Seconde 47
Le soleil se couche enfin. Les regards s'en vont, sur leur petit chemin de ville. À l'angle d'un mur de grisaille, les voilà s'effaçant, étranges fantoches des cœurs percés, troués, caquetants.
J'attendrai que la marée soit basse pour chasser un petit mouton de poussière au coin de l'œil : il m'attend, pour sûr, ayant tant à raconter, follement agité par ce qui a pu se passer au décours d'une énième tempête.
Il me dira "sais-tu les yeux, comme ça au-dessus des t-shirts, au devant de portes claquées, battantes, qu'on ouvre et qu'on referme si vite le soir. Sais-tu les yeux mais pas seulement : aussi, les genoux des vélocipèdes, l'éclat dermabrasé des mots quand on les attend, les enfraisades musicales des 'n'en voulais-tu en voilà quand même'. Sais-tu, ses yeux ?"
[saman - Olafur Arnalds]
[le voyage de sahar - Anouar Brahem]
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