Rappel (Writober jour 06)

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Enveloppée dans son plaid favori, les genoux relevés sur son canapé, elle se laisse aller dans ses pensées rêveuses, encouragée en ce sens par le silence paisible alentour. Un an. Un an sans lui. Sans entendre le son de sa voix. Un an qu'il a préféré s'évaporer sans un mot, sans un au revoir. Mais a-t-il seulement eu le choix ? Un an qu'elle espère un retour de sa part. Un an qu'elle attend, toujours amoureuse et encore un peu coupable. Avec nonchalance, elle jette un regard sur le côté vers son iphone désesépérément silencieux. Aucun message. Aucun appel.

L'univers l'appelle visiblement à la patience, au lâcher prise. Un effort plus difficile à gérer certains jours comme celui-ci. Quand l'automne s'installe, laissant derrière lui les dernières effluves d'un été riche de rencontres fabuleuses, de souvenirs indélébiles entre amies, de chastes sourires en coin, pour donner place au odeurs de feu de bois, aux châtaignes, à la fraîcheur de l'aube. Comme les prémices d'un recueillement nécessaire pour protéger nos secrets au plus profond de notre coeur, les faire perdurer pour qu'ils nous accompagnent dans nos moments de solitude les plus puissants. D'un geste doux, elle resserre l'étreinte de son cocon et fait défiler les images sur son écran jusqu'à ce qu'elle retrouve la seule photographie de lui qu'elle ait pu conserver en secret. Pendant quelques minutes, le temps semble alors se suspendre afin de lui permettre de vivre cet instant maintenant presque inespéré. Son coeur brûle alors de lui crier son transport et, comme une vague soudaine et impétueuse, ses sentiments se libèrent d'un espace trop restreint, trop conditionné. Elle voudrait lui hurler de revenir à elle, de consentir à ce que tous deux se pardonnent mutuellement, de la regarder une nouvelle fois, de lui sourire tout simplement. Un sourire prometteur d'une existance à laquelle elle rêve presque chaque nuit, à ses côtés. Aucun message. Aucun appel.

Elle aimerait l'accueillir enfin, les bras grands ouverts, le couvrir de baisers, l'empêcher de se justifier, partager avec lui des moments simples, sans manières, discrètes et intenses. Enfouir les mauvais souvenirs, les désaccords et les blessures dans une boîte dont ils perdraient volontairement la clé pour s'ouvrir ensemble à un avanir commun plus lumineux et serein.

Aucun message. Aucun appel.

Mais elle est toujours là. Pour lui.

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