Chapitre 7 - La Réponse

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Il était fait comme un rat.

Akira était soulagé de voir la police débarquer ; l'officier de police avait été informé par Tsukauchi de toute l'affaire et des modalités pour arrêter dans les meilleures conditions le père de Momo ; ce dernier devait confesser ses crimes, et sa fille aurait pu au pire fuir, mais ce qui s'était passé était plus au moins le scénario  le moins catastrophique : bien qu'Akira soit blessé, son amie s'était rebellée contre son père, ce qui était bien plus important que tout le reste.

Pendant que la police s'approchait du criminel, Momo détacha les liens d'Akira, et le serra dans ses bras. Gêné par un tel débordement émotionnel, il accepta très vite et rendit la pareille à son amie.

- Je croyais... (elle sanglota, mais retint ses larmes) Je croyais qu'il allait te tuer !

- Je vais bien, lui assura le jeune homme, puis ile se tourna vers Tadashi : Voilà où cela vous mène ; vous êtes fier de vous ?

L'interpellé le regarda avec des yeux ronds, son visage aussi décomposé qu'une pomme infestée. Il grinça des dents, avant d'éclater de rire, ce qui stoppa net la marche lente des policiers derrière leurs boucliers anti-émeutes.

- J'avoue que tu m'as bien eu, petit... (il s'essuya les yeux, comme si il avait rit à une bonne blague) Mais je dois t'avouer que tu n'es pas le seul qui avait un plan de secours.

Avec une vitesse peu commune, M. Yaoyorozu sortit de sa poche un injecteur remplit d'un liquide rouge sang. Surpris, Akira regarda avec effroi l'homme se l'injecter avec un sourire extatique. Ses yeux se révulsèrent immédiatement, et il babilla :

- Me voilà désormais inarrêtable. Viens, mon petit ange : papa va te ramer à la maison !

Tadashi posa sa main sur un policier, qui fut réduit à l'état de gouache gluante. Les autres reculèrent avec effroi, tandis que Tamakawa  criait avec fermeté :

- Ne le laissez pas toucher quoi que ce soit, vous ou votre équipement ! Il s'est injecté du Trigger, et son Alter peut changer la composition des molécules qui rentrent en contact avec son sébum !

- Momo, gargota M. Yaoyorozu. Où te caaaches-tu ?

Akira jeta un coup d'œil à Momo ; elle avait peur, ce qui était normal, mais elle semblait cette fois maîtresse d'elle-même. Elle croisa son regard ; elle n'agirait pas tant qu'Akira ne lui ai pas dit quoi faire.

Dans l'instant, ce dernier se tourna vers l'officier de police et lui dit :

- Monsieur, c'est un cas de force majeure ! Je suis le seul qui puisse me protéger de son Alter : le mien n'implique pas de matière ! Vous devez évacuer Momo !

- Très bien, acquiesça l'homme chat avant de d'ordonner à ses hommes d'escorter Momo hors de la pièce. Mais je reste avec toi : je ne peux pas m'approcher, mais je tirerais si la situation s'enlise !

- Attendez le dernier moment, lui assura l'apprenti héros, avant d'entendre Tadashi grogner.

- Si seulement tu n'étais pas ce que tu es... (il toucha une table, qui se liquéfia en pétrole, inondant le sol de la pièce, projetant une odeur menaçante) Tu serais là-haut, ignorant tout de mon petit paradis... Tu as arraché un ange à son domicile, persifla l'homme attrapant une poignée d'outils métalliques pour les changer en lame coupante. Et ceux qui ont péché...

Il frappa un tuyau avec son arme, ce fit jaillir des étincelles.

-...Méritent de brûler en enfer !

Tout se déroula au ralenti.

Akira vit les petites particules incandescentes tomber lentement vers le mazout, Tamakawa qui ouvrait les yeux avec stupeur et feulait, Tadashi qui hurlait de rire. Akira eut l'impression que son cerveau n'avait plus aucune limite, analysant la moindre parcelle de la pièce, tous ses détails. Une puissance exponentielle explosait dans son cortex cérébral, libérant une vague de kìrrosì dans un flux interne magistral.

Dans l'intervalle qui se trouvait entre deux yoctosecondes, l'énergie spectaculaire de son âme jaillit.

Ce qu'Akira ignorait, et ignorerait encore car il n'avait pas conscience de cet infime espace temps, c'est que cette énergie n'avait rien d'ordinaire ; elle ne réagissait pas de manière thermique avec quelconque matière ; les kìrrosì réduisaient à néant toutes les particules s'apparentant au mazout.

Quand l'espace temps se replia sur lui-même pour ne devenir qu'un fragment de passé inconnu de tous, Akira vit avec stupéfaction que tout le mazout avait disparu, et il n'y avait pas que lui : l'officier de la police et le père de Momo avaient l'air estomaqués. Reprenant ses esprits, Akira profita de ce moment de flottement pour se jeter sur Tadashi et le plaquer au sol. D'un coup sec, il l'assomma.

Quand il fut sûr que son advsersaire fut bien neutralisé, il roula sur le sol pour s'allonger et reprendre son souffle ; son corps pouvait en effet supporter des charges de stress et d'adrénaline supérieures à la moyenne, mais Akira eut l'impression d'avoir couru comme un fou pendant des heures.

Tandis que l'officier Tamakawa attachait les mains du criminel, il tâta prudemment son puls, avant de dire :

- Contrefaçon russe ; la drogue lui aurait juste permis de nous repousser, mais pas de nous combattre .

Il se tourna vers Akira, qui résistait à l'envie de s'évanouir de fatigue.

- Tu as bien agi, lui assura l'homme-chat. Sans toi, il y aurait plus de morts... (il regarda avec tristesse le tas de gouache) Nous appellerons la famille de Saito pour leur adresser toutes nos condoléances.

- Je n'ai pas réussi à le sauver, toussota Akira en se redressant.

- Certes. Mais tu ne dois pas t'en blâmer : tu es jeune, et donc inexpérimenté. Ne considère pas cela comme une faute de ta part, mais comme un signe que tu dois apprendre que tu ne peux pas sauver tout le monde.

Il sortit son téléphone portable, visiblement parce qu'il avait reçu un message. Il tapota rapidement sur l'écran, avant de reprendre :

- Il y a des gens qui ont besoin de toi. Tu vois de qui je veux parler ?

Momo ! Akira se leva le plus vite qu'il put, et sortit de la pièce en titubant.

À l'extérieur de la maison se trouvait la police et les services médicaux. La mère de la jeune fille était présente, écoutant le rapport d'un officier de police avec un calme qui suprit le jeune homme, mais ses traits tirés trahissaient néanmoins ses réelles émotions.

- Momo !

L'interpellée, assise sur une chaise et en train de se faire examiner, releva la tête. Son visage s'illumina en voyant Akira s'approcher, avant de prendre une mine inquiète à la vue de ses titubations.

- Akira ! Tu ne devrais pas te surmener dans cet état ! (elle se tourna vers l'infirmier qui la soignait) Occupez-vous de lui, il a subi des blessures directes !

Alors que l'ambulancier détachait avec précaution le pansement de fortune qui couvrait son bras, Akira se tourna vers Momo, le regard à la fois fier et douloureux.

- C'est fini.

- Oui, admit-elle à contrecœur, et reprit d'un ton sérieux : mais ça ne fait que commencer, n'est-ce pas ?

Akira opina doucement du chef ; la plupart des choses que son père avait accompli n'allait pas passer à la trappe, et les affaires au tribunal risquaient de s'éterniser. Mais il avait convenu avec le chef de la police que cela se déroulerait le plus tôt possible, afin qu'elle puisse gérer l'examen de recommandation à Yuei.

Avec un élan dont il ne pouvait s'empêcher de résister, il sauta à son cou pour la serrer dans ses bras. Sentant qu'elle ne pouvait plus se retenir, Momo déversa toutes les larmes de son corps, tous les questionnements et les frustrations se mélangeant dans les sanglotements d'une jeune fille, désormais ironiquement libérée de l'amour de son père.

Ce fut ces mots qui lui permirent de ne pas sombrer dans cet instant.

- Tu n'es pas seule.

* * *

Fascinant...

Alors qu'il regardait le reportage sur l'affaire Yaoyorozu, l'homme sirotait un cocktail préparé par ses soins ; les boissons préparées par Black Mist étaient tout sauf buvables. Néanmoins, l'amertume traversait ses papilles tandis qu'il observait le jeune homme nommé "Akira Aratta", qui aurait apparemment sauvé la jeune fille du père devenu fou.

Yannis n'avait jamais été doué pour le subterfuge et le déguisement, contrairement à Eikorna ou Edward ; tout ce qu'il savait faire, c'était dominer et commander aux autres. Seulement, il sentait que le jeune homme avait quelque chose de changé, de part son regard qui n'avait plus l'air aussi ancien qu'avant, ni mélancholique.

Ugo posa brutalement son verre sur la table, attirant l'attention de Kurogiri. Ce dernier arrêta d'essuyer ses satanés verres pour lui déclarer :

- Comment comptes-tu t'y prendre pour réussir à retourner tout le monde contre lui, maintenant qu'il est aussi apprécié ?

- Le temps n'est pas encore venu, énonça l'homme au bouc en se levant.

Il ouvrit un carton posé près de la porte : dans ce dernier, un costume créé par ses soins, qui était constitué d'un long manteau rouge, d'une chemise noire en kevlar et d'un pantalon gris. Des gants aux phalanges dorées, des bottes en métal renforcé pour faire claquer le sol à chacun de ses pas. Pour finir, un masque d'une blancheur cadavérique, où  l'on voyait gravé le symbole de Maât, la déesse de l'ordre et de la vérité.

- Mais lorsque ce sera le cas...

Le général des Forces de l'Empire Epistimal gronda, et une sorte d'aura mordorée apparut à la surface de sa peau et de ses vêtements. Quand il ouvrit les yeux, on aurait cru observer deux soleils.

-...Tous connaîtront la Réponse.

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