Le lycée est un lieu d'apprentissage. Et je dois avouer avoir beaucoup appris, entre ces murs.

Je t'y ai retrouvé, toi, sublime jeune fille. Tu avais le don de me faire frissonner.
Tes yeux, ton sourire me faisaient fondre instantanément.
Je pouvais t'écouter me parler pendant des heures, parfois sans retenir le moindre mot.
Je me noyais dans ton regarde, observant la danse de tes lèvres, avec l'envie folle de les embrasser.

Un jour, tu m'as offert ce contact intime du premier baiser.
La douceur de ta peau, la chaleur de ta main, tu es entrée définitivement dans mon coeur d'adolescent.

Nous avions pris l'habitude de nous promener dans les couloirs, de rechercher les ilôts de solitude.
Nous connaissions par coeur les heures de passage des surveillants, des professeurs.
Nous avions notre havre de paix.

Nous pouvions passer des heures à laisser nos mains parcourir nos corps,
Nos lèvres nous reliant l'un à l'autre, nous donnant de l'air l'un à l'autre lorsque nous nous noyions
Dans ces déclarations d'amour enflammées.

Nos sentiments grandissants, nous avions franchi tant de frontières
Nous prenions tous les risques dans la découverte de nos corps
Ne prenant pas en compte la réalité du lieu où nous étions.

Dans notre salle de classe vide, au dernier étage, au fond du couloir le plus long
Cahiers étalés sur la table, exercices écrits au tableau, pour la forme, pour donner le change, en cas de visite impromptue
Nous faisions l'impensable, debouts, toi contre le mur, moi te tenant dans mes bras,
Tes jambes autour de ma taille, ta jupe relevée.

J'allais en toi, fou d'amour, visiter ton intimité, que tu m'avais offerte.
Tu avais tout obtenu de moi, tu m'avais tout fait découvrir, en même temps que toi.
Deux adolescents, en pleine découverte des sens, de l'amour et de la sexualité.

Le lycée est un lieu d'apprentissage. Et je dois avouer avoir beaucoup appris, entre ces murs.
Je t'y ai retrouvé, toi, sublime jeune fille, ma femme, mon épouse, la mère de mes enfants, l'amour de ma vie.