Chapitre 2 : Fuite (3/4)

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 Un long moment s’était écoulée avant qu’elle ne sente enfin le vent frais sur son visage. Elle se sentait observer de tous les côtés. Elle ne savait pas si c’était réel ou si c’était son imagination qui lui jouait des tours. La neige, mêlée à la glace, lui avait attaqué les mains, qui à présent, saignaient légèrement et étaient complètement gelées. Elle prit sur elle une dernière fois et s’engouffra dans le léger tunnel qu’elle avait creusé. Lorsqu’elle respira l’air frais, elle sentit deux mains l’agripper par les chevilles. Prise de panique, elle tenta de s’agripper à ce qu’elle put. Cependant, il n’y avait que de la neige aux alentours et ne sentant plus ces mains, elle fut une proie facile pour ces ravisseurs. Lorsqu’elle fut tirée de force, elle regarda ces kidnappeurs. Il s’agissait de deux brigands qui étaient revenus en arrière pour la ramener.

  • Comment vous avez su que…
  • Ben, l' chef a dit que c’ tait trop calme dans l' groupe. Il te trouvait pas, on est rev'nu te chercher, l’interrompit l’un d’eux.
  • Cela dit, tout est d' ta faute. Tu t’es faite remarquer donc on t' repère tout de suite. Et puis comme l’a dit le boss, t’es une marchandise précieuse. Avec toi, c’est la fortune assurée, répondit l’autre.

 Lewlyn se tut et obéit lorsqu’ils lui dirent d’avancer. De toute façon, elle n’avait plus la force de résister. Elle s’engouffra dans la galerie suivit des deux hommes. Le temps lui parut une éternité. La neige sur ses vêtements avaient fondu dû à la chaleur de son corps. Seulement, ils lui collaient à la peau et la frigorifiaient. De plus, l’air humide de la grotte n’arrangeait en rien son problème. Ils retrouvèrent assez vite le groupe qui c’était posé afin de les attendre. Le petit garçon boitilla vers elle et elle le serra dans ces bras. Le chef s’approcha d’eux et elle mit l’enfant derrière elle. Arrivé à son niveau, il la gifla, laissant l’empreinte de sa main sur sa joue. Elle se retint de pleurer, mais elle ne put empêcher une larme de couler.

  • Continue comme ça et ce n’est plus un noble que tu serviras mais les bordels ! cracha-t-il.
  • Les bordels ? demanda-t-elle innocemment.
  • Est-ce que par hasard tu serais encore vierge ? railla-t-il. T'es vraiment une montagne d’or à toi toute seule, sourit-il. Les bordels, vois-tu, c’est l’endroit où les hommes viennent y satisfaire leur besoin le plus primitif. Le besoin de la chair.

 Lewlyn savait de quoi il parlait mais elle n’arrivait pas à s’imaginer que de tels endroits pouvaient exister. Après tout, à Derliahn, les gens s’unissaient par amour et non par besoin. Jamais elle ne pourrait vivre dans un tel monde. Il fallait absolument qu’elle s’enfuit. Ils avaient repris la route et étaient retombés dans une salle. Il y avait plusieurs nouveaux chemins et ils prirent le premier venu.


 Quel que soit le chemin qu’ils prenaient, ils se retrouvaient toujours dans la même salle. Ils étaient perdus. Ils décidèrent de s’arrêter pour la nuit ou la journée. Ils avaient perdu toute notion du temps. Ils réussirent à allumer quelques petits feux et tous s’y agglutinèrent pour se sécher et se réchauffer. Les brigands veillaient encore chacun leur tour tandis que les prisonniers dormaient. Lewlyn dormit avec le petit garçon dans ces bras. Lorsqu’elle se réveilla, la plupart des feux étaient éteints. Elle caressa la tête de l’enfant et celui-ci se réveilla.

  • Je vais devoir te laisser. Je vais chercher de l’aide et je reviendrais te chercher. Tu dois me promettre d’être un grand garçon d’accord ? chuchota-t-elle.
  • Promis. Je serais courageux et je ne pleurerais pas, répondit-il.
  • Je suis sûre que toutes les filles tomberont à tes pieds. Tu es si gentil, sourit-elle. »

 Il lui fit un câlin et elle partit à quatre pattes vers un coin d’ombre en faisant attention de ne pas se remarquer. Une fois sortit du périmètre des brigands, elle se retourna en direction du garçon et eut un pincement au cœur. Elle voulait l’emmener avec lui mais il la ralentirait. Ces yeux s’habituèrent à l’obscurité et elle partit en courant sans se retourner. Essoufflée, elle s’arrêta. Elle se calma et tenta de s’imprégner de son environnement. Elle sentait des regards sur elle. Elle n’était pas toute seule, maintenant elle en était sûre. Elle savait aussi que ce n’était pas le groupe de brigand car elle en était trop loin et ce n’était pas la même sensation de malaise. C’était quelque chose d’autre. Prise de panique, elle partit en courant et elle tomba dans un trou. Elle ne put s’empêcher de crier. Son corps frappait contre la paroie et lorsque sa tête la heurta, elle perdit connaissance.

***

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