34. Le cadeau était trop beau
Hugo
Je regarde s’éloigner la jolie femme qui occupe toutes mes pensées et qui ne fait rien pour calmer mes ardeurs. Franchement, je ne sais pas comment faire pour éviter de craquer. En plus, Louis, comme d’habitude est aux abonnés absents et n’est pas là pour qu’on se retienne. Il va juste falloir qu’on évite d’oublier qu’on n’est pas seuls au monde, comme nous venons de le faire. Je crois que si elle me l’avait demandé, je lui aurais sauté dessus, là, devant tous les autres. Devant son fils aussi qui me rappelle chaque fois que je le vois que la femme que je désire est mariée, qu’elle a une famille et que je suis égoïste car je fais tout pour la détruire. Est-ce vraiment ce que je fais ?
Et puis, comment résister à Oriane ? Sa robe est une tuerie et je ne sais pas ce qui m'attire le plus, entre ses longues jambes bien galbées, ni trop minces, ni trop grosses, sa poitrine qui semble vouloir s’échapper de son carcan de tissu au moindre de ses gestes et son sourire d’ange qui me fait systématiquement craquer. On dirait qu’elle sent que je pense à elle car elle se tourne vers moi et m’adresse un petit air rempli de désir qui me donnerait presque des envies de meurtre. Il faut que je me contienne et je tourne le dos à la maman du gentil Robin et essaie de m’incruster dans une discussion où deux collègues de Rachel échangent sur leurs prochaines vacances. Ce n’est pas super intéressant mais au moins, ça me permet de ne pas donner l’impression que je ne suis là que pour mater la femme de mon patron.
Quand je sens qu’on tire sur ma manche, je me tourne et constate que Robin est à côté de moi et qu’il veut me montrer quelque chose. Je m’excuse auprès des autres et le suis, content d’avoir une occasion de vivre une aventure plus intéressante que ce que je faisais jusque là, même s’il ne s’agit que de regarder un de ses dessins ou autre réalisation insignifiante mais tellement importante pour lui et sa confiance en lui. Et puis, quand il y a Robin, souvent il y a Oriane dans les parages et ça, ça a une valeur inestimable !
Il m’emmène à l’intérieur et récupère au passage sa petite ardoise qu’il utilise quand il est comme ça, au milieu de beaucoup de personnes ne maîtrisant pas la langue des signes. Il m’attire dans un petit cagibi qui était vide lorsque nous avions visité la maison il y a quelques semaines, mais qui est à présent rempli de cadeaux empaquetés.
— Pourquoi tu m’amènes ici, Robin ? Il y a un problème ?
[NON !] écrit-il en gros avant d’effacer son message pour mettre le suivant. [Tu crois qu’il y a des cadeaux pour moi ?]
J’éclate de rire et m’amuse encore plus de son air vexé avant de m’abaisser à son niveau pour le réconforter.
— Ecoute, je ne me moque pas, hein ? Mais là, ce ne sont pas des cadeaux pour toi du tout ! Ce n’est pas ton anniversaire que je sache. Là, ce sont des cadeaux pour Rachel et Mathieu qui fêtent leur emménagement dans leur nouvelle maison. Si tu veux, toi, tout à l’heure, tu pourras avoir du gâteau, mais les cadeaux, ce n’est pas prévu aujourd’hui. Tu comprends ?
[C’est nul. Et pourquoi tu es là, toi ? Tu connais Tata et Tonton ?]
— C’est moi qui leur ai trouvé cette maison. Elle est bien, non ? Parfaite pour s’y amuser et s’y cacher, tu ne crois pas ?
[Oui, elle est cool ! Y a même une chambre pour moi, on va la peindre avec Maman et Tata pendant les vacances. T’es fort, Tata elle adore la maison]
— Ah, mais vous êtes là, nous interrompt la voix de Rachel. On vous cherchait !
Je me retourne et la laisse nous rejoindre, accompagnée d’Oriane qui se baisse pour prendre son fils dans ses bras.
— Oui, on a trouvé la caverne d’Ali Baba ! Plein de trésors qu’on va se partager, Robin et moi !
— Tu n’es pas obligé de toujours répondre à ses sollicitations, sourit Oriane. Il a vu une brèche, il va en profiter.
— Cela ne me dérange pas du tout, tu sais ? Quand Robin est là, sa maman n’est jamais loin !
— Nom de Dieu, glousse Rachel en attrapant Robin, allez roucouler ailleurs, tous les deux !
— Rach, pitié, tais-toi, soupire Oriane, mal à l’aise.
— Tu devrais aller lui montrer les travaux qu’on a déjà effectués au deuxième étage, il ne va plus rien reconnaître. Et puis, Hugo, tu verras, là haut, vous ne serez pas dérangés ! Même pas par ce petit que je vais occuper avec les enfants de mes cousins !
Je lève les sourcils vers Rachel et me demande ce qu’elle a en tête. C’est si visible que ça qu’on veut passer un peu de temps ensemble ? Ou alors, Oriane lui a parlé de moi ? Elle me fait un clin d'œil et s’éloigne avec Robin, nous laissant seuls, un peu gênés devant le cagibi.
— On monte, alors ? Ils ont vraiment fait beaucoup de travaux ?
Vive la question bateau. Je n’ai pas envie de parler de réparation et de rénovation, moi. Je veux juste pouvoir lui voler un nouveau baiser à l’abri des regards indiscrets.
— Allons-y, oui… Ils ont monté une cloison pour faire un petit bureau et une chambre supplémentaire dans la plus grande pièce.
— Je te suis alors. On dirait que tu connais le chemin.
Toujours avec cet embarras qui caractérise ce début de soirée, elle passe devant moi, me permettant de humer à nouveau son parfum si sensuel, et j’ai tout le loisir d’admirer ses jolies fesses et ses magnifiques jambes alors qu’elle me précède dans les escaliers. J’ai envie de la toucher, de la caresser, mais je me retiens jusqu’au deuxième étage où elle me mène en effet à une chambre très mignonne, même si elle est chichement décorée.
— Eh bien, ils ont été efficaces, dis donc ! C’est super joli, dis-je en m’appuyant sur la porte que j’ai refermée derrière nous.
— Mathieu a pris un congé pour les travaux, et son frère est plaquiste, il lui a filé un coup de main, sourit-elle en s’asseyant au bout du lit, plongeant ses yeux dans les miens. Bon, la couleur finale ne me plaît pas vraiment, mais… qui suis-je pour lui dire que son rose pâle est laid ?
— En réalité, je n’arrive pas à trouver laid un endroit où tu es. Et Rachel avait raison, un des avantages de cette pièce, c’est qu’on est loin de tous les autres et que si quelqu’un monte, on va l’entendre, c’est sûr.
Je souris et m’agenouille devant elle, en posant mes mains sur ses genoux que je caresse doucement, laissant mes doigts traîner sur sa peau nue, tout en plongeant mon regard dans le sien.
— Donc, techniquement, nous sommes tranquilles, chuchote Oriane en posant ses mains sur mes joues. Je ne devrais pas te le dire, mais je trouve ça terriblement excitant…
— L’excitation est partagée, Oriane, parviens-je à énoncer malgré mon état.
Je fais remonter mes mains le long de ses cuisses et me penche vers elle pour approcher ma bouche de la sienne. J’ai l’impression que tout son corps se relâche quand nos lèvres se retrouvent et qu’elle s’abandonne totalement à ce baiser que ni elle, ni moi ne voulons arrêter. Je sens ses mains se poser dans mon dos et c’est sans aucune gêne qu’elle me retire mon tee-shirt et le fait passer au-dessus de ma tête. Là, par contre, elle s’arrête et recule un peu pour admirer la vue. Il faut dire que mes entraînements paient et que, comme toutes mes admiratrices passées, elle apprécie un torse musclé et des abdominaux bien dessinés.
— Tu as l’air perturbée, me moqué-je.
— Je viens de réaliser que tu n’as pas d’enfant caché. Où trouves-tu le temps de te muscler comme ça ? Personnellement, j’arrivais à peine à quitter la maison deux heures pour le Yoga, pouffe-t-elle en faisant courir ses doigts sur mon torse.
— Disons que c’est une façon pour moi de m’entretenir… On dirait que tu apprécies. Tu as les mêmes ? la questionné-je en faisant glisser les bretelles de sa robe pour la dénuder à son tour.
J'essaie de ne pas la brusquer et d'y aller petit à petit sans cesser d'accentuer la tension entre nous. Toujours à genoux devant elle, j'ai une vue formidable sur ses seins bien ronds. Ses aréoles sont d'un rose pâle qui souligne encore plus l'érection de ses tétons plus sombres. Je ne résiste pas à la tentation, les empaume et les caresse avec bonheur alors qu'elle me masse doucement les épaules et glisse ses doigts dans mes cheveux.
Pris désormais par une irrépressible envie de la voir nue, je descends mes mains le long de ses hanches et l'aide à se soulever pour lui retirer sa robe entièrement. Par contre, à vouloir trop griller les étapes, elle finit par me retenir quand je m'attaque à sa petite culotte en soie rouge. Je ne me démonte cependant pas et décide de profiter de cette pause pour embrasser sa magnifique poitrine et saisir ses tétons entre mes lèvres.
— Oh non… On ne devrait pas…
Je n'écoute pas ses molles protestations, à l’opposé de ses gestes qui m’attirent inexorablement vers elle, et continue à profiter de ces nouvelles sensations que nous expérimentons ensemble. C'est un vrai feu d'artifice et j'ai l'impression d'avoir réveillé un volcan qui ne résiste plus quand mes doigts se glissent sous le seul vêtement qui lui reste pour le lui ôter. Pour la première fois, elle est nue devant moi et c'est à mon tour de prendre un moment pour l'admirer.
— Oriane, soufflé-je en reprenant mes caresses sur sa poitrine, tu es juste parfaite…
Impudique, ou alors tout simplement trop excitée pour agir autrement, elle écarte ses jambes, ce que je prends comme un encouragement à poursuivre mon exploration. Je crois que ma langue et mes doigts la rendent folle car elle gémit et ondule de plus en plus. Et elle ne peut retenir un petit cri quand je donne un coup de langue à son bourgeon gonflé de désir. Je me concentre sur ses lèvres intimes que je lèche encore et encore, je déguste avec un plaisir non simulé le désir qui exsude de son intimité et elle ne résiste pas à l'orgasme qui la saisit quand j'insère un doigt en elle. Elle étouffe son cri d'une de ses mains pendant que je la sens trembler sous moi. Quel plaisir de la sentir et la voir ainsi jouir !
Lorsqu'elle reprend ses esprits malgré les caresses que je continue à lui prodiguer, je me redresse avec l'intention claire et affichée de ne pas en rester là, mais j'ai la surprise de sentir sa main se poser sur mon bras et me retenir dans mon déshabillage, ce à quoi mes expériences passées ne m'ont pas du tout habitué.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? demandé-je, inquiet. J'ai fait quelque chose qui te déplaît ?
— Ce n'est pas ça, Hugo, murmure-t-elle. Je… je suis mariée, je n'ai pas le droit… Excuse-moi mais, même si j'ai envie de toi, je ne peux pas aller plus loin.
J'étais prêt à m'énerver contre son égoïsme, mais la voir si désemparée et mal à l’aise m'ôte toute protestation de la bouche. J'essaie de ne pas apparaître trop désespéré et préfère filer dans les escaliers en remettant mon tee-shirt avant de dire une bêtise ou faire quelque chose que je ne devrais pas. Pourquoi la femme de mes rêves est-elle mariée ?
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