce que tu vas arrêter de me coller si je sers ta main ?
– Peut-être bien.
Je fais la moue.
– J'aime pas les peut-être.
Un autre sourire éclaire son visage. Un peu plus joyeux celui-ci. Je soupire, pestant contre moi-même et ma décision, et serre sa main. La première option est la moins pire. Enfin satisfait, Alfiero se lève et range ses affaires. Pff, j'aurais au moins gagner un repas en solitaire. Mais, qu'est-ce que ce sera la prochaine fois ? Un p'tit verre au bistrot du coin en sa compagnie ?
Le p'tit génie allait partir quand il s'arrête subitement et me murmure à l'oreille :
– Ton secret est bien gardé avec moi.
Un frisson me parcoure. Je me retourne pour le fixer, mais il s'en va déjà vers les portes de Belle-Coeur.
Fin du flashback
Bref, là, avec Alfiero, j'ai une période de congé. On est tout les deux assis sur l'herbe près des portes de Belle-Coeur. Lui, il écrit une lettre j'crois et moi j'me pose vraiment d'importantes questions. Ces derniers temps, il est pas trop à son affaire le gars. Il se fait parfois coller parce qu'il avait la tête dans les nuages. Ça, c'est vraiment pas normal pour une grosse tête comme lui. Vraiment pas normal. Peut-être qu'il est malade ? J'ferais mieux de…
– Mais non c'est toi le plus mignon.
Mon attention se tourne vers le couple qui vient juste de sortir du gymnase. Beurk, leur discussion c'est vraiment de la guimauve indigeste. Non c'est toi le plus chou, nan c'est toi et patati patata. Comment des gens sensés peuvent parler de trucs aussi inutiles !? Je les regarde s'éloignant en se câlinant et en se donnant des surnoms ridicules comme mon sucre d'orge ou mon lapin d'amour. Comme quoi, l'amour ça rend vraiment fou, voire malade. Et ! Mais c'est peut-être ça qu'il a Alfiero. Le grand gaillard doit être amoureux ! Oh, c'est trop chou !
– Dis Einstein ?
– Hum ? Qu'est-ce qu'il y a Romy ?
– T'es amoureux de quelqu'un ?
Je me tourne vers lui pour voir sa réaction. Ah ! J'ai bien fait. Cet idiot a viré au rouge tomate en quelques secondes. C'est trop chou ! Évidemment gêné, il évite mon regard et préfère observer l'herbe devant lui.
– P-peut-être…
– Ah ! Et c'est qui ? J'la connais ?
Alfiero rougit encore plus, enfin, si c'est possible. Il doit avoir sacrément chaud, parce que je vois une goutte de sueur rouler sur sa tempe. Seulement, il garde le silence. Aww ! C'est trop mignon, mais, bon, j'vais pas l'embêter plus longtemps. Les histoires de cœur, c'est pas mon business.
– Très bien, si tu veux pas me le dire, je me sentirai pas vexée. Mais sache que, qui que ce soit, cette fille a sacrément beaucoup de chance que tu l'aimes.
Et sur ces belles paroles pleines de sagesse, je m'allonge dans l'herbe et ferme les yeux pour piquer un somme. La sagesse, ça pompe beaucoup d'énergie tu sais ? Malgré mes yeux fermés, je sens Einstein avoir un grand sourire, son visage toujours aussi écarlate.
– Elle est plus proche que tu ne le crois.
C'était qu'un murmure, mais j'lai clairement entendu. Je garde mes yeux fermés, faisant mine de dormir. Humm, je me demande vraiment qui est cette fille ?
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Ah ! Je sais pas quoi penser de ça ! Est-ce que c'est bon ou pas... ?
J'aime beaucoup cette histoire, mais je pense que je vais la reprendre pour en faire un texte plus long et... développé certains aspects *tousse* les personnages *tousse* la romance *tousse*. Enfin, c'est un projet que j'ai en tête, mais que je ne sais pas encore quand je vais vraiment m'y mettre.
Merci d'avoir lu !
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