Prompt 1
Prompt : Tom embrasse Alexis après qu’il se soit brûlé la langue avec quelque chose de chaud.
***
— Putain !!!
Alexis relâcha brusquement sa fourchette qui s’écrasa contre son assiette dans un tintement sonore. Une de ses mains s’agita dans les airs, tandis que l’autre recouvrait sa bouche. Dans la hâte de déguster son délicieux plat de spaghettis fumants à la carbonara, l’impatient qu’il était venait honteusement de se brûler la langue. Et bordel, ce que ça faisait mal ! Les petites larmes au coin des yeux qu’il tentait de dissimuler en était la preuve.
Tom l’écouta, amusé, se plaindre à qui voulait l’entendre et insulter toute la descendance de ces pauvres pâtes. Ses prunelles émeraudes pétillaient amoureusement et son sourire s’étira jusqu’à la moitié de son visage. Non pas qu’il se fichait de son petit ami, mais il trouvait toujours ses réactions aussi disproportionnées.
— Quoi ? Ch’est pas drôle, mec ! Ch’ai la langue toute enflée maintenant ! Et ch’te parle pas d’chette chenchation cheloue.
Le rire de Tom éclata dans la cuisine, ce qui irrita Alexis d’autant plus. Il n’y avait absolument rien de drôle ! Pas même son petit accent dû à la brûlure. Dans la foulée, ce dernier prit son verre d’eau pour le vider à grandes gorgées. La fraîcheur devrait calmer la douleur.
— Alors ?
Tom avait posé son menton sur le poing que formait sa main, contemplant toujours son petit ami qui haussa des épaules.
— Touchours pas…
— Attend, je vais chercher un glaçon. Tu peux le… hm, sucer. La douleur devrait s’atténuer comme ça.
— Churtout pas ! Trop froid !
Ah oui. Alexis et son côté frileux détestaient tout ce qui s’apparentait au froid, à commencer par ces petits morceaux de glace qui n’avaient pas leur place dans un verre de boisson quelconque, qui lui agressaient – littéralement – les dents.
Le cerveau de Tom se mit alors à cogiter, jusqu’à trouver une idée. Lors de sa formation de cuisinier, il avait appris quelques astuces en cas de brûlures sur la langue et c’était le moment de mettre ces acquis en pratique. D’un pas pressé, il se dirigea vers le réfrigérateur sous le regard interrogateur d’Alexis et ouvrit la porte en grand, en quête de yaourts. Malheureusement, il n’y avait rien d’autre que deux ou trois bières, une pile de Tupperware et des briques de lait aromatisé – parce qu’Alexis adorait ça.
— On a du sucre ou du miel ?
— Hm, ch’crois pas.
Finalement, Tom faisait un piètre cuisinier. Mais ayant récemment emménagé avec son chéri, ils n’avaient pas encore eu le temps de remplir leurs placards, il était donc tout pardonné !
Une des dernières options restait le chocolat, mais il se souvint avoir engloutit la plaque entière la veille au soir devant un film beaucoup trop beau, mais beaucoup trop triste aussi. Alexis lui avait hurlé dessus parce qu’il ne lui en avait pas laissé un carré, mais il était de notoriété publique qu’une fois une plaque de chocolat commencée, elle ne tardait pas à disparaître dans les minutes suivantes. Et puis, il s’était manifesté trop tard, aussi !
Les grognements d’Alexis se firent plus denses, à croire qu’il était à l’agonie – ne pas oublier qu’il en faisait toujours trop… Pour le coup, Tom eut une révélation de génie. Il fit demi-tour et s’empressa de rejoindre son « grand brûlé ». Sa tête à la hauteur de la sienne, il planta ses yeux dans les siens, avec une lueur malicieuse.
— Quoi enc-
Alexis n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une paire de lèvre s’écrasa subitement contre les siennes. Gagné par la surprise, il les entrouvrit et laissa, sans le savoir, un accès à la langue de son homme qui prit un malin plaisir à s’enrouler autour de la sienne pour panser sa blessure.
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