Hugo

Je ne sais pas comment je fais mais je réussis à sortir de scène sans me perdre… et sans sauter sur Oriane qui m’a mis dans un état pas possible. Jamais je n’ai connu ça lors d’un de mes shows. J’ai une érection du tonnerre et je sens encore les mains de la jolie brune partout sur mon corps. J’étais à deux doigts de lui faire l’amour sur scène et franchement, j’ai du mal à calmer cette pulsion sauvage que je sens au fond de moi. Je ne remarque même pas quand David vient me voir et me parle. Ce n’est que quand il me met un petit coup de poing dans l’épaule que je reviens sur Terre.

— Eh, ça va pas ! Pourquoi tu me frappes comme ça ?

— Peut-être parce que j’ai l’impression de parler à un mur ? Tu vas survivre à ce petit tête-à-tête avec la femme du boss ? T’étais chaud, mec, s’esclaffe-t-il, moqueur.

— Purée, mon pote, j’ai jamais connu ça. J’ai eu l’impression de faire l’amour sur scène. Tu as vu comment elle a réagi ? Pourquoi j’ai pas choisi une chanson plus longue encore ?

— Parce que t’aurais joui dans ton fute si ça avait duré plus longtemps ! T’es pas du genre à te frotter à ce point, d’habitude… Tu vas essayer de conclure ?

J’avoue que je n’ai pas réfléchi aussi loin, j’étais dans l’action, l’émotion. L’excitation aussi. Si elle était sortie de scène avec moi, c’est sûr que je lui aurais sauté dessus et que je ne me serais pas arrêté à un petit cunni comme la dernière fois. Mais le spectacle est terminé et il faut revenir dans la réalité.

— Ce n’est pas l’envie qui me manque, tu sais ? Je crois que jamais une femme ne m’a fait autant d’effet, mais là, quand les hormones vont arrêter de la contrôler, elle va retourner à sa vie sage de femme mariée et moi, je vais dormir sur ma béquille. Tu veux que je fasse quoi ? Que je tue son mari ?

— Tu te retrouverais sans boulot, si tu faisais ça, non ? Et comment tu paieras ta partie du loyer ? Vous avez déjà discuté de tout ça, tous les deux ? Je veux dire, pourquoi pas un one shot ? J’avoue qu’il y a une sacrée tension sexuelle entre vous…

— Je ne sais pas si je pourrais me contenter d’un one shot. Vu mon costume, c’est au moins un six coups qu’il me faut ! Et même ça, ça ne me suffirait pas, je crois. Je suis dans la merde…

— Eh bien, propose-lui un contrat, alors. Six parties de jambes en l’air et chacun reprend sa petite vie. Je sais que je suis un peu une girouette concernant ce… truc, entre vous, mais c’est la première fois depuis Valérie que je te sens vraiment prêt à tourner la page…

— Si seulement c’était aussi simple…

Je le laisse pour aller prendre une petite douche rapide et me débarrasser de toute l’huile dont j’ai enduit mon corps. Quand je sors, je constate qu’il ne m’a pas attendu et qu’il est déjà au bar. Je le rejoins, m’installe à ses côtés et commande un cocktail à Roberto. Je n’ai pas arrêté de repenser à ce que m’a dit mon colocataire et je suis arrivé à la conclusion que même pour un one shot, je fonce, si j’en ai l’opportunité avec Oriane. J’ai juste envie d’elle, envie de la sentir contre moi. Je la désire comme jamais je n’ai désiré une femme et tant pis pour les conséquences. C’est David qui une nouvelle fois me ramène au Lotus Club et me sort de mes pensées.

— Regarde qui arrive ! Les jumeaux ont dû terminer leur spectacle, voilà ta petite chérie et ses amies qui doivent toutes être excitées et chaudes à souhait ! Je te rappelle que la blonde est pour moi !

La blonde ? Quelle blonde ? La seule que je vois, c’est Oriane dont le regard croise le mien, c’est cette femme brune qui est tout simplement magnifique. Je n’ai qu’une envie, passer mes mains sous ce débardeur blanc qui met en valeur sa voluptueuse poitrine. Il faut que je me calme…

— Alors, qui a eu la chance de profiter de Chip et de Dale ? demande David en leur indiquant une table près du bar où il m’entraîne afin de s’installer avec elles.

— Manon et Rosalie, ça se voit à leur tête, glousse Rachel. Même si Manon aurait adoré avoir les deux rien que pour elle ! Vous êtes doués, Messieurs, on est loin du niveau de ton EVJF, Ori.

— Ici, vous avez le meilleur ! répond David qui, avec son talent habituel, a réussi à s’asseoir entre Rachel et la blonde qui l’intéresse tant.

Il a même déjà passé l’air de rien son bras autour de ses épaules et je me demande si sa proie n’a pas déjà sa main sur sa cuisse. Il ne perd pas de temps !

— C’est quoi votre programme, maintenant, Mesdames ? demandé-je. Vous avez encore des surprises pour la future mariée ?

— Pas ce soir, me répond Oriane. On va profiter de l’ambiance ici, boire encore, sans doute, avant de retourner à l’hôtel. Vous avez fini, vous ?

— Oui, on a assez donné pour ce soir, répond David. Maintenant, il faut s’amuser. Hugo, tu peux commander des cocktails à tout le monde ?

Je souris et me lève pour aller passer la commande. Lui est clairement trop occupé pour le faire, entre Rachel qui s’amuse à caresser son torse et ses abdos et la blonde qui pour l’instant résiste à ses tentatives d’approche. Je demande à Roberto de tout nous ramener à table avant d’imiter la stratégie de mon ami et de m’asseoir juste à côté d’Oriane qui me fait une place sur la banquette à ses côtés.

— La commande est passée, Mesdames, vous allez être servies ! C’est un vrai plaisir d’avoir toutes ces jolies femmes parmi nous. Et ne vous inquiétez pas, les jumeaux ne vont pas tarder à nous rejoindre si c’est eux que vous attendiez.

— Super, parce qu’il y a quand même trois frustrées, ici, rit une jolie rousse qui m’observe avec attention.

— Deux ! indique David alors que la blonde s’est finalement laissée embrasser. On est les meilleurs, je vous ai dit ! Et la porte reste ouverte ! rit-il alors que Rachel déboutonne sa chemise en faisant mine d’être choquée par le spectacle qu’il nous offre à tous.

— Il a raison, me confié-je à Oriane, tout bas. La porte reste ouverte, même si pour moi, le spectacle est terminé.

— Très joli spectacle, soit dit en passant… Tu dois te dégoter des nanas à profusion en te frottant comme ça à elles, sourit Oriane sans même me regarder.

— D’habitude, je fais plutôt tout mon possible pour éviter de me faire tripoter, avoué-je. Mais là, la tentation était trop forte. Et si le spectacle t’a vraiment plu, je peux te proposer une petite session en privé, juste toi et moi, à payer en bisous.

Je me lance en me disant que de toute façon, je n’ai rien à perdre. Quand je vois comment ses tétons sont toujours bien dressés sous son débardeur, je me dis qu’elle est sans doute encore excitée et le cocktail qu’elle vient de boire presque d’une traite devrait aider à faire tomber certaines barrières.

— Tu sais que je ne t’aurais jamais imaginé faire du triptease ? Bon, je comprends mieux ta carrure, cette aura… C’est déstabilisant, je crois.

— Je sais, ce n’est pas commun… mais c’est un vrai exutoire… Je m’évade vraiment quand je fais une performance, tu sais ? J’espère que tu ne trouves pas ça trop dégradant…

Je profite de sa proximité pour poser ma main sur son genou et suis ravi de voir qu’elle ne cherche pas à m’éloigner. Au contraire, elle écarte un peu les jambes, ce qui me permet de caresser doucement la peau nue de ses superbes jambes. Si jusqu’à présent elle évitait de me regarder, désormais, j’ai toute son attention et son regard intense dirigé vers moi me ramène au court moment passé sur scène où le monde se résumait à nos deux corps emplis de désir.

— Tu sais que tu as des yeux magnifiques ? Je n’ai jamais vu de telles couleurs. On dirait que tu as de l’or dans le regard, murmuré-je.

— Dit l’homme aux yeux si bleus qu’on pourrait s’y noyer, sourit-elle. Et je ne trouve pas ça dégradant. C’est ton choix, ça se respecte. D’autant plus que tu sais y faire.

Je ne sais pas comment agir avec elle. J’ai peur d’insister trop et de la voir se refermer comme une huître, comme elle l’a fait lorsque nous nous sommes retrouvés seuls chez Rachel. J’ai peur aussi à l’inverse de ne pas savoir saisir ma chance et de la laisser filer, ce que je regretterais par la suite assurément.

Rachel commande une nouvelle tournée mais je reste concentré sur Oriane. Du coin de l'œil, je vois que Rachel et sa copine blonde sont en grande discussion avec David, et cette dernière le colle plutôt franchement. Chip et Dale en sont aussi aux câlins, notamment avec la jolie rousse qui se disait frustrée. Tout le monde nous laisse dans notre bulle et si je n’avais pas ma main sur sa cuisse, si nos regards ne se lâchaient pas, on pourrait presque croire que nous sommes sages.

— Je pense que je peux encore faire mieux et plus sensuel si tu me donnes une chance de te le montrer en privé. Enfin, si ça t’intéresse… ajouté-je en me demandant si j’ai bien interprété les signaux qu’elle m’envoie depuis le début de cette soirée.

— Je… j’aimerais… bafouille-t-elle avant de se racler la gorge en se redressant. Tu veux m’accompagner à l’hôtel ? On est à quelques minutes de marche…

En faisant cette proposition, elle s’est écartée de moi et a rompu à la fois le contact physique et détourné le regard. Qu’est-ce que cela signifie ? Et qu’attend-elle de moi ? Que je sois raisonnable pour les deux ? Impossible, je suis trop excité. Mais pourquoi n’est-elle pas plus claire dans ses intentions ?

— Bien sûr que je veux te raccompagner… On part dès que tu es prête, indiqué-je d’une voix que je ne reconnais pas. Je suis à ton service, ce soir.

— Tu peux me rejoindre dehors ? Je… je n’ai confiance qu’en Rach et sa frangine, j’aimerais autant ne pas alimenter les rumeurs, me répond-elle d’un air gêné.

— Oui, je comprends…

Elle se lève et s’excuse auprès de ses amies en prétextant qu’elle est fatiguée. Seule Rachel lui adresse un regard de connivence, les autres sont trop occupées avec mes camarades de spectacle. Et lorsque qu’à mon tour, je me lève quelques instants plus tard, personne ne réagit à part la future mariée qui m’adresse un pouce en l’air pour m’encourager. Je suis excité comme un adolescent qui a son premier rendez-vous et je n’ai qu’une pensée en tête. Oriane a accepté que je la raccompagne à son hôtel. Je sens que ce soir, on ne va pas s’arrêter à un simple cunni !