Seconde 49
Fuyons Strasbourg, esquif français
De chanvre et malt, pour un plus joli bateau ;
Je fige un présent bipolaire en plein été,
Agrippe la rame de Vénétie.
Les Roméo et Juliette du train bondé
Se promettent l'ivresse de l'amour
Et l'étrave de notre navire plein-terre
Fend les crêtes rocheuses
•
Midi d'ailleurs, je cueille cette lueur
Venue de Vérone où Vénus nonchalante
Barbouille ses cordes de rêveries.
L'eusses-tu instruite de ce quelconque éclat
Qui nous a exhalées trois fois hors de nos sépulcres,
Que n'en aurais-je, que n'en voudrais-je l'écho ?
Me précipiterai également entre ses bras,
Requérir son simulacre de bonté
•
Car là les Roméo et Juliette, mains aboutées,
S'enlaçant, promènent leurs anastomoses fièrement,
Piétinent et disposent mon cœur timoré
À cette fièvre des voraces et irrationnels amants
On chute en masse sur le quais d'Italie ;
Et de rêve en voyage, le ressac et l'onde
Et la vague de murs sable, rugueux
Sur ma peau, m'éveillent...
J'avale Vérone,
Supplie Vénus pour quelque en-cas,
T'écris une lettre, puis deux et l'infini
M'effeuille, Midi d'ailleurs m'as-tu vraiment fuie ?
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