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J’étais entre deux boulots. Je devais partir dans un mois. En attendant, je m’ennuyais et je passais mes journées sur internet, sur des sites émoustillants. J’aurais pu relire ma thèse, mais elle commençait à me sortir par les trous de nez. Il me fallait du recul. C’est ainsi que je suis tombé sur une annonce intéressante.

Un jeune couple hétéro cherchait pour un weekend deux autres couples, gays, l’un masculin, l’autre féminin. Il était clairement annoncé que le but était de s’amuser à six. Il y avait leurs deux photos et, non seulement ils étaient mignons, mais en plus, ils avaient l’air sympathiques. Cette proposition était alléchante. Malgré mon activité forcenée, je n’avais jamais pratiqué en groupe.

Avec Doron, nous aimions chasser et nous revenions souvent accompagnés. Nous nous comprenions et laissions la place libre à l’autre et à son invité. Je ne suis jamais allé aussi souvent au cinéma ! Ça tombe bien, j’adore ! En remontant de la séance, si l’hôte était encore présent, une partie à trois s’organisait, avant de nous retrouver tous les deux pour la critique du film et du partenaire. Nous avons vu les mêmes films, jamais ensemble. C’était une vie très dense, mais un peu infernale dans le quotidien. Nous nous sommes séparés matériellement, mais pas affectivement.

Ce weekend, j’avais envie de le partager avec Doron. Je nous avais donc inscrits tous les deux, avec nos photos. Mon téléphone est bourré de photos du plus beau mec de ma vie ! Je l’avais averti par un message, ne doutant pas de sa décision. Il accepta d’emblée, attiré comme moi par ce couple. En jumeau parfait, je savais qu’il avait aussi des gouts éclectiques, aimant les jolies filles, sans jamais non plus se laisser embarquer dans les sentiments, sauf pour le mec exceptionnel que je suis, à ses yeux !

Cette pandémie, cette maladie mystérieuse dont on nous rebattait les oreilles et les informations ne nous inquiétaient que pour l’organisation de cette rencontre. Nous étions en contact étroit avec nos futurs partenaires, Thomas et Charlotte, Manon et Roxane. Nous ne nous connaissions pas, mais ces échanges étaient faciles, agréables. Le courant commençait à passer. Nous avions envie de nous connaitre et de plonger dans cette expérience. Tant pis pour les alarmes, les alertes, les mises en garde, les interdictions. Tant pis pour le confinement probable la semaine suivant notre weekend.

L’hôtel, en banlieue éloignée, s’appelait l’ActiveX. Tout un programme pour ceux qui savent lire les idéogrammes ! Le site est plaisant et semble adapté à ce genre de rencontres. Dans un endroit éloigné de tout, guidé par une signalétique lisible uniquement par un scout averti, j’arrive sur un bâtiment assez neutre. On devine une salle de restaurant et, sur le côté, une piscine couverte dans une serre verdoyante. Éparpillés dans un parc, des bungalows imposants doivent être les lieux de perdition.

Le bar est chaleureux, rythmé de fauteuils profonds regroupés en petites cellules. Tout semble fait pour le confort et la discrétion. Je me fais connaitre. Je suis le premier. Un malt me permettra d’attendre mes futurs compagnons de plaisir. En fait, j’ai une petite boule dans le ventre. Ce n’est certainement pas de la timidité ni la crainte de ne pas être à la hauteur. La peur de l’inconnu, peut-être, et l’envie d’aller plus loin, sachant que c’est une voie de plaisirs charnels, sans bonheur.

Je n’ai pas longtemps à attendre. Un sourire accueillant me sort de mes rêveries. Thomas est vraiment un mec bien fait. Pas de souci, nous allons nous entendre. Charlotte est de la même gamme : une belle fille, que l’on devine ouverte à ses amis. J’espère ne pas la décevoir, car cela fait des années que je n’ai pas pratiqué dans ce registre. L’amour, c’est comme le vélo, j’espère !

Nous nous embrassons. Vu ce que nous allons partager, la distanciation sociale n’a guère d’importance et autant éviter les gestes barrières ! Avec l’une et l’autre, je joue à mon jeu préféré. Après une bise sur la joue, en lui tenant les mains, ma bouche glisse sur la sienne, légèrement. Le fait de tenir ses mains me branche sur ses réactions profondes. Dans ces deux cas, l’effleurement des lèvres se poursuit d’un baiser plus appuyé. Je n’insiste pas, pas encore, mais cet accueil d’ouverture me touche.

Je les abandonne, car Doron vient d’arriver et je ne peux résister à lui sauter dans les bras. Un mois que nous ne nous sommes pas vus ! Comme chaque fois, il me bouleverse. C’est la seule personne, hormis mes parents, qui me fait cet effet. Quel dommage que nos caractères et nos pulsions nous empêchent de vivre ensemble !

Il me serre et m’embrasse si tendrement. Je suis accroché à son cou, mes jambes dans ses bras, ses mains sous mes fesses. Il est aussi heureux de me revoir que moi.

Quand nous nous défaisons, je lui présente nos hôtes. Enfoncés dans ces fauteuils immenses, la discussion s’établit facilement, comme avec de vieilles connaissances. Le covid remplace la météo, nous n’en sommes pas encore à l’intimité.

Manon et Roxane nous rejoignent. Il est évident que Manon et Charlotte se connaissent, et se sont connues intimement. Leurs caresses de bienvenue sont d’un érotisme entrainant. Mon petit jeu avec Manon aboutit à un long baiser. Décidément, il va falloir que je me recycle très vite. Roxane fuit ma tentative. Une énigme à résoudre !

L’hôtelier est un homme d’une quarantaine d’années, encore séduisant. Je ne m’attache pas à l’âge, seule l’ouverture compte. Je n’ai jamais été déçu. Cependant, cet homme diffuse une tristesse profonde sous ses sourires commerciaux. Un intérêt de plus. Il nous explique qu’il étale les arrivées, pour d’évidentes raisons de discrétions. Mais le soir, nous avons le choix entre diner entre nous ou venir au restaurant, parmi les autres groupes. J’insiste un peu, mais tous sont d’accord pour cette solution. La curiosité l’emporte.

L’hôtelier nous accompagne à notre bungalow. Une entrée, pour poser sacs, chaussures, vêtements, débouche sur une vaste pièce, où quatre lits king size sont disposés sur les côtés, libérant un grand espace au milieu. Un large canapé complète l’ameublement. De nombreux miroirs sur les murs agrandissent la pièce à l’infini. Une salle de bain s’ouvre sur la pièce, avec une douche à l’italienne pouvant tous nous accueillir. Enfin, un système d’éclairage permet de faire varier les ambiances. L’endroit est accueillant, simple, luxueux, conçu pour ces rencontres de groupe. Un rien impressionnant pour ce que nous allons vivre.



Jusque-là, tu m’accorderas que c’est simplement un comportement d’amusements, qui n’a rien d’anormal.

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