Chapitre 1 : Derliahn (7/7)

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 Durant les trois jours qui suivirent, tout le monde s’étaient attelé à enterrer les morts et avaient commencé la reconstruction de Derliahn. Ce matin-là, Kheryan était venu devant la maison d’Ulryk, seul. Comme il l’avait annoncé, cette période lui avait suffi pour marcher seul. Il avait du mal et il s’aidait d’un bâton, mais il marchait seul. Il attendit son ami et lorsque celui-ci sortit, ils partirent, au rythme du blessé. Seulement, ils furent interpellés par Alan.

  • Tu comptes partir les mains dans les poches ? Même Kheryan, qui est blessé, c’est mieux préparé que toi, se moqua-t-il à l’intention de son frère en s’appuyant contre le bâti de porte.

 Ulryk le regarda de plus près et se rendit compte qu’effectivement il s’était bien préparé. Une épée pendait le long de sa cuisse gauche pour le combat. Son carquois se trouvait le long de sa cuisse droite, comme il se faisait dans son village, et son arc était dans son dos, pour la chasse. Il avait un gros sac, portait sur le dos, qui devait contenir ses affaires pensa Ulryk. Enfin, il avait une sacoche contenant onguents, potions, bandages, que tout homme ou femme portait à la ceinture. Le rangement de celle-ci se faisait cependant à la convenance de son porteur et de son contenu. Ulryk remarqua aussi qu’il ne portait pas tout à fait la même tunique de coton qu’il portait habituellement. Enfin si, juste en apparence, et s’il faisait attention. Sa tunique était dissimulée sous une épaisse pièce de cuir et des bottes, de la même matière, remontaient jusqu’à la moitié de son mollet. Pour la première fois, il remarqua l’ossature massive de son ami. Il se sentait frêle et complètement stupide par rapport à lui. Son frère lui demanda de le suivre et ils partirent à l’arrière de la maison. Ce qu’il y découvrit le laissa bouche bée. Dans une petite salle, à l’arrière de chez lui, dans un endroit où on lui avait toujours refusé l’accès, en prétextant des excuses qu’il croyait toujours, il découvrit une salle remplit d’arme. Cela allait de la simple dague à la plus massive hallebarde. Ulryk ne croyait pas ce qu’il voyait.

  • Étonné mon frère ?
  • Il y a de quoi non ? Quand je pense que papa m’a toujours recommandé, voir interdit de prendre les armes, et là, je découvre quoi ? Une salle qui en est remplit.
  • Contrairement à ce que tu pensais mon très cher frère, notre père s’est déjà battu auparavant. Son arme de prédilection était l’imposante lame que tu vois là-bas. Avec le temps, il n’a plus était capable de la manier. La quasi-totalité des haches et hallebarde que tu vois sont issues de la famille de mère. Sa famille était très liée au peuple des nains, avant qu’elle ne vienne à Derliahn. Alors si tu en vois ne les provoques pas. Ils sont très susceptibles et leurs armes ne sont pas seulement magnifiques, elles sont capables de briser le plus puissant des aciers, comme si c’était du simple papier. Le trident là-bas, lui a été offert par un ami cher. La plupart des lames et des dagues ont été récupéré sur les corps des brigands qui nous attaquaient. Nous avons aussi quelques lames elfiques, récupéré sur un butin de bandit, mais je te déconseille d’en prendre une car si tu venais à en croiser un, il te tuerait sur le champ. Voilà, choisit ce qu’il te plait, finit Alan, des étoiles dans les yeux.
  • Comment en sais-tu autant ? Et tu me parles de races qui n’existent que dans les légendes. En plus, il y a tellement d’armes… Je ne connaissais même pas l’existence de plus de la moitié d’entre elles, s’émerveilla-t-il.
  • Tu es bien naïf et stupide mon frère. Pendant que tu allais t’entrainer ou jouer, moi je lisais les livres de père et lui posais plein de question sur l’Histoire. Il a fini par me montrer cette salle.

 Ulryk se tut. Jamais il n’avait fait attention à ce que son père lui disait et voilà où ça l’avait mené. Il était comme un enfant d’à peine cinq ans complètement stupide et qui découvrait tout juste le monde qui l’entourait. Instinctivement, il se dirigea vers l’arme de son père. Elle le fascinait. Le pourtour de la lame était d’un rouge vif et la partie centrale était noire. Le manche était en acier brut noir, et un simple bandage protéger les mains du manieur. L’épée imposée le respect et la force. Son frère rigola tandis qu’il essayait de se saisir de l’arme.

  • Tu ferais mieux d’abandonner mon frère. Cette lame n’est pas faite pour toi, se moqua-t-il. Tiens, prend plutôt celle-ci, elle t’ira mieux, lui dit-il en lui donnant une fine épée.
  • Elle est toute petite. Je ne pourrais rien faire avec ça.
  • Retient bien ça mon frère, si tu ne veux pas mourir. Les dégâts produits par une lame ne dépendent pas de celle-ci mais du maniement du propriétaire. Même si la lame est émoussée, un épéiste confirmé pourra te tuer avec cette même lame.

 Ulryk la saisit et il failli la lâcher dû à la surprise de son poids. Son frère ne manqua pas de lui rappeler sa bêtise face au vulgaire bâton avec lequel il s’entrainait. Il rougit de son ignorance et son frère se moqua davantage. Ils sortirent tous deux de la salle et il attacha l’arme à sa ceinture. Son frère monta dans les chambres et descendit quelques instants plus tard avec un arc, un carquois et un sac. Ulryk le vit au premier coup d’œil, l’arc était fait d’un bois rare et ancien. Lorsqu’Alan arriva à son niveau, il remarqua qu’il était gravé. Seulement, il était tellement vieux et avait été tellement utilisé qu’il ne distingua pas nettement les gravures. Son frère lui fit remarquer qu’il ne savait pas grand-chose sur cet arc mais qu’il était dans la famille depuis plusieurs générations déjà. Ulryk le prit, tremblant, de peur de le casser. Il l’accrocha dans son dos et tous trois sortirent. Ils se dirigèrent vers le chemin qu’avaient emprunté les brigands trois jours plus tôt. Les villageois les attendaient pour leur donner des cadeaux utiles pour leur départ et pour leur souhaiter un bon voyage. Ils eurent des onguents, des bandages et des potions supplémentaires mais aussi des fourrures et des silex. Après tout, ils représentaient l’espoir de revoir leurs proches. Ils s’apprêtèrent à partir lorsqu’Ulryk entendit son prénom, d’une voix quasi inaudible. Il se retourna et vit son frère, les yeux brillants. Ulryk frissonna en comprenant que c’était son frère qui l’avait appelé. En effet, rare furent les fois où il l’appela par son prénom.

« Prend soin de toi mon frère et reviens en vie. Tu es la seule famille qu’il me reste pour le moment, dit-il en le prenant dans ses bras. Quant à toi Kheryan, prend soin de toi et de lui surtout. Puisses-tu te trouver une place et vivre convenablement. Je regrette sincèrement ce qui t’arrives mon ami. J’espère que tu te porteras bien, finit-il. » 

 En guise de réponse, il hocha la tête. Les deux frères s’échangèrent un dernier regard avant que les deux amis ne partent sans se retourner. Ulryk pleura en silence, tandis que son frère se retenait. Quant à Kheryan, il grava dans sa mémoire les images de son village natal, qu’il savait qu’il ne reverrait jamais. C’est ainsi que commença le début de leur longue quête.

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