Je consulte les plannings, c'est bien ce qu'il me semblait : ce cher Bruno est en congés jusqu'à la fin de la semaine. Cela laisse donc tout le temps à Mademoiselle Kermor de tendre son piège et, à moins que d'autres de mes employés soient aussi indélicats, je devrais être tranquille jusqu'à la semaine prochaine. Je me plonge à corps perdu dans mes dossiers toute la semaine. J'essaie de m'abrutir de travail mais mes nuits sont troublées…

"J'ai les yeux fermés, ses lèvres tendres et chaudes se déposent sur les miennes. Sa langue s'immisce en douceur dans ma bouche, glissant contre la mienne dans une caresse qui me fait frissonner jusqu'au bout des orteils. Sa bouche me quitte à regret et explore ma mâchoire avant de glisser en douceur dans mon cou. Elle descend le long de mon torse, ses lèvres enferment un de mes tétons, je gémis son prénom… Marianne… Elle descend encore le long de mon ventre, taquine mon nombril. Je ne peux m'empêcher de tressaillir quand je sens ses doigts se refermer autour de mon sexe brûlant, sa bouche, oh putain sa bouche enserre mon gland, j'ouvre les yeux pour profiter de ce spectacle délicieusement obscène…"

Je me réveille en sursaut, le cœur battant à cent à l'heure, ces ongles carmin sur ma tige, cette bouche écarlate, ces cheveux noirs et bouclés… Ce n'était pas Marianne ça… Mon corps est encore tout en émoi de ce rêve humide. Je lui en veux. Je m'en veux d'avoir rêvé à une autre. Il n'y a de place dans mon cœur que pour Marianne… Marianne… Pourquoi m'as-tu abandonné comme ça ?

Je vais dans la salle de bain me rafraîchir les idées. Sous la douche froide, je peste après ma queue qui persiste à rester dressée. Elle m'appelle à la caresser, chose que je n'ai pas fait depuis… Oh merde… Depuis qu'elle est partie ouais… À quoi bon prendre du plaisir si elle n'est plus là pour le partager ? Je me branle sans douceur, presque rageusement dans une démarche purement hygiénique en essayant de lutter contre les images encore fraîches de mon rêve. Je gicle sans plaisir mais avec soulagement. Plus apaisé, je retourne me coucher.