Chapitre 11 : Celle qui a (encore) un rencard

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Installée sur son canapé, j’attends Gabriel. Son appartement comporte deux pièces, pas loin de Montparnasse. On est venus à pieds après le cinéma. Il est parti chercher à boire dans la cuisine. Jusque-là, je ne me suis pas posé de questions. Mais seule, mes pensées se bousculent. J’ai l’impression de retomber dans l’adolescence. Pendant toute la durée du film, on s’est tenu la main et on s’est embrassés. Je ricane intérieurement. Si Cathy me demande de raconter le film, elle va être déçue…

Quand je suis avec lui, je me sens tellement bien. Mais ai-je raison de le revoir ? J’aurai bientôt un bébé. Je soupire.

— Ça va ? demande-t-il en arrivant un plateau avec du soda et des chips dans les mains.

J’acquiesce.

— C’est juste compliqué dans ma tête.

— Tu veux en parler ?

— Je…

Après tout, ça le concerne.

— Je sais pas où ça va nous mener tout ça. J’avais pas prévu de voir quelqu’un pendant ma grossesse. J’avais fait une croix sur les rencontres…

Il passe une main dans ses cheveux. Je souris affectueusement. Il le fait dès qu’il réfléchit ou qu’il est nerveux. Si je faisais ça, mes cheveux seraient dans un sale état.

— J’avais pas non plus prévu de sortir avec une femme enceinte.

Il tord sa bouche.

— Mais tu me plais. Et de nos jours, c’est déjà pas facile de trouver quelqu’un qui plaise. Alors je vais pas m’arrêter à ça. Et puis, même si c’est chouette de se voir, c’est rien de sérieux pour l’instant. On s’engage ni l’un ni l’autre. Carpe diem qu’on dit, non ?

— Oui, je murmure.

Puis pour montrer à quel point je compte profiter, j’appose mes lèvres sur les siennes et entame un long baiser. J’aurais tout le temps de me poser des questions après.

Nos corps se rapprochent, nos cuisses se touchent. Je frémis. Aucun doute ne persiste dans mon corps. J’ai envie de lui. J’approfondis notre baiser et mordille sa lèvre. Il glisse ses mains sous mon tee-shirt. Sa chaleur enflamme ma peau. Je m’assois à califourchon sur lui. Ma jupe est tellement remontée que je sens son jean contre ma peau. La chaleur de ses doigts m’enflamme. J’ai besoin de sentir sa peau contre la mienne. Je l’embrasse avidement avant de me lever et de retirer mon tee-shirt.

— J’ai le droit à un strip-tease, demande-t-il goguenard.

Je lui tire la langue.

— Arrête de dire des bêtises et déshabille-toi plutôt.

— OK, madame !

Et il s’exécute tandis que je m’extirpe de ma jupe pour me retrouver en sous-vêtements. Achetés spécialement pour l’occasion, je songe en rougissant. Mon nouveau soutien-gorge englobe parfaitement la rondeur exacerbée de ma poitrine. Quand Gabriel pose ses lèves sur ma gorge, un frisson me parcourt. Il me guide de nouveau jusqu’au canapé où il m’assoit avant de s’attaquer à mes seins lourds de désir. D’un geste habile, il dégrafe les attaches dans le creux de mon dos. Sa bouche se pose sur mes tétons tendus. Je glisse mes doigts dans ses boucles brunes. Ses lèvres descendent le long de mon ventre. J’ai une subite pensée pour mon bébé niché à l’intérieur. Mais je l’oublie lorsque ses mains font descendre ma petite culotte le long de mes cuisses. Il effleure mon intimité déjà moite. Sa langue glisse dessus. Je gémis. Quand elle s’insère en moi, je retiens un soupir. Il lèche alors mon sexe et mordille le petit bout de chair si sensible. Je grimace. Je n’ai jamais compris pourquoi les hommes pensent que c’est quelque chose d’agréable. Heureusement, il n’insiste pas longtemps devant mon manque de réaction. Un doigt vient titiller mon clitoris. Je tire sur ses épaules pour le faire remonter jusqu’à moi.

— Je veux plus, je chuchote.

Je passe ma main dans son boxer et caresse son sexe tendu. Il halète rapidement et je fais descendre son sous-vêtement.

Il se colle à moi et nous nous frottons l’un contre l’autre. Pressée, je grimpe sur ses genoux et me place au-dessus de lui. Je bouge lentement jusqu’à le sentir en moi. Je roule des hanches sur lui, l’enfonçant plus profondément en moi, plus vite. J’halète. Ses mains sur mes fesses se crispent.

— Doucement, quémande-t-il.

Je souffle profondément et calme mon allure. J’en profite pour l’embrasser avec passion. Je m’immerge dans son odeur, dans ces sensations qui m’enivrent. Nos corps fusionnent. J’oublie tout le reste. Quand nous sommes saisis par le plaisir, je frissonne et un sourire étire mes lèvres. ça, c’était du carpe diem. Je m’esclaffe et je suis obligée d’expliquer pourquoi à Gabriel qui me regarde avec confusion.

— On peut recommencer quand tu veux, susurre-t-il à mon oreille.

Je ne peux empêcher mon corps de trembler à cette promesse. Apaisée, je m’endors dans ses bras.

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