Les Hommes n’ayant toujours pas appris de leurs erreurs passées, continuèrent de se combattre. Cependant, dire qu’ils n’ont pas retenu la leçon est un peu erroné, puisque maintenant ils ne s’attaquent plus aux autres peuples, mais à leur propre peuple. Suite à cette Grande Guerre Sans Nom, les Hommes se divisèrent en plusieurs royaumes plus ou moins puissant. Des seigneurs gouvernaient ceux-ci à leur façon, que ce soit de façon diplomatique ou à l’inverse de façon tyrannique. Ces royaumes attaquaient leur voisin afin de s’agrandir et de grossir son armée pour conquérir de nouvelles terres. Durant ces périodes de bataille, des bandes organisées se rassemblaient afin de piller les villages aux alentours, ceux-ci étant privées d’une grande partie de leur force. C’est dans l’un d’eux que débute notre histoire.

 Le village de Derliahn vivait paisiblement à l’écart de tout et de tous. Il était situé au pied d’une longue chaîne de montagne, ce qui le rendait très difficile d’accès et expliqué en partie son isolement. De plus, il était en bordure d’un estuaire où une rivière se jetait dans une mer bleue que l’on pensait infinis tant elle s’étendait à perte de vue. Enfin, le village était entouré d’un bois assez dense. De ce fait, il était complètement isolé de tout. Cependant, les habitants arrivaient à prospérer puisqu’ils vivaient de la pêche, de la chasse et de leur terre fertile. Leurs ancêtres s’étaient exilés ne voulant plus de massacre et ils trouvèrent ce coin de paradis. Et pourtant, ce village fut trouvé par hasard par une bande de brigand qui sévissait dans les environs.

 Un jeune garçon était en train de pêcher dans la mer lorsqu’un groupe d’homme dans des barques arriva. Il les salua naturellement et ils ne répondirent pas. L’un d’eux, celui qui semblait être le chef, se leva et l’embarcation tangua légèrement. L’enfant aperçut une épée à sa ceinture. Il lâcha sa canne à pêche et partit en courant en direction du bois derrière lui. Il regarda par-dessus son épaule et vit l’homme le bras levé. Dans une barque à côté de lui, un homme bandait son arc. Le chef baissa son bras et le brigand décocha. Le jeune garçon tomba dans le sable, une flèche en travers de la cuisse. Trop choqué, il ne réussit même pas à crier sa douleur. Il tenta de se relever, en vain, tant celle-ci était importante. Il se retourna tant bien que mal sur le dos afin de voir ses ennemis arrivés. Ces derniers venaient de débarquer et l’homme à la tête du groupe s’approcha du jeune garçon. Désormais, il rampait désespérément pour essayer de s’échapper. Le chef arriva à son niveau et posa son pied sur la flèche. Celle-ci bougea dans la plaie et finit par se casser. Le garçon hurla de douleur tandis que l’homme s’agenouillait devant lui. La peur se lisait sur le visage de l’enfant tandis qu’il tentait encore de s’enfuir. Le hors-la-loi posa sa main sur le bout de la flèche qui dépassait encore de sa cuisse et le jeune s’arrêta.

• Je vous en supplies… Ne me tuez pas, supplia-t-il en pleurant.
• On ne va pas te tuer gamin, commença-t-il. On passait par hasard par ici, lorsque nous avons vu un jeune pécheur. Tu dois te douter que je parle de toi, ironisa-t-il. On s’est alors dit qu’il devait y avoir un village dans les environs, dit-il avec un sourire sadique au coin des lèvres. Peut-être par là-bas, montra-t-il d’un signe de la tête la forêt derrière lui.
• Je vous conduirais au village mais ne me tuez pas, je vous en supplie, répondit-il entre deux sanglots.

 La main toujours sur le bout de la flèche, l’homme tira dessus et l’enleva violemment de la cuisse du garçon. De nouveau, il ne put réprimer un cri de douleur et se tint sa cuisse qui saignait abondamment. L’homme fit appel à sa troupe et celle-ci s’avança avec un sourire sadique sur les lèvres. L’un d’eux avait une corde et attacha l’enfant. Il tendit une extrémité à son chef et ils partirent en direction du bois en le trainant par terre.

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