2. Brutal
Dans la puanteur de ses cavernes, le terrible serpent de Feu ne rêvait qu'à la grande masse d'arme, qu'à la chute du géant, qu'au pouvoir inquantifiable, à la mise au rebut de la première strate de menace. Les dragonniers étaient des excréments à ses yeux, des choses dont il fallait se débarrasser avant de voir les voies de son ambition se boucher ; mais il devait bien reconnaître qu'ils étaient d'excellents artisans, c'était d'ailleurs une raison valable pour les écraser. Si d'autres armes d'une telle envergure devaient voir le jour, comment ses gens feraient-ils pour survivre ?
Le serpent perfide devait créer son propre changement, activer ses propres rouages. À l’écart de tous, un grand et inévitable combat entre Saverg et Garami s’engagea, et Saverg, qui avait cinq paires de puissantes ailes, se meuvait aisément autour du géant, il était agile et esquivait tous ses coups qui étaient lourds et lents, mais pleins de forces. Et avec toute sa hargne accompagnée de son avidité sans limite, le serpent maléfique frappait fort et lâchait de longs souffles putrides qui s’enflammaient au contact de la peau du géant, et rarement ses attaques étaient loyale.
Mais Garami était robuste, pourtant après un temps atrocement long pour des hommes, il commença à reculer de peur face à la violence des coups reçus. Et il recula tellement qu’il entra dans le grand océan extérieur et il marcha longtemps dedans, mais sa grande taille faisait que jamais il n’avait de l’eau plus haut que la moitié du ventre. Au terme d’un combat qui dura plusieurs journées, Saverg triompha du géant mais la masse d’arme sombra au fond de l’océan et fut perdue. Comme Saverg craignait l’eau et jamais il n’osa s’aventurer sous les flots. Ce long combat avait affamé le Serpent, aussi il dévora l’un des flans du géant avant de reprendre son envol. La masse d’arme était perdue, mais le géant n’était plus une menace pour lui et ses gens. Satisfait de son œuvre, il rentra dans son antre festoyer avec ses gens malfaisants. Les dragonniers étaient naturellement furieux contre Saverg, mais ils n’étaient encore qu’aux prémices de leur histoire et n’avaient que trop peu de pouvoirs pour défendre Garami face à sa perte, mais ils jurèrent de le venger un jour, fut-ce dans mille ans.
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