Absence

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Il fait beau ! Et je me souviens… Je vois un chat alangui sur le rebord de ma fenêtre grillagée. Mon matou noir comme l’encre de la pieuvre. Mon mignon félin prend le soleil. Il est si vieux. Il ronronne en me voyant approcher une main possessive.

Mon chat, mon voleur de soleil quand il me regarde, narquois, la nuit ! Mon chasseur de souris ! Mon renifleur de pissenlits qui recule quand les graines s’envolent, touchées par ses blanches vibrisses. Ma tache noire sur le vert tendre des herbes folles du jardin ayant pris ses quartiers parce que la tondeuse ravageuse est rangée dans son appentis.

Il a filé comme le vent dans un champ de blé ! Flèche noire entre les tiges dorées !

Mon vieux chat me manque. Ma boîte à ronrons. Mon coussin ronfleur. Mon régulateur de sommeil. Tu es au paradis des chats. Pauvre vieux minou perclus de douleurs. Tu as vécu 25 ans. Et tu nous a apporté tant de bonheurs… Plusieurs générations de bipèdes t’ont porté dans leurs bras, avec plus ou moins de délicatesse, plus ou moins de douceur, mais toujours avec amour.

Tu as joué à la dînette avec ma fille, en pacha invité. Puis, en plein milieu du jeu, tu devenais le repas de la demoiselle et tu lui déclarais ton amour en ronronnant.

Tu fus le premier moyen d’expression de mon neveu qui ne savait pas encore parler mais qui, par imitation, ronronnait pour exprimer son contentement. À la sieste, tu le réveillais avec ardeur et ténacité. Tu étais le premier qu’il voyait.

Tu servis de réveil-matin à ma fille, chez sa grand-mère maternelle, le mercredi quand elle n’avait pas à se lever. Tu te couchais sur son ventre pour la faire lever… Elle éclatait de rire ! Tu jouais à cache-cache ! Mais l’enfant perdait toujours, celui qui te trimbalait parce que ton ronron s’apparentait à un rire… Ils étaient heureux. Nous aussi.

Tu fus aussi leur premier modèle : patient. Tous, les petits t’ont dessiné, dans le jardin, sur un mur, sur le toit de Paris à regarder la ville illuminée. Tous ont une photo dans leur caisse à trésors. Toi, le chat aux yeux d’or.

Paris, le 3 février 2021

J’ai retrouvé ce texte dans mon carnet. Je l’ai retranscrit et je le partage.

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