Seconde 1
Quand la ville sombre, éclatée
Entre sol et ciel, fabrique de paroles avortées
Et que les lampadaires fougueux discutent lumière
Cramponne-toi aux rives ; quel est ton nom ce soir ?
Ou celui du toi fini, celui d'hier ?
Et dans ces soirées citadines, il y a ça :
Les nonnes, les putes, les oubliées, les sévères
Les protoxydées, les timides, les sauvages, les abusées
Alors, sais que ceux-là, ceux-là qui ne tirent que des mots
Créent de drôles d'idées
Qu'on t'y trouvera toi, celle de cette nuit et aussi celle de demain,
Peut-être aussi celle, enfant, qui est un peu loin
Adjectif vaseux gargouillé par des bouches prédatrices,
Vague explosive de sirop urbain
[J'aurais aimé... t'aimer
Ou un autre
Ou une autre]
Sillonne les fonds, les forts,
Les usures de cette cité disloquée
Crevure de braises presque englouties,
Joue les funambules sur les quais,
Quand les étoiles gouttent d'une sève dionysiaque
Déguste mes yeux, sangsues de conscience,
Qui ne laissent jamais que les marques éphémères d'un rêve,
Sorte de latence humaine
Désinscrite de l'horloge,
Grottesque cathédrale charnelle
Quand la ville sombre, éclatée,
Entends cela : souffle, été, poussière
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