Mélisia et les djeunes
Mélisia n’était pas parvenue à se dématérialiser assez vite et le halo l’avait prise dans son flux. Furieuse contre elle-même, elle s’était retrouvée dans une ruelle sombre et humide, pas si différente de celles qu’elle connaissait à Hell. Une bande de gamins avait assisté à son arrivée les yeux écarquillés.
-Eh sister ! Lui avait demandé l’un d’eux. Pourquoi t’es habillée comme ça ? Tu te prends pour Dark Vador ou quoi ? Et puis comment tu fais ton truc là, ton tour de passe-passe pour apparaître sans prévenir ?
La nécromancienne ne répondit pas et s’apprêtait à effacer l’opportun d’un geste de la main lorsqu’une créature déboula en courant et la bouscula… C’était un des démons qu’elle recherchait. La couronne d’Astarté, la plus précieuse des reliques était posée sur sa tête. Affolé, le corps entaillé de multiples blessures, il ne remarqua ni les jeunes, ni la magicienne. Il cherchait juste une issue pour fuir et sauver sa vie… Malheureusement pour lui, celui qui le suivait, l’ange Uriel, n’avait pas l’intention de le laisser filer. Il utilisa son glaive comme un javelot qui alla se planter dans le dos du démon, ne lui laissant aucune chance d’en réchapper.
Sûr de lui et de sa victoire, c’est d’un pas tranquille qu’il s’approcha de sa victime… Mais Mélisia le prit de court en faisant léviter la couronne jusque dans sa main. Uriel braqua un regard terrible sur elle : elle y lut son arrêt de mort. Avant qu’elle n’eut esquissé le moindre geste, un des gamins l’attrapa par le bras
.-Qu’est-ce que tu fiches sister ? Ne reste pas là ! Viens ! On connaît une planque, un endroit sûr !
Toute la bande se mit à courir et la nécromancienne un peu dépassée se retrouva à courir avec eux. L’ange Uriel était rapide, mais il ne connaissait pas le terrain. Les jeunes avaient grandi ici. Ils firent prendre à la jeune femme une série vertigineuse de bifurcations et firent tant et si bien qu’ils semèrent leur poursuivant.
Leur planque était un vieil entrepôt tout de tôle et de bois moisi, dont le toit prenait l’eau. Néanmoins, Mélisia était reconnaissante d’avoir trouvé un abri, si précaire qu’il fût, et le fut encore plus quand on lui tendit un bol de soupe fumant. Personne à Hell n’aurait jamais fait une telle chose : aider son prochain ! Une idée qui en aurait fait rire plus d’un. Touchée, la nécromancienne rejeta sa grande capuche en arrière, révélant son visage aux jeunes qui en restèrent bouche bée :
-Sister… bredouilla celui qui l’avait guidée depuis le début, t’es vraiment trop belle !
Mélisia sourit, fait rarissime chez elle.
-Merci, dit-elle. Merci pour tout… Mais il faut que je m’en aille et que je retourne chez moi.
-C’est où chez toi ? Demanda le gamin.
-Un endroit qui s’appelle Hell, répondit-elle. Je ne sais pas encore comment y retourner, mais en aucun cas je ne peux rester ici. L’ange qui nous a poursuivit ne va pas abandonner si vite la partie.
-Un ange ? Tu parles du gars emplumé qui a tué l’autre type chelou ?
-Oui… il faut que je mette de la distance entre lui et moi, dit Mélisia en frissonnant à ce souvenir.
-Et si tu l’attrapais plutôt ? Reprit le gosse.
-L’attraper ? S’exclama la jeune femme. Mais pour quoi faire ?
-Ben, lui, il connaît peut-être un moyen de s’en aller d’ici…
La nécromancienne éclata de rire :
-C’est tellement simple que je n’y avais pas pensé. Vous m’aideriez à le piéger ?
-Avec plaisir sister, fit le gamin.
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