Enquête 2 : Chapitre 8

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"-Excusez-moi, est-ce que vous pourriez m'aider, je suis nouvelle ici. Je m'appelle Mona."

Hasley fit volte face et par pur réflexe professionnel détailla son interlocutrice de la tête aux pieds. Une joie indicible s'empara de lui quand il ne vit ni fourrure, ni griffes, ailes, tentacules, pattes velues ou autre. Rien qu'une paire de jambes fuselées, habillées d'un jean noir, sur lequel le détective laissa traîner ses yeux.

Il s'empressa de remonter.

Elle était vêtue d'un chemisier blanc qui soulignait la courbe douce d'une taille gracile. Sa main gauche tenait serrée contre sa poitrine, un porte-document, et elle portait un sac de sport sur l'épaule, dont elle serrait nerveusement la lanière.

Le visage maintenant. Les traits jeunes, aux alentours de vingt-cinq ans. Pas de crocs apparents, et pas d'oreilles excessivement pointues. Un teint légèrement halé.

On pouvait donc éliminer les vampires et les elfes.

Hasley fit encore l'inventaire d'une dizaine de créatures qui pourraient tromper ses suppositions avec leur apparence parfaitement humanoïde, mais il savait déjà que la personne devant lui n'appartenais à aucune d'entre elles.

Elle était juste… comme lui. Dix-neuf ans et cinq mois qu'il travaillait ici, et il avait toujours été le seul représentant de la race humaine. Cette époque était apparemment révolue.

Conscient que plus de dix secondes de silence rendrait le moment embarrassant, Hasley interrompis sa réflexion pour lui adresser un sourire chaleureux et échanger une poignée de main.

« -Détective William Hasley, en quoi puis-je vous aider ?

-Mona Rayleigh. J'ai rendez vous avec le commissaire, pour mon attribution de poste.

-Bien sûr, son bureau est juste là. »

Il la guida jusqu’à un large couloir et s'écarta, en lui désignant la dernière porte de droite. Quand elle passa à côté de lui, il nota qu'il était un peu plus grand qu'elle. Pour une fois. Il sourit à cette pensée.

Exactement cinq minutes plus tard, Mona sortait du bureau de Finil-Plënter, avec un plan du bâtiment, ses clefs de casier, un badge, et une tonne de formulaires. Hasley se proposa immédiatement en guide des lieux, sous le regard dubitatif de l'elfe haut-gradé, qui se doutait qu'il y avait une certaine forme d’intéressement derrière ce soudain élan de politesse.

D'abord, le bureau. Mona disposait d'un de ces bureaux de l'open-space qui sont près de la fenêtre. Elle posa ses papiers et quelques affaires personnelles dans les tiroirs. La lumière de fin d'après midi, laissait des reflets ambrés dans ses cheveux blonds, qui descendaient jusqu’à la naissance de ses épaules. Des mèches parfaitement lissées masquaient son visage, alors qu'elle était penchée au dessus de son sac. Sans relever la tête, elle engagea la conversation :

« -Je ne suis arrivée qu'hier, j'ai…

-Vous avez pris l'avion, je sais. Vous venez d'Ezor, partie Sud ouest, probablement du côté de l'état du Weserfeld. On vous a mutée ici -contre votre gré- pour ces affaires de jeunes humaines disparues, que nous avons retrouvées la semaine dernière dans les bas quartiers.

-C..comment ?

-Votre sac a toujours une étiquette d'aéroport, et votre montre retarde de 11 heures. Additionnez cela aux marques de bronzage et on obtient Ezor Sud Ouest. Vous êtes ici contre votre volonté parce que tout simplement cela ce voit sur votre visage, bien que vous fassiez des efforts pour le dissimuler

-Je.. et pour les victimes du réseau ?

-C'était du bluff, fit-Hasley en haussant les épaules. Mais j'ai visé juste. »

Mona le regarda, en écarquillant ses yeux, à mi chemin entre le bleu et le vert soit-dit en passant. Hasley se sentit idiot. Qu'est ce qui lui prenait de faire une démonstration de ces capacités cérébrales d'un coup ! Il n'avait plus fait ça depuis… le lycée pour draguer les filles.

D'ailleurs il avait beau chercher et il ne trouvait aucun cas dans l'histoire de sa vie où cette technique avait eu un quelconque résultat positif. Mais quel abrutit il était !

Pourtant, une fois remise de sa surprise, un sourire étira les lèvres de Mona,

« -Bravo, rit-elle doucement, vous êtes très fort.

-Mouais… pas si sûr.

-Vous me faites visiter alors ?

-Ah oui. Et tant que j'y pense, laisser moi vous exposer les règles de survie. Numéro une : je vous conseille de ne descendre aux archives qu'en cas d'urgence absolue. Vraiment, vous ne voulez pas savoir ce qu'il y a en bas. Règle numéro deux… »

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