Chapitre 17 - SACHA
Que pense-t-elle en ce moment ?
Que fait-elle en ce moment ?
Que mange-t-elle en ce moment ?
Quels vêtements porte-t-elle aujourd'hui ?
À qui parle-t-elle en ce moment ?
Elle, elle, elle. Voilà ce qui me permet de supporter ces derniers mois. Des mois ? Ou des années ? Je perds la notion du temps ici, et je suppose que mes interrogateurs m'imposent exprès ce traitement de faveur pour me déstabiliser encore plus. En tant que soldat de la DFAO, j'ai bien sûr été entraîné à ce genre de situations, mais en tant qu'ancien politique recyclé, je n'ai jamais excellé dans cette... matière. Je me rends compte à présent combien j'avais sous-estimé sa force, pendant les trois mois de torture que je lui ai fait subir. Et même si son évasion a été montée de toutes parts, elle a tout de même trouvé la sortie toute seule, convaincu avec des arguments cohérents une patrouille entière de la laisser s'échapper, et surtout, abattu plus d'une dizaine de nos hommes. Et elle a couru. En somme, survécu, après toutes les souffrances endurées, alors que moi, je suis à peine capable de me traîner jusqu'aux chiottes. Oui, je l'ai sous-estimée, et pas qu'un peu. Ou alors est-ce juste moi qui suit d'une constitution particulièrement faible ? Pourtant, même si mes résultats n'étaient pas excellents, j'avais tout de même le niveau suffisant pour intégrer la DFAO, je suppose donc que je n'étais pas si mauvais que ça.
Et alors ? Qu'est-ce que ça change aujourd'hui ? Ma fierté m'empêche certes de livrer tout de suite les quelques informations que j'ai, mais je finis toujours par céder sous la souffrance. Et même s'ils ne me croient pas, ça fait maintenant longtemps que je leur ai dit tout ce que je savais. Que dois-je faire de plus ? Dans combien de temps me laisseront-ils enfin tranquille ? Et après, pour faire quoi ? Vivre dans cette cellule pour le restant de mes jours ? Sans jamais la revoir ? Je rêve d'elle, rien que de l'effleurer ou de la voir, et je me promets chaque jour avant de m'endormir que, si jamais elle décide de revenir, je me contiendrai pour ne pas la faire fuir à nouveau. Mais elle ne reviendra jamais, et je le sais. Parce que maintenant qu'elle connaît celui que je suis réellement, je dois sûrement la dégoûter encore plus qu'avant, au point de lui donner des envies de meurtre. Pour préserver ma petite vie minable, on doit la tenir à l'écart de moi, et si je revois son visage un jour, ce sera celui de ma mort.
Voilà pourquoi, quand j'entends une énième fois le claquement de la porte qui s'ouvre, je pense juste que je retourne en enfer. Était-ce ses pensées à chaque fois que j'envoyais quelqu'un la chercher, pour une nouvelle "séance" ? Non, la connaissant, elle devait sûrement profiter de chaque occasion pour repérer de nouvelles choses, et glaner quelques informations des conversations entendues. Pour préparer son évasion. Alors que moi, je n'ai même plus la force d'en rêver.
Voilà pourquoi je ne prends même pas la peine de relever la tête, dans mon uniforme gris sale de prisonnier, roulé en boule sur mon lit.
Mon lit.
Un luxe que j'ai, mais qu'elle n'a jamais connu, ni au Sanctuaire ni dans notre bunker. Encore une raison d'arrêter de me plaindre, et d'être content de ma situation. Ça aurait pu être tellement pire!
Mais au lieu du raclement familier indiquant que des gardes armés jusqu'aux dents viennent me traîner ailleurs, je n'entends rien. Rien d'autre que le silence le plus parfait, celui qui règne en maître ici quand mes hurlements ne le brisent pas. J'hésite à lever les yeux pour voir qui vient me rendre visite. Ce serait une perte d'énergie considérable, je préfère reprendre des forces et essayer de deviner par la pensée. Allen ? Il est venu quelque fois ici, essentiellement pour défouler sa colère sur moi tout en me criant tout ce qu'il aimerait me faire subir. Mais bien sûr, il n'en a pas le droit, parce que, quel que soit le camp dans lequel on se trouve, on ne doit jamais laisser ses sentiments interférer avec son travail. Il est bien trop émotif pour s'occuper de moi. Il se contente donc, la plupart du temps, de me hurler de répondre à sa question.
J'entends encore sa voix se briser, à chaque fois, comme pour mointrer l'ampleur de son désespoir, comme pour montrer combien je l'ai détruite : "Que lui as-tu fait ? Que lui as-tu fait ?!". Ce que je lui ai fait ? Des choses inommables qui me font moi-même frémir, quand je pense que rien de ce que je peux ressentir maintenant ne changera le passé. Ni la puce implantée dans mon cerveau, un détail que mes interrogateurs ont laissé leur échapper, ni mes regrets. Je la comprends. Je comprends pourquoi elle me fuit. À sa place, j'aurais fait exactement la même chose face à un tel monstre.
Mais ce silence est inhabituel de sa part, bien trop inhabituel, et je n'ai pas d'autre idée concernant l'identité de mon visiteur.
Alors je produis enfin l'effort immense que me demande l'ouverture de mes paupières, et j'attends que le brouillard qui envahit mon champ de vision s'éclaircisse naturellement, faute de pouvoir me frotter les yeux puisque mes mains sont liées par une chaîne à mes pieds. Je ne peux pas les remonter plus haut que ma taille. Je suppose pour m'éviter de me suicider, mais lorsqu'ils finiront par accepter que je leur suis complètement inutile, elles disparaîtront. Cependant, quand j'arrive enfin à voir clairement la vitre qui me sépare du dehors, ce n'est ni Allen, ni des gardes, ni mes interrogateurs que je découvre.
C'est une hallucination.
Je refuse tout simplement de croire qu'elle est là, et la raison en est simple : sur son visage, je ne lis nulle haine. Juste un mélange contradictoire de tant d'émotions que ça ne peut pas être réel. Si ça l'était, l'esprit de vengeance planerait sur ses traits, or, en ce moment, je ne le perçois qu'à peine derrière... la culpabilité. La culpabilité ? Il est juste impossible qu'elle ressente quoi que ce soit de semblable un jour à mon égard. Alors je résiste à cette vision, si tentante, parce que céder signifierait sombrer encore plus bas quand elle disparaîtra et que je devrai me rendre à l'évidence.
Je peux presque voir l'air pitoyable que je dois prendre quand elle finit effectivement par s'éclipser, et que mes derniers espoirs fous fondent complètement.
Je referme mes paupières.
Rien de tout cela n'est réel.
Rien de tout cela n'est réel, ni cette vision qui s'estompe déjà dans ma mémoire, ni le grincement de la porte de ma cellule, qui ne s'ouvre pas vraiment, ni les pas légers qui indiqueraient, dans la réalité, que quelqu'un se rapproche de moi. Ni la présence que je jurerais pourtant sentir en cet instant même à mes côtés.
Un souffle sur ma joue, tremblotant, éphémère.
Une sensation disparue depuis longtemps : le réconfort.
Je plisse les paupières le plus fort possible pour faire disparaître cette nouvelle torture. Je ne peux pas le supporter, c'est trop dur. Me sentir brisé n'est pas dans mes habitudes, mais aujourd'hui, je veux bien tout avouer si cette mascarade pouvait simplement cesser.
Et un mot, un seul.
- Sacha.
Je sursaute violemment, recule, me cogne la tête contre le mur et me décide enfin à sortir de ma torpeur. Même mon imagination ne peut pas reproduire tant de détails, de son parfum à sa voix dure en passant par les yeux qui me fixent, ébahis, d'un magnifique gris clair.
Gris clair.
Il n'y a plus de traces d'orage, simplement de profonds remords qui pourraient presque faire écho aux miens si je ne savais pas avec certitude qu'ils sont faux, montés de toutes pièces. C'est donc ça, l'épreuve ultime ? Mes interrogateurs ont demandé à Astrid de me faire avouer mes derniers secrets. Mes yeux s'emplissent de larmes tandis que la souffrance me traverse. Moi qui priais pour la revoir, je me rends compte à présent à quel point sa vision est dure. Bien trop dure à supporter, ma culpabilité cuisante qui se réveille à son contact. Bien trop dur à supporter, le mensonge horrible qu'elle tente de me faire croire.
Mais ses yeux ? Comment pourrait-elle faire mentir ses yeux ? Ce n'est pas de la colère que je lis en eux. Ni de la haine. Ni la vengeance qui a si souvent plané en moi. Je connais par coeur ses sentiments, et aujourd'hui, la jeune femme en face de moi n'en montre aucun signe. C'est alors que je comprends. La personne qui se tient en face de moi doit sûrement disposer d'un masque pour maintenir l'illusion, mais il ne s'agit pas d'Astrid. Voilà pourquoi je n'arrive pas à définir les sentiments qui la traversent. Elle n'en a pas. Et le gris de ses lentilles est plus clair parce que personne, personne, ne pourra jamais arriver à reproduire à la perfection l'orage de ses prunelles.
La colère succède à l'abattement et je tente de lever la main dans un geste désespéré pour me défendre. Je suis retenu par mes chaînes, mais la fausse Astrid a un mouvement de recul, de peur. Je me rends alors compte de ce que je viens de faire, et je replie brutalement mon bras contre mon torse. Et si la véritable Astrid était en train de me regarder à travers les caméras de surveillance en ce moment même ? Ce que je viens de faire ne risque pas de l'aider à me pardonner, si jamais c'est encore possible pour elle. Je dois montrer un comportement exemplaire, faire comme si je n'avais pas démasqué la supercherie et que le calme que je m'apprête à afficher était naturel. Faire comme si j'avais changé. Faire comme si je la méritais.
Mais déjà, l'éclat des yeux de mon interlocuteur déguisé a changé. Son regard se durcit, impitoyable.
- Après tout ce temps, on dirait que tu me hais toujours. Et pourtant, c'est toujours toi qui m'attire dans le mauvais chemin. L'impulsion vient toujours de toi.
S'il y a une chose dont je sois sûr à propos d'Astrid, c'est qu'elle ne racontera jamais nos étreintes à qui que ce soit. Jamais. Je ne sais pas d'où me vient cette certitude, mais je n'en ai jamais douté, et aujourd'hui, alors qu'elle vient d'y faire allusion, je ne peux que me rendre à l'évidence : c'est bien elle. Je me tiens bien en face de celle que j'ai cotoyée pendant un mois entier de vagabondage, puis brièvement au bal, et enfin lors de notre évasion.
C'est elle.
Et à nouveau, ses yeux s'adoucissent, comme si elle avait compris les raisons de mon emportement. Rien ne lui a jamais échappé, après tout, comment ai-je pu croire réussir à lui mentir ? Elle est comme un détecteur vivant.
Je vois bien qu'elle attend ma réponse mais je suis incapable de prononcer le moindre mot. Elle vient de réussir là où elle avait échoué il y a longtemps maintenant, le jour où je l'ai repoussée brutalement hors de ma vie. Ce n'est pas une situation que j'ai l'habitude de vivre, mais qu'est-ce qui l'est depuis que je suis ici ? Pour une raison inexplicable, elle est peut-être en train d'oublier sa colère. Je ne sais pas ce que mes interrogateurs lui ont rapporté, mais manifestement quelque chose l'a fait changer d'avis. Alors, si je ne veux pas la perdre à nouveau, j'ai intérêt à changer, et à accepter de ne pas avoir toujours le contrôle sur tout. En particulier sur elle-même.
- J'ai désactivé les caméras, murmure-t-elle doucement.
Son ton devient soudain timide, comme si elle non plus, ne savait pas comment réagir.
- Je voulais que tu puisses me parler sans avoir peur que tout ne se retourne contre toi. Je connais cette sensation, je savais que c'était le seul moyen. Mais nous n'avons pas beaucoup de temps.
Elle jette un regard furtif vers sa montre, et moi, je suis toujours muet, perdu dans ma contemplation, dans mon ébahissement, face à ce calme, cette compréhension qu'elle affiche face à moi. Elle évoque son enfermement sans la moindre trace de haine dans sa voix, juste de la douleur contenue. Comme si elle ne me tenait plus pour responsable de cette souffrance qu'elle n'oubliera jamais. Mais de tels sentiments ne peuvent pas disparaître si rapidement, non ? Et puis je me rappelle que cinq mois ont passé, pour elle comme pour moi. N'ai-je pas, moi aussi, mis de côté le ressentiment que j'avais à son égard ? N'ai-je pas, moi aussi, accepté que ce n'était pas forcément de sa faute, et qu'une succession d'évènements l'y avait peut-être forcée ? Je soupçonne la puce, qui me contrôle probablement depuis ma naissance, d'être pour quelque chose dans son changement d'attitude.
Et déjà, sans que je puisse l'arrêter, sa main se lève. Délicats comme des plumes, ses doigts se posent sur ma joue et effleurent la ligne de ma mâchoire. Et elle ne se retire pas comme si elle s'était brûlée, comme je m'y attendais. Elle se contente de prolonger le contact, jusqu'à ce que, de pétrifé par la surprise, je passe à simplement.... apaisé. Je n'ai pourtant pas connu ce sentiment depuis le crash de mon avion, et aujourd'hui, elle vient de le raviver en moi d'une simple pression de sa peau contre la mienne. Quel pouvoir détient-elle encore sur moi ?
Le manque de temps qui nous est imparti et qu'elle vient pourtant d'évoquer semble totalement oublié. Mais malgré sa caresse et ses mots doux, je n'arrive toujours pas à croiser son regard. C'est d'ailleurs sûrement ce refus de ma part qui doit la pousser à rompre le contact, au bout d'un moment qui m'a paru une éternité de calme. La souffrance de mes blessures, presque jamais soignées, revient avec force lorsqu'elle finit par s'écarter et malgré moi mon visage se contracte. Encore une fois, elle semble lire en moi comme dans un livre ouvert et se tourne pour ramasser quelque chose à ses pieds. Ce n'est qu'alors que je remarque que, depuis tout à l'heure, elle est agenouillée devant ma couchette dans une position inconfortable... juste pour se mettre à mon niveau.
Elle fouille dans un petit sac que je n'avais pas remarqué jusque là et en extirpe un Communicateur.
- Déverouille, lui souffle-t-elle avant de le plaquer contre mes entraves, qui, avec seulement un petit cliquetis, tombent sur ses genoux. Elle les ramasse, sans aucune gêne, et les éloigne de moi comme si elle comprenait la souffrance qu'elles provoquent en moi. Sûrement parce qu'effectivement, elle la comprend. Je ne dois pas oublier que je suis en train de vivre précisément ce qu'elle a déjà vécu... par ma faute. Je chasse cependant ma culpabilité pour me concentrer sur elle : elle est en train de se lever, et je crains un instant qu'elle ne s'apprête à partir, jusqu'à ce que je remarque ce qu'elle tient dans la main : des bandages et une petite bassine. Elle se dirige vers mon petit lavabo, encore une fois, un luxe qu'elle n'avait pas, dans notre bunker, et y remplit consenscieusement la bassine, sans me regarder ou me parler. Malgré tout, je peux voir la tension dans ses épaules, même si, n'étant pas aussi doué qu'elle, je ne peux pas en deviner la cause précise. Je m'imagine que si les situations étaient inversées, elle aurait déjà tout compris de moi, et un sourire étire presque mes lèvres douloureusement sèches à cette pensée.
Enfin, elle se retourne vers moi, toujours dans le plus grand silence, ses chaussures produisant à peine un léger claquement sur le sol à chaque pas. Ce n'est cependant pas un silence lourd de reproches, mais plutôt un de ceux qui laissent les sentiments se tisser entre eux pour créer une relation, un lien de compréhension muette. Je me sens soudain privilégié à l'idée de partager une telle chose avec elle. N'est-ce pas tout ce dont je rêve depuis trop longtemps, tout ce que je croyais inaccessible jusqu'à maintenant ? Je ne suis d'ailleurs toujours pas persuadé que tout ceci n'est pas une hallucination. Une partie de moi continue de soutenir que c'est bien trop beau pour être vrai.
Lentement, délicatement, pour ne pas brusquer mes nerfs mis à vifs par la torture, elle pose une main contre ma nuque pour me soutenir et passe le tissu moëlleux sur mes blessures, une à une, avec une patience que je ne lui aurais jamais soupçonnée. La fraicheur de l'eau contre ma peau m'arrache tour à tour des petits cris de douleurs et des soupirs de soulagement, mais globalement, la douleur diminue pour laisser place à quelques instants de répit. Durant ainsi de nombreuses minutes, je garde les yeux fixés sur son visage concentré. La balâfre qui lui traverse le visage, de la tempe au menton, a maintenant entièrement cicatrisé, mais elle ne disparaîtra jamais. Cependant, je ne trouve pas qu'elle altère sa beauté. Au contraire, elle met une touche de combattivité dans ses traits arrondis, qui la rend plus naturelle, plus humaine, plus susceptible de ressentir la souffrance qui habite chaque être humain. Plus le temps passe, et plus je sens mes doigts irrésistiblement attirés par son visage, dans l'espoir de lui rendre le geste qu'elle a esquissé vers moi au début de sa visite. Mais je n'ose pas, de peur de l'effrayer, de faire remonter en elle le dégoût que je ne manquais jamais de lui inspirer avant. J'ai bien trop mal à l'idée de briser une nouvelle fois ce semblant de confiance qui semble s'établir petit à petit entre nous.
Je m'extirpe peu à peu de mon nuage pour remarquer qu'elle aussi me fixe, et je détourne vivement le regard, gêné. En baissant les yeux, je rencontre alors ses mains sur les miennes et je me rends compte qu'elle était en train de soigner mes doigts meurtris jusqu'à ce qu'elle ne se rende compte de mon regard sur elle. Mais naturellement, la partie la plus abîmée de mon corps n'est ni mon visage, ni mes mains. C'est mon dos. Je vois bien qu'elle hésite à me demander de me retourner pour pouvoir l'éponger lui aussi, mais soudain, une honte incontrôlée monte en moi à l'idée qu'elle voie l'étendue des dégâts. J'ai atteint mes limites, et m'exposer ainsi reviendrait à les franchir pour de bon. Et à nouveau, comme elle le fait si souvent que je ne devrais plus être si surpris, elle saisit mes sentiments au vol.
- Les caméras ne vont pas tarder à se réactiver, soupire-t-elle d'un air las. Je vais devoir partir, Sacha.
C'est la deuxième fois qu'elle prononce mon prénom depuis qu'elle est venue dans ma cellule. Alors je me contente de savourer l'effet de ses lèvres bougeant pour former les mots, sans répondre, sans penser au gong qui vient de sonner la fin.
La fin de cette période de paix bien trop courte.
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