Alors que j’étais au travail le studio de danse m’a appelé pour savoir si Amalia avait un empêchement ce matin. Un empêchement ? Mais elle était partie avant moi. Elle aurait du y être depuis déjà trois bonnes heures…

 La panique m’a pris de plein fouet. Je me suis contrôlé tant bien que mal en me disant que je devais garder mon sang froid, si ça se trouvait sa vieille guimbarde bariolée avait encore eut un problème. Il n’y avait que six kilomètres entre la maison et le studio. Six petits kilomètres. Elle ne devait pas être loin. Elle empruntait toujours le même chemin.

 J’étais persuadé qu’en le suivant je la trouverais sur le bas coté trépignant après son épave. Je l’ai parcouru encore et encore. Elle n’y était pas. J’ai cherché en vain à la joindre sur son portable. Rien. Plus les heures passaient et plus ma panique devenait visible.

 Joindre la police leur signaler sa disparition. Oui mais voilà elle était majeure et avait le droit de disparaître si bon lui semblait. Elle n’avait pas pu me quitter. Elle m’aimait et elle n’avait rien emporté avec elle.

 J’ai clamé notre amour sans faille aux policiers qui m’ont interrogé durant les semaines suivantes. Ils ont fouillé nos vies, ont retourné notre maison, m’ont torturé encore et encore. Ma souffrance et mon inquiétude n’étaient pas assez grandes pour eux ? Certains policiers avaient un regard navré voir moqueur à mon égard au départ, persuadés qu’elle m’avait quitté et qu’elle était lâchement parti avec un autre. D’autres voyaient en moi un coupable éventuel. Coupable de quoi ? De sa disparition ?

 Sa voiture a été retrouvée dans un ravin longeant la nationale 26 a moins de trente kilomètres d’ici. Enfin sa voiture c’est un bien grand mot, il conviendrait plutôt de dire un ramassis de tôle carbonisée. Un triste fait divers. Ma vie qui s’arrête et des questions plein la tête. Pourquoi ? La nationale 26 était dans la direction contraire à son itinéraire.