6/ Nouvelle vie
Vrael se réveille ce matin-là aux alentours de 7 heures du matin, comme à son habitude, pour commencer sa journée par une prière à Pélor. Elle quitte le petit lit que La Guilde à mis à sa disposition et qu’elle occupe depuis maintenant deux semaines.
Leur mission a été couronnée de succès. La bande auteure des meurtres avait été mises sous les verrous. Il s'était averé qu'un complot politique était monté de toute pièce par le chatelain Morpag pour se faire ré-élire. Cette vague de meurtre était nécessaire à son stratagème, mais ce politicien véreux ne nuira plus. En effet, il était un loup-garou, Fitz l'a écrasé de son marteau, alors qu'il prenait sa forme animal sanguinaire. Vrael était ensuite rentrée avec Fitz et les autres à la caverne qui sert de quartier général à La Guilde.
C’est un complexe de galeries et de salles de tailles plutôt conséquentes, sous terre. Les murs sont de terre et de roche, nus, équipés d’une torche à intervalle régulier. Il fallait environ quinze minutes à pieds pour rallier les deux extremités de l’endroit. La salle principale est occupée par de massives statues de granite et une immense table en chaine. Sur celle-ci, une carte de l'empire sous forme holographique est projetée en permanance. D'après Thanis, elle est imprégné de magie, ce qui lui permet d'invoquer cette illusion, très pratique pour organiser des expéditions.
Vrael a droit à une chambre individuelle, comme Altaïre. Ce sont les deux seules femmes dormant à la guilde. Altaïre communique avec les esprits, c'est une shaman spiritiste. Vayah, quant à elle, n'a pas de lit au quartier générale. Elle préfère entrer en stase, comme tous les demi-elfes le font, au beau milieu de la forêt. Cette demi-elfe a été recrutée une semaine après Vrael. Errant dans la forêt environnante, elle a rencontré Markal, qui s'entraînait, et a s'est laissé convaincre de rejoindre La Guilde. Vayah reste néanmoins très proche de la nature et des animaux. Elle est suivie en permanence par un grand loup qui a interdiction de rentrer dans les galeries. Elle est donc la plupart du temps dehors à parcourir la forêt avec son animal. Roland quant à lui est un demi-orque colossal, né pour le combat et ne trouve du plaisir que dans la fureur du champ de bataille. Pour finir, Arthéus s’était présenté comme shaman lui aussi mais n’a pas la capacité de communiquer avec les esprits, il étudie et prends soin des dragons.
Souvent, environ une fois par semaine, estime Vrael, un nouvel aventurier se présente à la guilde pour y entrer. Le fait de trouver La Guilde est déjà une prouesse en soit, étant donné son caractère secret. Les nouveaux arrivants sont tout de même soumis à une discussion avec Fitz qui estime si les arrivants peuvent ou non faire partie de La Guilde.
Ce matin-là, la caverne est calme. Vrael n’entend rien, aucun bruit dans les couloirs ou à la salle d’entraînement. Elle s’habille rapidement d’une tunique confortable et sort à l’air libre, profiter du lever de soleil pour méditer. Elle s’installe sur un rocher où elle a pris l’habitude de prier et commence à se recueillir. Ici, elle se sent bien, parmi des compagnons qui l’estiment et qui sont ses amis. Elle n’a jamais fait partie d’une communauté comme celle-ci et cela lui plait. Elle apprécie tout le monde, même Thanis et ses remarques douteuses. C’est un puit de savoir à qui elle peut poser mille et une questions, il se fait toujours un plaisir de lui répondre. Fitz dirige la guilde, comme un père prend soin de sa famille. Markal passe le plus clair de son temps à s’entraîner et entretenir son corps. Vrael a souvent conversé avec lui, c’est un ancien soldat qui a tout plaqué et déserté son régiment pour devenir mercenaire. Il est le plus droit et dévoué d’entre eux, après Fitz. Bien qu’il agisse de son propre chef, il a gardé une certaine discipline, connait le combat, les batailles et c'est un excellent guerrier. Vrael en a fait les frais plusieurs fois à l’entraînement. Fitz dit toujours qu’en cas de bagarre, c’est sur Markal qu’on peut compter.
Vrael inspire profondément et commence sa méditation.
Elle quitte sa torpeur environ une heure après et se lève. Elle reste là, à profiter des rayons du soleil sur sa peau, la réchauffant. Elle est tirée de sa contemplation par un craquement de bois. Elle ouvre les yeux et voit Carseb cheminer vers elle, il l’interpelle :
"Salut Vrael ! Encore à méditer ?
Ils se rejoignent et se dirigent ensemble vers l’entrée de la guilde.
- Oui, comme tous les matins Carseb, tu vas me demander ça tous les jours ?
- Ho ça va, vous, les paladins et votre sens de la discipline... on peut se détendre non ?
- Tu peux. Moi je tiens à garder un certain équilibre dans ma vie donc je continue... Autre remarque ?
- Non, tu fais bien ce que tu veux après tout. Mais il n’empêche que tu es bizarre.
Vrael décoche un coup de poing dans l’épaule du demi-elfe. Attaque que Carseb esquive aisément grâce sa souplesse de serpent.
- Ne t’inquiètes pas va, un jour tu y arriveras ! dit-il, moqueur
Ils éclatent de rire. C'est devenu un jeux entre eux, Vrael essaye de l'attaquer par surprise, mais elle n'y est toujours pas parvenu. Ils s’engouffrent dans les boyaux de La Guilde. Celle-ci est en train de se réveiller maintenant, on peut entendre divers sons émaner des conduits. Des bruits de pas qui parcourent les couloirs, des bruits de verreries qui émanent du laboratoire de Thanis... En tendant l'oreille, on peut entendre un crissement repété, comme si on frottait une fourchette métallique au fond d'une marmitte en cuivre. Markal est en train d'affuter ses armes, comme tous les matins.
Vrael se sent bien avec Carseb. Peut-être se fourvoie-t-elle mais elle a l’impression que depuis son arrivé à la guilde, il se détend davantage en sa présence, ce qu’il ne fait pas avec les autres. Elle pense que c’est car ils ont tout deux un côté solitaire. Carseb continue à mener une vie renfermée sur lui-même tandis que Vrael se réjouit d’avoir des compagnons et s'ouvre aux autres. Elle observe tout de même un changement d’attitude de sa part quand ils sont tous les deux, ce qui n’est pas pour lui déplaire.
Ils marchent côte à côte dans le tunnel quand un cri de douleur strident retentit soudainement. Impossible de déterminer la source du cri, sa puissance es telle qu’il se diffuse dans tous les conduits de la guilde. Vrael jette un œil à Carseb encore à ses côtés, il a son arc déjà en main et une flèche encochée, prête à jaillir. Il jauge rapidement son ami, grommelle qu'elle soit désarmée, sort de sa botte droite une dague. Il lui tend, elle le remercie d’un regard et commence à avancer prudemment. Ils finissent par arriver sans encombre et sur le qui-vive dans la salle principale. Ils sont rapidement rejoints par les autres membres de La Guilde au grand complet. Tous sont armes en mains et s’interrogent sur la provenance du cri :
- Personne n’est blessé ? Demande Fitz d’une voix forte.
- Non ! répond en cœur le reste du groupe.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire encore, j’étais en train de réaliser un enchantement complexe ! Râle Thanis
- Personne ne sait Thanis, tais-toi, ordonne Fitz en se penchant sur la carte au centre de la table. Je crois que je sais d’où provient ce cri."
Sur la carte, dans les hautes montagnes de Palra’Tai, un point rouge scintille.
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