De tes sens
Une minute de lecture
De tes langues gourmandes, tu parcours les courbes
D'une nature timide au chant engourdi,
De ces ombres songeuses aux pas alourdis
Qui, sur ton manteau, dessinent des traces fourbes.
De tes doigts agiles, tu captures sans mal
les instants éphémères d'un amour secret
Que tu effleures comme un glacial regret,
Et caches sous le couvert d'un désir primal.
De tes yeux sibyllins, tu dévores sans crainte
Ceux, qui, sous ton aile, s'endorment et se meurent.
Portés par ton frisson qui leur disait, sans heurt,
Avec éloquence qu'ils n'étaient qu'une plainte.
De ton ouïe saurais-tu entendre les vers
De ton frère, doux printemps, qui se moque encore
Du pas lourd de ton âme froide qui se tord,
Des dernières bruines de ton souffle, Hiver ?
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