La bête vendue à Elena
C’était quelques jours après la descente dans les Basfonds et la victoire du Héros sur sa rivale, la Fée vint le déranger pour sortir, mais ce jour-là, elle n’était pas venue avec Mina mais Marinanélia, la rouquine qui n’avait de cesse de taquiner le Héros pour tout et n’importe quoi : sa façon maladroite de se tenir debout puisqu’il avait acquis la mauvaise de ne pas avoir le dos droit, de sa façon de manger avec une fourchette… ou sans fourchette…, de sa façon de chanter – elle est la seule personne de tout le royaume (si on ne compte pas la reine qui peut tout entendre) à l’avoir déjà entendu… En résumé, pour le Héros, c’était une enquiquineuse et une empêcheuse de tourner en rond de première – comme son grand-frère en soi.
Alors quand leurs regards se sont croisés au pas de sa porte, il savait déjà que cette journée allait être sous le signe d’un embêtement incessant de sa part, et si en plus, on doit en plus compter sur la malice de la princesse aptère… Il était déjà épuisé rien que d’y penser.
Nonobstant, aujourd’hui, elles n’étaient pas venues pour s’amuser, elles avaient besoin de lui pour faire des corvées de princesses.
- Si ce sont des corvées de princesses, pourquoi je dois venir ?
- Parce qu’on a besoin de ton aide, rouspéta la princesse Marina, c’est trop long !
- C’est pas mon problème, l’imita le Héros, aujourd’hui, je comptais m’entraîner avec mes gants technomagiques.
- S’il te plaît, viens, le supplia la Fée, en plus, tu ne seras pas tout seul puisqu’on doit aller chercher mon petit-frère pour nous aider.
- Ton petit-frère ? Le gamin que j’ai vu la dernière fois ?
- Oui, c’est lui.
- Il est petit pour une fée-combattante, non ?
- On lui dit souvent, mais lui fait pas la remarque, il se vexe très vite.
- Je note.
Il n’en a rien à faire.
Ils s’en vont dans l’Etablissement d’Ecole Politique et Diplomatique de Sylvania pour récupérer le petit-frère de la Fée. Le Héros fit la connaissance en bonne et due forme du frère de la princesse aptère, il se dénommait « Emibelie » et semblait posséder la même malice que son ainée mais tourner envers elle, il ne faisait que l’embêter et elle ne cessait de le réprimander. Le Héros se prenait au jeu et ils faisaient d’elle leur souffre-douleur mais la Fée avait toujours un adversaire de taille en la compagnie de la princesse-fée Marina. Néanmoins, les disputes restaient gentillettes.
Ils allèrent dans l’école privée des princesses de Java-Aleim et commencèrent à faire leurs corvées : ménage, néttoyage des fenêtres, des tableaux, rangements des livres, des cartons et des tables… Cela se relevait plutôt facile puisque, comme Marraine la Bonne Fée, ils usèrent – pas le Héros – de la magie pour faire le ménage mais malheureusement, ils n’avaient pas les capacités pour utiliser la magie de lévitation pour les objets lourds et étaient incapables de créer des golems. Ils enrageaient intérieurement que la princesse de la famille Grave puisse atteindre un tel niveau alors qu’elle ne va même pas dans leur école. Donc ils soulevèrent les caisses pour les ranger dans un local. Le Héros dit à Emibelie de rentrer puisque les caisses étaient trop lourdes pour lui et qu’à la base ce n’est pas son travail, ce qui fit grincer des dents les deux fées – pour le bon plaisir des deux brigands que sont le Héros et le petit-frère de la Fée.
Alors qu’ils devaient amener un document à l’administration de l’école, Marina eut une question pour le Héros, une question à laquelle il ne s’attendait pas :
- As-tu eu un père ?
- Un père ? Comment ça ?
- Bah tu nous parles souvent de ta mère, mais tu n’as jamais énoncé le fait que tu as eu un père.
- C’est vrai, dit la Fée, je me posais la question avec Mina ! Tu nous parles tout le temps de ta mère mais jamais de ton père. Après peut-être que les humains n’ont pas besoin de géniteur comme nous et qu’ils naissent vraiment des choux, proposa-t-elle.
- Non mais là, tu dis vraiment n’importe quoi, dirent le Héros et Marina.
Le Héros soupira, il fixa longuement les deux filles et finit par se dévoiler.
- Je vais vous compter une histoire qui s’est passé, il y a plus de dix ans, au début vous ne comprendrez pas alors laissez-moi la finir.
Il y a de cela dix ans et quelques, une créature plus que lugubre terrorissait une région de Franca nommait Franchonté, elle était terrible et assoiffée de sang. Les habutants de cette toute petite région composait de dix villages étaient terrorissaient face à cette bête immonde qui s’en prenaient à tous ceux qui avaient l’audace de sortir certains jours de l’année, cependant, il était rare qu’elle tue. Elle molestait, griffait, mordait mais ne tuait presque jamais. Il lui arrivait de tuer des animaux mais aucun Féérique, ni humain. La particularité de cette bête était que dans ces cris, on y percevait des pleurs et de la douleur, ce qui rendait le tout encore plus dérangeant. C’est un chasseur, qui possédait un nom dont le Héros n’avait jamais connu, qui se chargeait de combattre cette bête, moyennant argent, bien sûr. Il battaillait avec à coup de chevrotine mais n’arrivait pas à la tuer. Les habitants, cependant, étaient ravis de son travail.
Ce chasseur était le père du Héros.
Il vivait dans une cabane à côté de l’ancien village de Bisonti – qui depuis est devenu une ville – avec une femme ronduillarde et leur fils malade. Depuis sa naissance, il était atteint d’une maladie particulière qu’aucun médecin, ni mage, ni magicien, ni prêtre, ni prêtresse n’a su guérir, ils en vinrent tous à la même conclusion : ce mal est lié à lui. Les parents vinrent à une autre conclusion et décrétèrent que leur enfant était démoniaque et qu’il avait attiré le malin sur lui, c’est pour ça qu’ils n’eurent pas la décense de lui octroyer un nom pour ne pas s’affilier à cet être démoniaque dont ils avaient tout de même la responsabilité. Bien qu’il soit incapable de bouger et qu’il criait à l’aide, il était battu et insulté, et comble de la surprise ses plaies et ses bleus se refermèrent et disparurent à une vitesse fulgurante. Cette routine se répéta jusqu’au jour, où il se défendit et révéla être d’une force surprenante, mais avec la douleur qui le terrassait, il finit par avoir un comportement indigne d’un être humain, ce qui sembalit confirmer la théorie du chasseur et de sa femme. Il s’enfuya de la maison, le chasseur le poursuivit et le retrouva au bout de deux jours couvert de boue et de sang qui paraissait ne pas lui appartenir étant donné le nombre de cadavres d’animaux et de monstres qui l’entouraient. Le chasseur était horrifié de voir son fils avec autant de sang sur lui, de le voir capable de tuer juste à l’aide de ces simples mains d’enfants autant de bêtes, pour lui, il était face à un démon – sa réflexion ne prenait pas en compte les râles de douleur et les larmes de l’enfant qui se griffait le corps à cause de sa maladie qui ne faisait que s’intensifier.
Néanmoins, il eut une idée qui lui sembalit brillante, il n’en parla pas tout de suite à sa femme mais l’initia sans l’avertir : il créa la créature du Francomté.
Il usa de la douleur de l’enfant pour effrayer les habitants des villages aux alentours pour se faire payer pour ses services. Un stratagème bien ficelé puisqu’il était la seule personne, avec sa femme, à laquelle la créature ne s’attaquait pas. Et sa régénération permettait de rendre cette mise en scène d’autant plus réaliste.
Ils amassaient de l’argent mais ne faisaient rien pour soigner le garçon qui restait alongé sur de la paille, au fond d’une cave, dans le froid, tout en saignant à mort sans qu’aucun soin ne lui soit prodiguer. Ils ne considéraient plus comme un humain mais simplement comme une bête de foire, une abomination qu’ils utilisaient pour gagner de l’argent en ne lui octroyant aucun amour parental. La femme ne restait pas en reste puisque le flot d’alcool qu’engloutissait son mari lui donnait des accès de colère qui le fit la battre aussi violemlment qu’il battait leur fils, mais avec l’argent qu’ils obtenaien, elle ne se voyait pas s’en aller.
Nonobstant, une étrange personne issue de contrée lointaine croisa la route de la Bête de Francomté alors que le chasseur n’était pas encore arrivé. Cette personne n’était rien d’autre que l’héroïne de la légende de cette génération : Elena Barros. La Bête pouvait bien être forte pour le commun des mortels, mais elle n’était rien face à la puissance de la Volonté du héros de la légende. Elle le terrassa aisément sous les yeux ébahis de la population du village de Vesiul, ils l’acclamèrent mais elle n’avait guère quelque chose à faire de leur réjouissance, ils avaient senti dans l’attitude de cette créature quelque chose qui n’avait rien avoir avec envie meurtrière, ces râles de douleur et de tristesse l’avait empêché de le mettre à mort. Quelque chse ne tournait pas rond. Elle demanda une salle de bain pour le nettoyer, les habitants refusèrent mais lui accordèrent une étable, alors elle le passa au carcher malgré ses hurlements de douleurs et découvrit sous la boue et la paille, un petit garçon d’à peine cinq ans.
Elle lui demanda où étaient ses parents, mais ils semblaient que l’enfant ne savait pas parler, il usait de grognement et pointait du doigt une forêt au loijn. Elle le prit sur son dos et l’emmena dans la direction qu’il indiquait, ils traversèrent la forêt, deux villages, dont celui de Bisonti, et arrivèrent en moins de trois quart d’heure à la cabane du chasseur et de sa femme. Elena croisa justement le chasseur qui s’apprêtait à sortir pour répéter son arnaque auprès den nouveaux habitants.
- C’est votre gosse ? demanda Elena en umbundu.
Il ne comprenait pas la langue dans laquelle elle parlait, mais comprit la raison de sa venue : ce sale gosse les avait dénoncés. Il espérait de tout son cœur qu’elle n’était pas une représentante de la loi de la trente-sixième République de Francilia, ces fous qui voulaient refaçonner le pays se sentaient pousser des ailes à imposer leur loi partout.
- Vous venez pour lui ? demanda le chasseur.
L’héroïne se racla la gorge et usa de la Volonté héroïque pour parler Franca.
- Oui. Apparemment c’est votre enfant.
- Il n’est pâs notre fils. C’est une abomination dont nous devrons se débarasser un jour.
Le garçon commençait à pleurer en entendant encore une fois son parent l’insulter d’abominatiohn. Elena resta impassible devant l’insulte de l’homme.
- Donc en attendant de pouvoir sans débarasser, vous l’utilisez pour terroriser les populations aux alentours, en conclut l’Edenienne.
- Vous portez de graves accusations. Vous avez des preuves de ce dont vous affirmez ?
- Ai-je besoin de preuves pour vous trancher la gorge et vous envoyez en enfer ? lui demanda l’héroïne.
- Vous n’avez pas l’air de travailler pour la République…
- Je ne vois pas de quoi vous parlez. Mais étant donné que vous ne niez pas, je pense vous dénoncez à tous les villages dont vous vous êtes joué à l’aide de ce gamin.
- Oh la, oh la, oh la, l’arrêta le chasseur, pas besoin d’aller aussi loin. Nous pouvons nous arranger. Rentrons à la maison.
L’Edenienne accepta et tous les trois rentrèrent dans la cabane en vois. La femme du chasseur lui servit du thé et les trois adultes marchandèrent.
- Que voulez–vous en échange de votre silence ?
- Vous n’avez rien qui puisse m’intéresser, messiers, dames.
- Même l’argent ne vous intéresse pas ?
Le chasseur déposa un grand sac de billets et de pièces d’or sur la table, l’héroïne jeta un coup d’œil au sac puis regarda le garçon.
- Donc mon silence vaut ce gros sac ? demanda l’héroïne, j’imagine que vous avez beaucoup plus.
- Qu’est-ce qui vous fait penser cela ? rétorqua le chasseur.
- Si vous pouvez me donner autant c’est que vous avez pus alors je veux la moitié de tout ce que vous avez et votre voiture.
- Quoi ? hurlèrent les parents de la Bête.
- Vous m’avez bien entendu et j’embarque ce gamin.
- Le garçon nous pouvons vous le laisser mais pas la moitié de notre fortune !
- Comme vous voulez…
Elle dégaina son épée et pointa la femme du chasseur. Le chasseur dégaina son fusil et pointa l’héroïne. Les deux se regardèrent, l’étrangère n’avat aucune hésitation dans le regard, son coup pouvait partir à tout moment et elle savait qu’elle survivrait au coup de fusil de l’homme. Le chasseur n’était pas aussi serein, il décelait chez cette femme quelque chose qui l’effrayait, son regard n’était simplement le regard d’une femme dans la vingtaine, beaucoup de personnes avaient des malheurs maus aucune personne qu’il avait croisé posséder un regard aussi profond. Pris de couardise, il rangea son arme et accepta l’offre de la femme.
- Prend tes affaires, on s’en va.
- Il n’en a pas, déclara la femme du chasseur.
- Très bien. Cela sera d’autant plus simple por moi.
Elle leva son épée et en tournoya, elle trancha la cabane et une partie des arbres qui l’entourait et les enflamma dans le même temps.
- Qu’avez-vous fait ? hurla le chasseur.
- J’ai pris mon dû. Si je vous avais pris l’autre moitié de ce que vous avez-vous seriez morts. La ve vaut plus qu’un tas de bifton, dit-elle avec un petit sourire en coin, vous feriez mieux de trouver un moyen d’éteindre l’incendie avant que vous ne soyez pris avec. Ou fuyez mais ça sera sans la voiture.
Elle prit la main du garçon et tous les deux s’en allèrent, le garçon salua ses parents et ils prirent la route loin de cette cabane où ses parents l’injurièrent de tous les noms et le renièrent de leur famille. Il éclata en sanglot. L’héroïne n’agit pas, elle ne savait même pas pourquoi elle l’avait emporté avec lui. De la pitié, peut-être.
Le Héros finit de réalité son histoire et vit les figures déconfîts de ses amies.
- Mais… c’est abominable, dit d’une petite voix la Fée horrifiée par ce récit.
- C’est intolérable, enragea Marina, ils doivent payer pour ce qu’ils t’ont fait.
- Tu as agi lorsqu’Avelilinélia s’est arraché les ailes ? demanda surnoisement le Héros.
- J’aurai su, j’aurai demandé qu’on retrouve ces horribles personnes. Non mais sérieux, comment on peut faire ça un enfant ?
- Ca n’a rien d’anormal dans le monde dans lequel on vit.
- Tu veux dire que tu ne leur en veux pas ? déduit la Fée.
- Je ne leur en veux pas tellement. C’est du passé après tout.
- Tu ne peux pas dire cela, Nalo ! s’énerva Marina en attrapant son haut, ces gens sont mauvais.
- Mais ils sont mes parents, du moins mes géniteurs, si je les déteste, mais il reste plus grand monde à me souvenir. Ils m’ont quand même nourri, alors… ce n’est pas grave.
Il retira délicatement la main de Marina et partit donner le document exigée par l’administration.
Alors que Marina était en pétard d’apprendre une telle histoire et s’excitait à qui veut l’entendre qu’elle fera payer cette injustice, la Fée finit enfin par comprendre la signification de cette phrase qu’il n’avait de cesse de répéter : il n’avait pas de grande considération pour lui-même.
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