Les grottes dans lesquels vivaient Saverg et ses gens étaient au cœur des terres de la nuit, Nilfheim. Elles avaient hérité de ce nom de la terre noire, une terre charbonneuse, un sol malade, contaminé les choses qui y vivaient, ou rien de correct ne pouvait pousser.
Un groupe de deux milles dragonniers partirent dans le sud de Gladsheim dans le but de construire une nouvelle cité et de marcher un jour sur les territoires de Saverg. Avec eux marchait Kunigas armé de l’Epée et vêtu de l’Armure, et il y avait aussi Tiarès, le fils de Mardorus, un des héros de Première Bataille, et de tous les dragonniers, il était de ceux qui maudissaient le plus Saverg.
Le Grand Fleuve, qui plus tard sera le Grand Voridas, barra leur route car il était large et profond, et son courant puissant. Aussi forte fut-ce leur magie, ils n'avaient pas le pouvoir de leviter. Ils remontèrent donc le Grand Fleuve par l’est et le traversèrent à gué à un endroit ou le fleuve formait une boucle autour d'une colline.
Sur cette coline fut établie la deuxième cité des dragonniers en Gladsheim, elle avait pour nom Laërte. Bien plus tard, une cité des hommes sera construite en ce même endroit, et cette cité portera le même nom.
Toujours meurtris par leur passé, ils dotèrent Laërte de murailles plus hautes et plus larges de toute l'histoire passée et à venir. Et forts de leurs erreurs, ils ouvrirent deux grandes portes. La première et principale donnait vers le sud, sur la seule direction où le Grand Fleuve ne coulait pas. La deuxième porte débouchait sur un grand port à l’ouest et le port était lui-même doté d’une plus courte muraille parsemée de quatre tours de garde de petites tailles. Un souterrain avait aussi était creusé afin d’évacuer la ville en cas d’invasion, et celui-ci passait sous le Grand Fleuve au nord et donnait sur une plaine couverte de hautes herbes. Mais les dragonniers ne se servirent jamais de ce passage bien qu'il eut un rôle à jouer des siècles plus tard.
Dans cette ville neuve, ils façonnèrent en masse des armures de bonnes factures et des armes solides. Aussi ils améliorèrent leurs arcs et conçurent des procédés pour fixer des sortilèges sur leurs flèches.
Trente-sept années s'écoulèrent entre leur départ de Ruohoinen-Vuori, la cité de la Montagne Grossière, et le nouveau départ, par les portes de Laërte, d'une armée plus déterminée.