Que le tournoi commence

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Encore une fois, ce tr... cet abruti allait être en retard !

Quelle que soit la personne, quel que soit l'événement, l'importance du dit événement... il était incapable de pointer le bout de son nez pile à l'heure du rendez-vous qu'il s'est fixé ou qu'on lui a fixé parce qu'il n'a toujours pas acquis le fait que se lever à plus de dix heures du matin, un jour de semaine, ce n'était pas tolérable !

Mais bon, il n'y avait plus personne pour le corriger...

Et vu le bruit de motoculteur qui sortait de ses orifices faciaux, il n'allait pas se réveiller de lui-même de sitôt.

Alors que le tournoi allait bientôt débuter, la Fée s'impatientait, tapotant sur le sol avec son pied, les bras croisés, grimaçant de frustration. Elle attendait l'Homme qu'elle avait invité. Elle se rassurait en se disant qu'il restait quelques minutes avant qu'il soit officiellement en retard. Patientant devant les loges princières, elle aperçut les princesses et leurs champions respectifs.

Tout d'abord, il y avait la princesse Diasirée accompagnée de son champion Al-Ryanis. A leurs côtés se trouvait la princesse Roxanne, la meilleure amie de Diasirée. C'était une jolie fée brune à lunettes et des yeux vairons. Malgré les apparences ne vous attendez à ce que soit celle qui ait les stratagèmes les plus farfelus avec son intelligence hors norme qui permettrait à son champion de gagner à coup sûr. En même temps, elle a un Q.I. à peine supérieur à celui de son amie qui dépassait déjà à peine la moyenne – non, je suis médisante, Roxanne a un quotient plus élevé que son amie... qui était commun parmi les mortels. Elle n'avait pas pour but de gagner le tournoi mais d'aider son amie Diasirée. Bien qu'elle ait un caractère de chien, elle arrivait presque à être gentille avec les gens qu'elle appréciait...

Derrière elle, il y avait un petit elfe aux cheveux noirs – ce qui était une anomalie dans leur race de fêlé – et aux petits yeux plissés dénommé Jacob. Lui aussi avait des lunettes mais à l'inverse de sa protégée, il n'avait pas cette agressivité qui émanait de son regard. Néanmoins, lui pouvait se targuer d'avoir une grande intelligence qui dépassait la moyenne et était bien plus gentil qu'elle. Cependant, il était l'un des champions les moins adroits avec les armes et aux combats, mais il était tout de même beaucoup plus courageux que Beneltig qui était son ami d'enfance, au même titre que la Fée.

Derrière eux, il se trouvait une autre brune – ça fait beaucoup là, non ? – à lunettes à l'expression des plus sérieuses, sauf qu'elle avait les cheveux bouclés et avait la peau mat – sans doute une métisse ayant les mêmes origines que Mina la naine –, elle paraissait avoir le même regard mauvais que Roxanne mais n'était pas aussi farouche qu'elle. Mnemma avait la même prestance que Diasirée mais semblait plus digne qu'elle, et posséder la même intelligence que la fée aptère elle-même ! Sur l'après-tournoi, si elle réussissait à passer les éliminatoires, elle serait sa plus dangereuse adversaire, et sa beauté physique n'était pas à négliger bien qu'elle ne possédait pas les mêmes attributs flamboyants que ses deux rivales.

Son champion n'était autre qu'un gros ogre a la peau bien grasse et autre ventre bedonnant – comme son homologue Globox –, il n'avait pas l'air d'être des plus propres, mais il avait aussi l'audace d'être malpoli en plus d'avoir les mains baladeuses – ce fourbe avait osé, pendant que d'autres champions embêtaient la Fée de prendre ses affaires, « tâter la matière », elle le rapporta à Beneltig qui... ne fit rien comme dans les Limbes (voici votre héros, mesdames.), son excuse fut une différence de poids trop grande faisant qu'il ne pouvait pas se battre contre lui, tout cela sous les yeux de notre cher serviteur qui fut témoin du harcèlement perpétré par cet ogre et de la lâcheté de Beneltig, tout ça depuis une fenêtre où il put observer les deux scènes la tête à l'envers comme une chauve-souris à l'aide de ventouse volée. A son apparence, quoi qu'elle fût grotesque, on pouvait savoir que c'était un gros client – sans mauvais jeu de mots : bras énormes, canines inférieures proéminentes et hors de la bouche, regards de vicieux... une brute, en somme.

Et il y avait cette rousse qui se nommait Marina, des tâches de rousseurs plein le visage, un physique bien banal comparé aux autres filles présentées, elle se distinguait par son long nez pointu et large sourire dévoilant ses énormes dents – elles n'étaient pas si grandes que cela. Elle avait l'air d'être une fille marrante à sourire tout le temps.

Son champion était ce que les humains appelaient un « Sautillon », de petits êtres humanoïdes ayant les chevilles en forme de ressort, leurs visages étaient parsemés de tâches marrons et leurs yeux étaient composés de plusieurs iris. Ils étaient connus pour être très joueurs, très taquins mais surtout super sociables – ils adorent faire des câlins. Un duo atypique, somme toute.

Puis la dernière princesse que je vais vous présenter est la meilleure amie de la précédente, elle porte le surnom de la reine comme prénom, sauf qu'il y a un « C » à la place du « S » de Sélia. Célia faisait partie des fées aux formes généreuses mais elle n'avait pas été gâtée au niveau du visage par rapport à ses concurrentes, elle avait le même franc-parler que la princesse, mais elle, elle savait tenir sa langue et ne débitait pas un flot de conneries constant comme l'autre ahurie sans aile qui ne savait pas faire la différence entre des coquillettes et des raviolis.

Son champion était un centaure de type-âne, il avait des dents proéminentes comme ses compères animaux, il faisait penser qu'il était la fusion entre un âne – vu qu'il en avait l'apparence et la cervelle – et Dingo. Il était arrogant mais n'avait jamais montré le moindre talent pour le combat, son fait d'arme le plus connu était de tourmenter les Féériques plus jeunes que lui – et Beneltig au passage. Sa fée ne l'appréciait pas plus que ça, mais lui, au contraire, était fou amoureux d'elle – il aurait sûrement une chance s'il prenait un peu plus soin d'elle et qu'il cessait d'être versé dans la criminalité.

Fait intéressant : il était l'un des seuls Féériques faisant partie du tournoi issus des Basfonds à pouvoir défendre une fée pour le trône de Sylvania ou prétendre l'acquérir...

Tous avancèrent en direction des loges princières et rentrèrent à l'intérieur en regardant la Fée de façon moqueuse et hautaine, certains ne posèrent pas le moindre regard sur elle. Leurs regards froids et durs mettaient mal à l'aise la fée aptère bien qu'elle y soit habituée.

Pourtant, malgré toute cette haine ambiante, une seule fée lui adressa la parole : Marina, la fée rousse.

- Tu attends quelqu'un ? lui demanda-t-elle.

La Fée sursauta de surprise, ne s'attendant à ce que quelqu'un lui adresse la parole.

- Euh... oui...

- C'est qui ? L'un de tes amis ?

- Euh... non ! Non ! répondit-elle, le peuple n'a aucun droit de se trouver là, tu le sais bien.

- Mais ça ne risque pas d'être Beneltig vu que c'est son grand jour, réfléchit la rouquine, alors... c'est ton amant ? dit-elle les yeux remplis de malice.

- ABSOLUMENT PAS ! réfuta de façon véhémente la fée sans aile.

- Je plaisante ! éclata de rire Marina, je te taquine ! Mais alors qui cela peut bien être ?

- Tu verras bien.

- Roh ! Tu abuses ! Tu p...

- Ma Dame ! intervint le champion de la fée rousse, le combat va bientôt débuter. Vous aurez tout le temps de vous parler plus tard.

Elle voulut protester mais il lui tira le bras pour qu'elle rentre dans la loge.

La Fée resta seule devant la porte, attendant désespérément la venue de l'Homme qu'elle avait sous sa tutelle.

Et miraculeusement, le Héros apparut, courant en béquilles, haletant, jetant son corps à chaque enjambée et débarqua de façon inespérée face à l'objet de son rendez-vous.

- Tu en as mis du temps ! l'engueula la Fée.

Il lui présenta la paume de sa main pour qu'elle arrête de se plaindre le temps d'un instant, le temps qu'il reprenne son souffle après cette course effrénée.

Après avoir obtenu une respiration normale, il l'autorisa à réclamer.

- Pourquoi es-tu en retard ?

Il prit son ardoise qu'il avait autour du cou et écrivit :

Je suis absolument pas en retard

- Qu'est-ce que tu racontes ? s'offusqua la Fée, le tournoi va commencer d'une seconde à l'autre !

Donc je suis pile à l'heure, écrit-il en riant.

- Roh ! grogna la fée sans aile, en plus, tu es tout débraillé, viens là !

Elle lui saisit le bras et l'approcha de lui, elle commença à remettre droit ses vêtements, à fermer sa ceinture correctement et à essayer d'enlever les plis de ses habits avec ses mains pour qu'ils paraissent moins froissés. Cela chatouillait faisant qu'il se tortillait dans tous les sens et gênait le Héros qui détournait le regard face à l'entreprise de sa tutrice.

- Cesse de faire l'enfant, le réprimanda-t-elle, si tu faisais l'effort de te lever plus tôt au lieu de dormir jusqu'à quatorze heures, peut-être que tu ne serais pas en retard et que je ne serais pas obligée de faire ça.

Et elle avait totalement raison !

Paresseux, va !

Cet homme abusait vraiment de l'hospitalité qu'on lui offrait gracieusement.

Il dort à trois heures du matin, et il s'étonne de se réveiller aussi tard !

Mais bon, l'explication est toujours plus compliquée qu'un style de vie pitoyable...

- Dis-moi, c'est simplement parce que tu te couches tard que tu te lèves tard ? lui demanda-t-elle.

Il détourna le regard en se grattant la joue, puis hocha la tête.

- Si tu le dis...

Elle se releva et essuya les épaules du jeune garçon sans visage.

Celui-ci prit son ardoise et écrivit :

Merci et pardon

- Ce n'est pas grave, le plus important c'est que tu sois venu, dit-elle lui faisant un grand sourire.

Son cœur bondit d'extase en voyant son visage radieux. Sa gentillesse et sa candeur – qu'il trouvait se rapprocher de la bêtise pure – le touchaient énormément bien qu'elle soit souvent énervée contre lui.

La fée lui prit le poignet et l'emmena vers les sièges qui leur avaient été attribués.

En sa compagnie, il ressentait une certaine nostalgie, il avait le souvenir d'un monde qu'il avait bien connu auparavant, un monde aussi lumineux que celui-ci.

Était-ce pour cela que la voix l'avait réveillé ?

Lève-toi ! Ta destinée t'appelle...

En vérité, il en avait plus qu'assez de l'entendre le commander toute la sainte journée. Elle avait le chic pour le mener en bateau et parler de destin tout le temps, mais jamais elle ne lui avait indiqué la route à suivre pour retrouver ce fumier de chevalier qui avait assassiné sa mère... alors que leurs objectifs convergent...

Il ne pouvait même pas lui dire de la fermer puisqu'elle parlait dans sa tête !

Au moins, elle a été utile puisqu'elle l'avait réveillé pour qu'il aille à son rendez-vous avec la princesse, lui évitant qu'elle le boude ou pire, qu'elle ne lui fasse plus de cookies.

Ses escapades furent utiles puisqu'il réussit à emprunter les raccourcis qu'il avait découverts l'amenant plus facilement hors du château et à l'arène. Ou la reine l'avait encore aidé.

Se faufilant dans les allées, le Héros se sentit observé par tous ces Féériques qui l'entouraient, ils le jugeaient et avaient aussi le regard rempli de crainte et de fureur vis-à-vis de lui.

Il se demandait si leur reine leur avait parlé de lui ou si c'est son combat face à Jordan qui les avait tant marqués. « Que fait-il ici ? » pouvait-il entendre.

- Je ne sais pas, lui répondit un autre, on raconte que l'Anomalie, sur les ordres de la reine, était devenue sa servante en punition d'avoir pris sa défense lorsqu'elle allait l'exécuter.

Était-ce vrai ? se demandait le Héros, c'est vrai qu'elle était aux petits soins avec lui, mais de là à dire qu'elle était devenue sa domestique... Il voulait lui poser la question mais il ne tenait pas à la déranger dans sa quête de retrouver leurs places attitrées.

- On dit même qu'il pourrait disposer de son corps à sa guise, supposa une autre voix.

Le Héros déglutit fortement, leur supposition allait trop loin, elle avait tout de même un amoureux, il ne pensait pas que la reine lui donnerait de tels ordres – même si cela le faisait bien rire, mais il ne voulait pas qu'elle le sache.

- Oh la catin... Cela serait moi, il m'aurait défendu au péril de sa vie pour défendre ma dignité de princesse.

- Arrête, la pauvre, dit une voix féminine en riant à demi-mot, son champion ne prendrait même pas sa défense si c'était le cas.

Ça commence à bien faire là ! D'une, Beneltig n'aurait jamais eu le cran de se confronter ni à la reine ni au Héros, mais de plus, fille ou pas, le garçon comptait bien leur déboîter la mâchoire pour les punir des âneries qu'elles déblatéraient.

La Fée le stoppa en lui tirant sa manche et secoua la tête pour lui signifier de ne pas intervenir. Le Héros ne comprenait pas, ce n'est pas ce qu'il avait appris tout le long de sa vie. « Si on crache sur mon nom, on crachera ses dents par la même occasion ». Mais elle refusait que cela se fasse. Il obéit, après tout, c'était elle qui était insultée, non lui.

Une tape sur ses côtes le stoppa dans sa réflexion, il se tourna vers son instigateur et reconnut un visage familier, celui d'Al-Ryanis, l'homme à qui il avait emprunté la lance pour sauver la Fée. A côté de lui se trouvait sa protégée, Diasirée. Elle leur jeta un rapide coup d'œil avant de tourner ses yeux vers le stade.

- Cela vous dit de vous assoir là vu que vous ne trouvez pas vos places ? proposa l'ogre.

- Hein ? s'exclamèrent les deux princesses.

Le garçon haussa les épaules et se faufila dans l'allée où se trouvaient les sièges que leur proposait le champion de la princesse ennemie de la Fée. Le Héros s'assit à la gauche de la princesse sans aile et à la droite de la princesse Diasirée. La rivale de l'amie de l'humain eut un mouvement de recul à l'approche de cet étrange Homme.

Pourquoi un être humain pourrait être à leurs côtés ?

La reine était devenue folle – enfin, encore plus folle que maintenant ?

La Félonne la possédait-elle ?

De plus, elle l'a associé à la Sans-Aile ?

En définitif, tous les deux allaient de pair entre abominations...

Tous ces mots durs étaient dits volontairement assez forts pour que les deux intéressés entendent bien tout ce qui était médit sur eux.

Le Héros avait acquis assez de force mentale pour laisser les flots d'insultes couler sur lui – ce qui était totalement faux, il avait surtout acquis la compétence d'enfoncer la tête de ce qu'il n'appréciait pas au fond des cuvettes de toilettes infestées de maladies infectieuses et incurables pour leur apprendre le respect –, mais il s'inquiétait plus pour sa « tutrice », il la guettait du coin de l'œil et il put voir son impassibilité face à ces insultes.

A la venue de Tadzi sur sa raie-manta étoilée volante, tous se turent.

Lorsque les champions firent leur apparition, le Héros lui frappa l'épaule pour la faire sortir de sa léthargie.

- Aïe ! Pourquoi as-tu fait ça ?

Il lui indiqua la venue de son bien-aimé sur le terrain du stade.

- Je sais, dit-elle sans aucune once d'émotion.

Le Héros voulait lui suggérer de montrer un peu plus d'entrain pour encourager son champion, montrer un peu plus de confiance, quoi. Mais il ne savait pas si elle était si désespérée pour croire en un quelconque miracle pouvant renverser la situation actuelle, et elle n'avait pas l'air d'être d'humeur à rire, même pour la rassurer. Le moment ne s'y prêtait absolument pas.

Et les adversaires de Beneltig n'avaient pas l'air d'être des rigolos : il y avait un cyclope avec une musculature hors du commun, il devait faire deux mètres cinquante, ceinturé d'une peau d'ours Blest – un animal hargneux, à la fourrure de couleur argentée et aux poils hirsutes, s'y confronter, c'était signer son arrêt de mort ou obtenir un passe-droit envers toutes les donzelles de ton village, pour les filles... bah... elles avaient le droit de devenir maçonne... j'imagine –, des jambières en cuir et des brassards qui étaient parsemés de tâches vertes, il tenait à la main une matraque remplie de piques.

Une guerrière amazone siamoise – ça apportait de l'exotisme d'aller chercher des races d'outre-Atlantique – affublée d'une épaulière et de brassards en cuir, d'un bandeau en fer qui lui encerclait la tête, de bustes en cuir et des jambières en platine. Généralement, les amazones portaient des carquois vu qu'elles étaient des grandes chasseresses, mais celle-ci n'en avait pas, elle devait être l'une des rares amazones que j'ai vues à combattre avec des armes de mêlée qui n'étaient pas des dagues, ou encore plus rares, des épées, mais celle-ci allait combattre avec un fléau.

Et deux nains, l'un était aussi équipé que sa barbe était fournie, des masses, des crochets, un grappin, des disques blancs dont le Héros ne distinguait pas vraiment la nature, il portait une armure complète naine – je peux vous dire que tout ce qui est manufacturé par des nains est d'une qualité exceptionnelle, dommage que ça soit les plus pitoyables qui s'essayent à produire des armes et autres gadgets avec de la technologie humaine, genre Bozo (c'est le vrai nom que sa mère lui a donné, mais bon plus de cinq mille ans nous séparent des gens qui ont la référence). Ce Féérique ressemblait plus à un charpentier qu'un véritable guerrier.

Le deuxième nain était vêtu... d'un imperméable jaune ? On pouvait à peine voir son visage, il ne portait aucune arme, enfin si, des lames qui ressemblaient à des griffes qui dépassaient de sa manche. Il était vraiment mystérieux.

Le Héros était déçu de ne pas voir des nains technomanciens, il aurait voulu apprendre d'eux la technomagie ou la technomancie.

Il ne restait plus que Beneltig à entrer en scène, il était habillé d'une armure somptueuse, bien propre sur lui, orné de diverses décorations, son épée était la plus belle arme face à celles de ses adversaires qui paraissaient usées par les chocs et par le temps. Le seul hic qui fit rire l'assemblée, c'est que tout ce qu'il portait semblait trop grand pour lui. La Fée se cacha les yeux de honte. Autant pour la vie quotidienne, il avait un certain style vestimentaire qui ne passait inaperçu et démontrait d'une certaine finesse du goût de la mode, autant pour s'équiper pour aller combattre : c'était un zéro pointé.

Les champions se placèrent sur le podium et entourèrent Tadzi qui s'éleva sur une plateforme plus haute, il exécuta un sort pour faire apparaître un orbe microphonique.

- ARE YOU READY? cria Tadzi.

- YES ! lui répondit la foule.

La Fée se pencha vers l'humain et lui demanda :

- Tu comprends ce qu'il dit ?

Le Héros hocha la tête, il prépara son ardoise parce qu'elle allait continuer à lui poser des questions.

- Donc tu sais ce qu'il vient de dire ? lui chuchota-t-elle.

Un peu

- Dis-moi ce qu'il dit alors ?

Mais vous avez répondu à sa question juste à l'instant

- Bah parce qu'il nous a dit que c'était la réponse a donner à cette phrase.

Le Héros comprit que Tadzi avait connaissance de cette langue ancienne, il était décrit comme journaliste « people » alors que le slime bleu semblait avoir beaucoup plus de connaissances qu'il voulait en montrer.

C'est une langue morte humaine

- De l'anglais ?

Elle date de plus de sept mille ans

- Donc personne n'est censé savoir parler cet anglais...

Exact

Tadzi allongea ses bras et fit apparaître, sur ceux-là, des têtes de sa personne avec, devant elles, les orbes microphoniques.

- Ravi de vous l'entendre dire !

Il pourrait leur faire dire des insultes qu'ils ne s'en apercevraient pas.

- Notre cher organisateur César, ici présent, dit-il en pointant une estrade juste en-dessous des loges de la reine, va pouvoir déclarer l'ouverture du tournoi.

César s'avança et salua la foule en délire. Cette fée avait vraiment une face terrible, sa grosse cicatrice qui lui traversait le visage, ses petits yeux de fouine, ses larges rides et son manque de pilosité faciale et crânienne lui donnait un air antipathique bien distinct.

En prenant en compte ses mains galeuses de bucherons géants nordiques.

De plus, avec sa toge rouge avec des bordures dorées, il faisait penser à la pire des raclures romaines, pourtant, c'était une crème, bienveillant avec tout le monde, surtout avec les enfants défavorisés des Basfonds.

- Avant de débuter, je vais laisser à la Reine plaisir de vous rapporter l'importance et le contexte de ce tournoi exceptionnel, déclara-t-il.

La reine se leva de son siège royal, se dirigea vers le rebord de son balcon, ses longues et immenses ailes turquoise aux bordures noires qui s'accordaient parfaitement avec sa robe cyan à la polonaise constituées de plusieurs étoffes légères, un manteau descendu jusqu'au pied, un corps demi baleiné et un cul qui était une tournure au niveau des reins ce qui lui donnait une silhouette vaporeuse. Ses ailes de papillon projetèrent sur tout le stade des vents forts et dans le vent se disséminèrent des poussières d'étoile, à chaque battement de ses ailes.

Tous ceux touchés par cette poussière étaient illuminées d'une lumière « divine » éclatante comme s'ils s'élevaient vers le ciel, ces cendres étoilées les illuminaient comme des sapins de Stoël – ou Noël pour les derniers chrétiens de Fayiera Terra. Les habitants du royaume nommaient ce rituel, la « Bénédiction des Féériques Déités Séculaires ». Il était censé bénir les consacrés choisis par les dieux Féériques représentés par leurs « élus » et leur accorder à travers eux force, chance et prospérité.

D'habitude, elle se mettait en haut du château et répabdait sa poussière sur l'ensemble de la population.

Quand elle eut fini, le peuple fut empli d'un sentiment d'extase et d'euphorie.

Quel bonheur d'être oint par Sa Majesté, la reine.

Audisélia fit apparaître, elle aussi, un orbe microphonique et le mit en phase de sa bouche.

- Peuple de Sylvania, je vous salue !

Tout le brouhaha et toutes les réjouissances se turent en un instant dès les premières paroles de la monarque.

À ce moment-là, le charisme, la prestance, son regard ferme et la tension qu'elle instiguait, magnifiant l'aura qui ne pouvait qu'émaner d'un roi atteignaient leur paroxysme. Pour la première fois, depuis qu'il l'avait rencontrée, le Héros reconnut le titre de reine de celle qu'on nommait de son nom complet Audisélia Vanguard deuxième du nom, aussi appelée la « Déesse des Orages de Foudre de Feux ».

On ne pouvait que la prendre au sérieux, même si sa robe brillait de mille feux et faisait très princesse de conte de fée, son regard perçant, sa beauté froide, la lourde solennité qui transparaissait de son attitude. Tout cela donnait à sa présence une aura électrisante qui parcourait tout le stade.

Cette facette de sa personnalité excitait énormément le Héros à s'en mordre les lèvres, depuis qu'elle lui avait lancé un « coup de foudre » avec son pylône d'électricité, il ne cessait de penser à elle. Je vous rassure, il n'était pas masochiste, ce n'était pas sa beauté intrinsèque qui l'intéressait, mais la force et la puissance qui émanaient d'elle. Il avait envie de se confronter à elle, de prendre sa revanche, la voir à sa pleine puissance et

La Fée percevant l'excitation de l'humain, lui prit son épaule et lui demanda :

- Elle te fait tant d'effets que ça notre reine ?

Il jeta sa main face à elle vers le bas et lui écrivit :

J'ai juste envie de me battre avec elle

La fée aptère écarquilla les yeux de stupeur devant la déclaration du garçon humain pour le moins... surprenante.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? pouffa-t-elle de rire, je veux bien que tu sois fort mais tout de même... Elle est d'un tout autre niveau ! C'est déjà un miracle que tu aies survécu à ce qu'elle t'a m...

Il lui dit de se taire en faisant le crabe avec sa main lui signifiant que son avis était dérisoire avant de lui répondre :

Je suis certain d'avoir mes chances

J'étais pas à fond et j'avais faim

La Fée rit de ses excuses qu'elle trouvait pitoyables.

- Tu es sérieux là ?

Il la fixa droit dans les yeux avec un sourire crispé pour lui rappeler que dans les Limbes, le met le plus raffiné qu'il ait pu manger n'était autre que du « Torse d'araignée Mexcula sur son lit de toile et d'œufs arachnés ».

- J'avoue que ce n'étaient pas des repas très... classique, concéda-t-elle, toutefois, je t'assure que tu ne peux pas prétendre avoir une quelconque chance contre Sa Majesté ! Tu ne pourras jamais vaincre celle qu'on surnomme l' « arme de dissuasion du royaume». Lors du « Grand Incendie de Haute-Ville », causé par le terrible dragon Sertikan, il y a vingt-six ans, elle a réussi à vaincre ce monstre de puissance à elle toute seule. Ses actes de bravoure sont innombrables et connus au-delà des « murs » du royaume. Cependant, il y a bien une ombre au tableau..., nuança-t-elle.

Le Héros haussa un sourcil – que personne ne pouvait voir bien sûr, si ce n'est pas drôle !

- A cette même période, elle fut vaincue par une mystérieuse vagabonde surpuissante, rien en ce royaume n'était capable de la défaire, ni nos plus grands généraux, ni nos plus vaillants guerriers, ni nos mages les plus sages, défensivement et offensivement, elle était inatteignable. Au-delà de ses murs, son nom a elle aussi raisonnait, elle était connue sous le sobriquet de « la Mort » à cause de son arme de prédilection : une faux qu'elle faisait apparaître « magiquement » !

Pourquoi tu dis entre guillemets ? On dirait que tu étais là ?

- Bah non, je n'étais pas née, banane ! dit-elle en lui tirant la langue.

Ce qui fit sourire instinctivement le Héros.

- Si tu ne me crois pas, regarde la c...

- Boucla-là ! chuchota âprement Diasirée passant sa tête au-dessus de l'épaule du Héros.

Pas bien difficile vu qu'elle était plus grande que lui.

La Fée ouvrit grand les yeux de fureur devant cette intervention inattendue et enragea qu'on lui intime de se taire, surtout par elle.

- De quel droit tu me dis de me taire ? s'insurgea la fée aptère.

- Je ne t'ai pas dit de te taire, je t'ai dit de la boucler, surenchérit la princesse rivale, à moins que tu veuilles que je te dise de la fermer, sale truie. J'ajouterai que j'ai ce droit car moi, je suis une véritable fée avec des ailes contrairement à toi, même ton minable petit ami est plus respectable par ses ailes que toi.

Diasirée et la Fée voulurent se lever pour en venir aux mains, mais Al-Ryanis et le Héros les firent se rasseoir promptement – même leur curiosité masculine aurait voulu les voir combattre pour savoir qui des deux était la plus forte, mais le moment était bien trop mal choisi pour se laisser aller à répondre à ces interrogations.

Malgré le fait que les deux hommes leur dire de se taire, elles continuèrent à se disputer avec véhémence, mais le Héros percevait une certaine fébrilité dans la voix de la Fée... Voyant que ça n'en finissait pas, le Héros saisit leurs lèvres et les ferma avec ses doigts, elles se mirent à se débattre mais il tourna leurs visages vers la reine qui les fusillait du regard alors qu'elle voulait parler.

Le Héros entendit derrière lui le vrombissement de l'électricité, il ne savait pas si la décharge allait être destinée seulement à lui – ce qui aurait été injuste vu qu'il n'avait à proprement pas « parlé » - ou pour les deux princesses qui l'entouraient, voire tous les quatre. Malgré tout, il avait le sentiment qu'il aurait été la cible de cette attaque quoi qu'il arrive.

La reine reprit la parole.

- Ingoloriosa.

- Ingoloriosa ! lui répondit le public.

C'était un mot provenant de l'Oli'ane religieux, un Oli'ane que ne lui avait pas appris Helmir – n'en avait-elle pas ressenti le besoin.

Prenant un ton solennel, la reine déclara :

- Comme vous avez pu l'apprendre dans les différents tableaux à nouvelles, mes jours en tant que reine sont comptés...

Les sujets crièrent de surprise devant la nouvelle de cette annonce – finalement personne ne le savait alors qu'il y avait des tableaux à nouvelle dans les différents quartiers-villes du royaume ! Si pouviez voir comment la reine fulminait de rage alors que cela fait des années qu'ils refusent de mettre en place un système de journal distribué dans chaque habitation mais « Non ! Cela fait trop « société humaine ! ».

Fichu conservateur de mes deux ! pensait-elle.

- Désolé de vous l'apprendre alors, reprit-elle, pourtant vous deviez vous en douter puisque les champions vont combattre. Et si ce tournoi a été mis en place, ce n'est pas à cause d'une maladie comme a pu contracter ma prédécesseuse ou d'une trahison comme celle dont le nom a été oublié dans les méandres de l'Histoire de Fayiera Terra, les rassura-t-elle, mais à cause du destin lui-même, à cause d'une prédiction annonçant l'avènement de la fée de la Légende de cette génération.

Tout le monde fut perplexe en entendant parler de cette fée issue de la Légende, le Héros en fut le premier troublé par cette nouvelle, pourtant il avait fouillé dans les archives de la Bibliothèque Universelle, rien n'indiquait la présence d'une quelconque fée avec le Héros, juste que certains héros auraient eu des compagnons par le passé. Pas d'une obscure fée pouvant avoir le même titre que le héros. Cela pouvait remettre en question son objectif initial !

Elle devait sûrement divaguer...

- Nous avons effectué nos recherches allant plus loin que ceux qu'indiquent les écrits humains, et nous avons pu déterminer que ce nous avons toujours pensé, nous, Féériques, était juste. Bien que les humains nous aient toujours dénigrés à ce sujet au point de remettre en question nos croyances, nous étions dans le vrai : le héros a toujours été accompagné d'une fée. Nous rendrons les résultats de nos recherches disponibles dans moins d'une semaine, le temps de tout mettre en ordre.

Les chuchotements se firent de plus en plus bruyants, tant d'interrogations taraudaient l'esprit de la foule, questions qui allaient au-delà du simple récit mythologico-historique. Cela complexifiait encore plus la société sur laquelle c'était basé le royaume, renforçant la légitimité des fées à être au pouvoir sur toutes les races de Sylvania...

- La base de votre régence..., souffla du nez Al-Ryanis avec un sourire narquois, tout le monde, à quelques exceptions près, s'accorde qu'il fut, mais de là à dire que son héritage se perpétue depuis des générations en prenant pour source l'Ère des Ténèbres qu'il a stoppée, est déjà beaucoup moins vraisemblable, mais si en plus, maintenant, il est accompagné d'une fée... Quelles fadaises ! finit-il par grogner.

- Je te rejoins sur un point, intervint Diasirée, si le Héros avait laissé un quelconque héritier sur la surface de cette planète, cela fait bien longtemps que les ténèbres inondant les cieux auraient disparu.

Les impies parlent beaucoup pour ne rien dire. Mais après tout, le héros de la Légende n'a jamais été un dieu mais deviner la véracité des dernières pensées qui n'étaient pas aussi impénétrables ne relevait pas du divin mais était tout de même impossible. Surtout celles des autres successeurs après le fardeau qu'ils leur ont laissé. Les gens se font une fausse image du héros de la légende comme s'il était un être omnipotent alors qu'il est très simple de rappeler que celui-ci était mortel.

- Pour beaucoup, dont les Hommes, le héros de la Légende, champion des Nouveaux Terriens, élu du Destin...

A ces mots, le corps du Héros se mit à frissonner, ses oreilles sifflèrent avant d'entendre un incessant bourdonnement lui envahir l'esprit. Il se recroquevilla sur lui-même et se mit à transpirer à grosses gouttes avec du sang qui sortait de sa tête, coulant jusqu'à devant ses yeux.

- Hé ! s'écria une voix à destination du Héros.

Celui-ci releva la tête et vit que c'était la Fée qui l'appelait, il vit une étrange lueur dans ses yeux, quelques gouttes perlaient son front. Il ne savait pas si c'était encore son imagination qui lui jouait des tours ou si cela était vrai.

- Ça ne va pas ? s'inquiéta la fée aptère, tu ne te sens pas bien ?

Le Héros secoua la main puis leva un pouce en l'air pour ne pas l'inquiéter.

Il se toucha le visage et fixa la paume de sa main et n'y vit rien.

Encore une de ses foutues hallucinations de merde...

Cela ne lui était pas arrivé depuis si longtemps qu'il pensait que cela avait dû être le fruit de son imagination – ironique, n'est-ce pas ?

Il devait s'agir pour lui de l'un des nombreux maux causés par sa maladie. Mais plus le temps passait, plus il y réfléchissait, plus il doutait qu'il s'agissait effectivement de cela.

Cela devait être sûrement encore un coup de cette foutue malédiction qui n'avait de cesse que de lui pourrir, sa bien déjà laborieuse vie...

Et le fait que son corps réagisse aussi étrangement aux mots de la reine, ne faisait que confirmer ses soupçons.

- ... il est un vestige du passé qui a fait son temps, et pour d'autres encore, c'est un mythe issu d'une croyance populaire mondiale, remettant en question la véracité de l'Ère des Ténèbres, donc le fait qu'il y ait quelqu'un qui l'ait stoppée, et en conséquence, la véracité de l'existence de ses héritiers, et ils ont complétement tort de le penser ! Je sais que mon avis peut sembler biaisé au vu de mon historique et mes antécédents que j'ai pu avoir dans ma jeunesse, mais à l'écoute des prédictions de l'autre madame Irm... de l'oracle Sibylle, je me vois dans l'obligation d'abdiquer...

Le public se mit à crier, exprimant, à corps perdu, leur colère et leur désarroi face à la décision de leur bien-aimée reine : « Vous ne pouvez pas nous faire ça ! », « Vous n'avez même pas fait les cent années réglementaires ! », « Vous n'allez quand même pas nous laisser tomber à cause des dires d'une diseuse de bonnes aventures ! » ...

Oh mais la dernière phrase, c'était un but dans la lucarne gauche du cœur de la reine. Dommage pour cette personne que la reine n'était pas concentrée sur les ondes qu'elle émettait, car elle l'aurait trouvée et l'aurait épousée sur-le-champ – homme ou femme.

Audisélia en avait assez que sa côte de popularité soit en deçà de celle de cette charlatan. C'est vrai que ses prédictions se sont révélées vraies dans cent pour cent des cas, mais ce n'était pas une raison pour que l'oracle passe devant elle niveau popularité.

C'était tout bonnement intolérable pour elle.

Alors imaginez son euphorie en entendant qu'elle était passée à la première place – il devait y avoir 0.003 point d'écart entre les deux depuis le temps, pas de quoi crier à la supériorité totale pour l'une ou l'autre (même si l'une des deux, n'y avait aucun intérêt particulier). Elle se retint de sourire béatement, elle devait continuer de faire son annonce solennelle avec le plus grand des sérieux.

- Je le sais moi-même que mon temps passé à la tête du royaume, et pourtant, j'avais de nombreux projets, avoua-t-elle, malheureusement, mes considérations personnelles importent peu dans cette situation qui est particulièrement exceptionnelle, car ce n'est pas seulement la géopolitique du royaume, la direction, la politique et l'administration de celui-ci qui sont en jeu mais aussi la vie de ses résidents, allant de la Capitale à celles des Basfonds, et même au-delà...

« Au-delà ? », « Dans l'au-delà ? », « Que veut-elle dire par là ? » pouvait-on entendre au milieu de la foule.

- Que cette décision ait une influence sur l'ensemble de Fayiera Terra !

Il y eut quelques protestations car, étant une terre ayant peu de liens avec les autres pays, cités ou cité-états, les habitants ne voulaient pas entendre que leurs décisions dépendaient de l'avis – ou de la vie – d'autres personnes extérieures à la Forêt des Fées. Ce qu'ils craignaient le plus au monde, c'était de perdre leur souveraineté.

- Dois-je vous rappeler l'importance de la légende du héros dans nos vies ? déclara-t-elle d'une voix imposante, rien ni personne ne peut aller à l'encontre du Destin sans y laisser des plumes..., dit Audisélia avec tristesse, et c'est pour accomplir ce destin inconnu que ces jeunes gens vont devoir combattre, pour prouver que l'une de leurs protégées est digne d'être sur ce trône sur lequel je me suis donné à fond pour le bien de mes citoyens et de sauver le monde ! déclara-t-elle avec ferveur.

Cette ferveur se transmit à la foule qui comprit que les combats allaient pouvoir débuter. Même s'ils ne saisissaient l'importance de cette relève, elle savait qu'ils la laisseraient tranquille un long moment durant toute la durée du tournoi. En même temps, ils n'arrivaient pas à se concentrer car toutes ces personnes attendaient qu'une chose, n'avaient qu'une hâte : voir le sang couler.

- Je déclare le tournoi pour ma succession au trône de la Forêt des Fées, Sylvania, ouvert !

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