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- Josh !
C’est mon prénom que j’entends ?
Je suis totalement désorienté. Ce n’est pas la voix d’Amalia. C’est celle de Jean Paul.
Ouvrir les yeux m’est pénible. Je me suis assoupi sur le canapé. Pourquoi cogne t il a la porte comme ça ?
" J’arrive." Pas sur qu’il m’ait entendu ma voix est indicible. Je me traîne avec difficulté jusqu'à la porte. Elle est fermée à double tour. Je m’aperçois que la pièce est plongée dans l’obscurité. Tous les rideaux sont tirés et les lumières éteintes. Je dormais dans la pénombre nébuleuse de mon salon…
La porte s’entre baille et laisse entrer un rayon de lumière intense qui me fait reculer d’un pas. La pénombre me protége.
Jean Paul ouvre la porte en grand. Je ne peux plus me cacher.
- Qu’est ce que tu foutais ? Je me suis inquiété. Ça fait une demi-heure que je tambourine sur cette porte.
- Je dormais.
- Josh, secoue-toi ! Tu as été voir le docteur Shapiro ?
- Pourquoi faire ?
- Pour tes cauchemars.
- Tout va très bien.
- Non ça ne va pas bien. Arrête de mentir. Elle t’obsède tu vois des choses qui n’existent pas. Tu me fais peur. Laisse-moi t’aider.
- Et cette lettre ? Elle n’existe pas peut être ?
- Josh ! Voyons, cette lettre est écrite de ta main. Regarde l’écriture. C’est la tienne…
Mon écriture ? Cette une farce grotesque. Je le saurais si jamais j’avais écrit moi-même cette lettre. Je ne suis pas fou. Si je le suis ?
J’ai confiance en Jean Paul je lui confierais ma vie si j’avais à le faire. Je ne l‘écoute plus, je sais qu’il me parle, sa voix se perd dans les méandres de mon esprit… Jean Paul ? Amalia ? Le docteur Shapiro ? Mes rêves ? Non ce n’était pas un rêve. Un souvenir ? J’ai été interné ? Oui, le docteur Shapiro s’est occupé de moi. Jean Paul a fait tout ce qu’il a pu pour me sortir de cet établissement. Je me souviens vaguement de ma chambre. De ce lit de fer froid. De mes poignets endoloris par les sangles. Des jours à crier à l’aide, à crier à Amalia de revenir.
J’ai déliré pendant des semaines entières. Douleurs physiques, douleurs morales. Et les piqûres douloureuses mais envoûtantes… un peu comme les baisers d’Amalia. A chaque injection le venin coule en moi et me renvoie auprès d’elle. Mon échappatoire à la douleur, ce rêve artificiel… j’en redemande.
Je me débats entre deux piqûres. Je veux sortir de là pourvoir me mouvoir, respirer librement, courir, rire, vivre… mais je veux que mon hallucination continue, si je ne peux plus vivre avec elle alors je suis prêt à accepter n’importe quel mensonge qui me rendra un semblant de bonheur. Griser par leur drogue je peux la posséder.
Elle me torture toujours un peu. Je perçois sa magnifique duplicité mais ça n’a aucune importance. La vérité n’est pas loin mais je la refuse. Amalia. Bohémienne de mon cœur. Elle m’emmène vers des univers inexplorés. Chaque voyage avec elle m’éloigne un peu plus du monde réel. Elle danse. Elle est si gracieuse et si souple… Elle est libre et aérienne. Amalia, reviens moi. Elle s’éloigne un peu… me sourit… enchaîne une arabesque et tombe dans les bras d’un autre.
Un amant. Elle avait un amant. C’est un pan de la réalité qui s’effondre et qui s’affiche au grand jour. Un amant. La douleur est aussi intense que la première fois…
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