Août 1855

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Les galeries de l'Exposition Universelle étaient vastes et impressionnantes. Les pavillons des différents pays montraient leur plus belle production. Vingt-cinq Etats et leurs colonies étaient venus à Paris.

François Rambert déambulait sur les Champs-Elysées, sur ce qui était déjà considéré comme la plus belle avenue du monde.

A son bras, une vieille femme couverte de rubans et de dentelles et souriante. Aussi belle qu'une jeune fille.

Non ! Plus belle encore !

Car elle connaissait le prix de la vie et n'hésitait pas à sourire, malgré tout.

" Emilie ! Tu veux visiter le pavillon de la Russie ?, proposa le vieil homme à sa compagne.

- Non, fit celle-ci en perdant l'éclat de son sourire. La Russie est morte !

- Ma douce..., fit François Rambert, désolé.

- Elle est morte le 12 septembre 1812."

François Rambert, au mépris de la bienséance, saisit la main de la vieille femme et la serra tendrement.

" Morte !

- Allons voir les Beaux-Arts. Delacroix et Ingres y exposent."

Le Palais de l'Industrie était un vaste et imposant édifice, construit pour l'occasion, le long des Champs-Elysées. Une façade de 208 mètres et un portail monumental accueillaient les visiteurs.

Et ils se comptaient en centaines de milliers.

François y entraîna son Emilie, voir les machines et les inventions de l'industrie.

Voir aussi l'exposition sur le Paris mystérieux. Les travaux de cartographie du sous-sol parisien qui permettaient de découvrir une facette de Paris qu'ignorait ses habitants.

Les carrières, les catacombes, les rivières souterraines... Cette exposition était considérée comme le point fort de l'Exposition dans son entier.

Puis le Palais des Beaux-Arts offrait un joli panorama de l'art contemporain, dans tous les domaines : peinture, gravure, lithographie, sculpture, médailles et architecture... Même si, Gustave Courbet, en franc-tireur de l'art, avait construit son propre pavillon de bois et de brique, le Pavillon du réalisme, pour y exposer l'Atelier du peintre que l'Exposition officielle avait refusé.

C'était assez amusant de visiter l'artiste bafoué dans sa cabane et de l'entendre se disputer avec Charles Baudelaire, le critique d'art.

Puis, François Rambert dut s'arrêter en pleine visite du Pavillon des Beaux-Arts. Fatigué de marcher et pris de vertige, il vacilla. Trop de foule, trop de bruit, on devait se frayer un chemin à coups de coudes et c'était éprouvant.

Emilie le saisit par le bras et l'emmena s'asseoir sur un banc.

Furieusement inquiète, elle lui caressa le front.

" Que se passe-t-il, François ?

- La vieillesse, ma mie, la vieillesse..."

"Et le chagrin..."

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