J’étais fatigué et j’aurais aimé me coucher pour reprendre des forces plutôt que de gambader sur des routes mystérieuses dans la nuit profonde.
C’est tout moi, ça ! Accepter une mission dans cette obscurité oppressante, simplement pour prouver que ma réputation n’est pas surfaite !
J’avais trouvé un chemin menant à cette région vierge et tentais de percevoir les détails du relief dans la nuit.
Je me promenais dans cette gorge encore inconnue qui se glissait entre des collines en tâtonnant du mieux que je le pouvais, cherchant à trouver mon chemin du bout des doigts, m’arrêtant souvent pour pétrir ou gouter l’endroit. A la sortie de ces reliefs, je crus percevoir une vallée douce où il faisait bon se reposer, des senteurs parfumées inspirait à rester posé là !
Je m’éveillais bientôt, embarrassé de m’être assoupi dans ce lieu si confortable, oubliant quelques instants ma mission.
Il me fallait continuer et j’atteins bientôt des bosquets de broussailles. Elles paraissaient avoir été entretenues, car je les palpais et pensais qu’elles furent certainement taillées par une main habile.
Je ne voulais pas risquer de m’y perdre et contourna l’obstacle. C’est le relief de petits monts que je sentis. Un peu plus haut se trouvait une belle chute dans laquelle je fis une halte. Je laissais courir mes mains pour capter les réactions de ce décor invisible. Cet endroit me parut merveilleux et je m'y arrêta plus longtemps que raisonnable.
Sur la route que j’avais repris, je ne ressentais rien qu’une grande plaine presque plate. Brutalement, le chemin remonta un peu et chuta dans une forêt dense et en désordre dans laquelle je me perdis, le visage noyé dans de douces branches qui sentaient la vanille. La douceur et les parfums m’enivrèrent et je tenter de m’y blottir comme un enfant dans les bras de sa mère.
C’est à ce moment que je senti son souffle et qu’elle tourna la tête pour m’embrasser. C’était vrai qu’en éteignant la lumière et en laissant aller mon imagination, même cette fille insipide paraissait belle...