58. Un show pour deux

9 minutes de lecture

Hugo

J’attends patiemment qu’Oriane finisse de se préparer, assis dans le canapé du salon où nous avons commencé notre petit weekend de la plus agréable des manières. Je repense à tout ce que nous venons de vivre et me dis que finalement, je n’aurais pas pu rêver d’une meilleure fin de semaine. Non seulement pour le nombre d’orgasmes que nous avons partagés sur cette courte durée, mais aussi parce que j’ai découvert ce que la vie de couple pouvait être avec cette femme merveilleuse. Faire la cuisine avec elle, partager une soirée de câlins devant un film que je n’ai regardé qu’à moitié, se réveiller avec elle dans les bras, partager un petit déjeuner sur la terrasse, faire un petit tour sur le port. Franchement, des moments comme ça, j’en redemande. Bon, tout n’a pas été non plus parfait, il a fallu notamment que je fasse abstraction de toutes les traces de présence de mon chef et mari de ma partenaire, mais quand même, j’ai rarement été aussi heureux.

— Tu es bientôt prête ? Il faut encore que l’on aille récupérer ma voiture chez moi et je ne veux pas être en retard ! crié-je alors que je l’entends bouger à l’étage.

— Je suis prête, je suis prête ! Une seconde, me répond-elle en dévalant les escaliers, chaussures en main.

Eh oui, le weekend n’est pas terminé car Louis nous a fait la surprise de nous appeler et de demander à son épouse s’il pouvait garder Robin pour la nuit. Ses parents organisent en effet une petite soirée pour leur petit-fils. Oriane a un peu rechigné car elle voulait revoir son fils, mais a finalement accepté, surtout en raison de la possibilité que cela lui offre de passer une soirée en ma compagnie, même si je dois travailler. Quand elle m’a demandé de venir avec moi au Lotus Club, je me suis demandé si elle était sérieuse, mais elle a insisté et a trouvé que ça pourrait être une bonne idée.

Je me lève lorsqu’elle arrive au salon et ne peux que l’admirer quand elle me rejoint. Je ne sais pas comment elle fait mais elle parvient à chaque fois à me surprendre agréablement. Elle a revêtu un jean blanc qui moule parfaitement ses cuisses galbées et ses jolies fesses que j’adore caresser, avec un petit haut cache-cœur couleur corail qui laisse apparaître son nombril, sous un long gilet sans manches blanc.

— Eh bien, c’est toi qui devrais te produire, tu es magnifique ! Je suis encore une fois bluffé ! dis-je en l’enlaçant avant de l’embrasser.

— Quel flatteur ! Allons-y, avant que tu sois en retard et que tu me le reproches.

— J’ai presque envie d’être en retard, là, dis-je en la dévorant du regard. Mais oui, il faut que je sois sérieux. En route.

Je lui prends la main et nous nous dépêchons d’aller chercher ma voiture. L’impression d’être un couple normal est toujours présente et je ne peux m’empêcher de lui sourire un peu niaisement.

— C’est quoi ce sourire ? Il te va bien, t’es plutôt mignon, mais on est loin du sourire enjôleur habituel !

— Rien, je suis juste heureux d’être avec toi et de passer tout ce temps en ta compagnie, indiqué-je simplement. Ça n'est pas étrange pour toi ?

— Si, un peu, j’avoue… mais c’est aussi agréable. J’ai l’impression d’être plus moi-même avec toi que… enfin, tu vois, quoi.

— Oui, je vois. J’espère que tu n’as pas mis de petite culotte car je vais te faire un spectacle du feu de Dieu ! Tu vas adorer !

J’essaie de faire passer un peu sa gêne avec mon enthousiasme et suis déjà en train de réfléchir à quel costume je vais choisir ce soir pour la faire fantasmer au maximum.

— Je n’en doute pas, j’ai bien compris que quoi que tu fasses, tu le fais à fond, sourit-elle en me gratifiant d’un clin d’œil coquin.

— Pour ton plus grand plaisir, toujours !

Lorsque je me gare sur le parking du Lotus Club, je suis obligé de la laisser dans la partie où les clientes se trouvent et lui indique un fauteuil où elle pourra bien voir tout ce qu’il se passe mais où surtout je passe. Et je pourrai ainsi la choisir “au hasard” pour monter sur scène.

— Tu vas accepter de venir avec moi devant tout le monde, n’est-ce pas ? lui demandé-je sans savoir dans quel état d’esprit elle est.

— Attends, tu vas me faire monter sur scène ? rit-elle. C’est pas juste pour les autres, moi je t’ai rien que pour moi pour la nuit !

— Tu préfères que je me fasse tripoter par une autre alors que tu peux en avoir l’occasion ? Et devant tout le monde, c’est un peu excitant aussi, non ?

— Hum… Vu comme ça, tu n’as pas tort. Et je ne te dirai pas à quel propos ! OK pour monter sur scène.

Là, j’avoue que l’impression de couple normal a un peu disparu. Ce n’est pas commun de venir se produire devant la femme avec qui l’on est. Je pense qu’aucun de mes collègues n’a jamais fait ça et que la situation ne s’est jamais vraiment produite. Bon, nous ne sommes pas vraiment ensemble, mais elle est quand même venue avec moi, et ça me fait un peu bizarre de me dire que je ne vais danser que pour elle alors que des dizaines d’autres femmes vont profiter de l’effeuillage. Je lui fais un dernier baiser avant d’aller dans l’arrière-scène pour me préparer et me changer.

Natalia m’accueille avec un grand sourire et vient immédiatement me faire la bise. Je lui souris et lui demande si le costume de soldat américain est disponible.

— Aux dernières nouvelles, il l’est, mon Lapin ! D’humeur patriote, ce soir ?

— Oui, je sais que l’uniforme, ça plaît à ces dames ! Je vais passer l’huile et ensuite je l’enfile ! Merci Cheffe !

Je file dans une des loges qui est disponible et me prépare. Je ne sais pas pourquoi mais je suis encore plus excité que d’habitude. Enfin, si, je sais pourquoi. Je vais me produire devant Oriane et à chaque fois que ça a été le cas ou que j’ai cru que c’était le cas, c’était incroyable. Terriblement excitant. Lorsque je sors avec mon uniforme et ma casquette de marine américain, Natalia me jette un regard approbateur alors que j’attends que ce soit mon tour.

— Eh bien, je sens que ça va crier fort, ce soir ! Tu vas les rendre folles et ça, c’est bon pour le business ! Quand est-ce que tu arrêtes ton boulot à l’agence et nous rejoins à temps plein ici, comme David ?

— Quand tu me donneras un CDI qui me paie aussi bien ! ris-je alors qu’elle s’amuse à palper mes biceps. Ce soir, j’ai envie de danser sur du Ed Sheeran. Genre “I’m in love with the shape of you.” Tu me prépares ça ?

— Je vais prévenir à la sono, mon Chou. Bonne presta ! me lance-t-elle en me tapant la fesse, le sourire aux lèvres.

Heureusement qu’elle est sympa et très compréhensive avec nous, sinon ça fait longtemps qu’elle se serait pris un procès pour harcèlement ! Je suis en tout cas content d’être seul pour pouvoir me concentrer sur mon show. Je réfléchis aux enchaînements que je vais faire et je m’échauffe un peu pour être prêt quand Natalia me fait signe.

Lorsque la musique se fait entendre, j’entre en me cachant derrière ma casquette et commence les déhanchements qui font déjà émerger les premiers cris de ces dames bien échauffées par ceux qui m’ont précédé. Je m’en amuse et leur offre des mouvements qui mettent en valeur mes différents muscles. Je fais mine de me caresser, je leur jette des regards que j’essaie de rendre brûlants, je marche au pas militaire avant de faire mon saut périlleux pour me retrouver dans la salle. Là, j’ai bien réchauffé l’atmosphère et les mains qui se pressent contre moi témoignent de l’enthousiasme que je déclenche chez les spectatrices.

Je tourne entre les tables et les laisse profiter et me tripoter un peu mais, comme par hasard, je m’arrête devant la table d’Oriane qui semble aussi excitée que les autres. Plus encore, c’est possible ?

— Madame veut-elle bien me suivre ? lui demandé-je en lui souriant alors que l’on passe enfin à la chanson que j’ai demandée à la sono.

— Aucun doute là-dessus. Il y a déjà eu bien trop de mains sur ce corps à mon goût, sourit-elle en se levant.

Je n’ai pas l’occasion de répondre, mais je l’entraîne à ma suite en lui faisant poser ses mains sur mes fesses et nous rejoignons la scène pour son plus grand plaisir. Elle s’assoit comme la dernière fois sur la chaise et immédiatement, ses mains se posent sur mon torse. Je suis obligé de la retenir un peu pour ne pas me retrouver nu trop rapidement. Je me colle contre elle et danse sensuellement tout contre son corps qui répond encore plus à mes mouvements que la première fois. On voit que désormais, nous avons partagé autre chose que des discussions et que c’est hot de chez hot. Lorsqu’elle arrache progressivement mes vêtements, je suis pris d’une excitation monstre. J’ai l’impression que nous allons faire l’amour devant tout le monde et cela me donne une érection énorme. C’est un peu comme si nous étions à la fois isolés du reste du monde, qu’il n’y avait que nous sur cette scène tout en étant devant une audience dont les hurlements démontrent que nous parvenons à transmettre la tension que nous ressentons entre nous. Lorsque je lui fais signe d’arracher le caleçon, elle n’hésite pas une seconde et je nous abrite derrière ma veste alors que sa bouche s’empare de mon gland. C’est érotique à souhait et je dois finalement la repousser avant d’aller trop loin. Sous les sifflets et cris suraigus du public, je me retire en coulisses alors qu’elle retourne à sa place, rouge comme une écrevisse.

— Eh bien, c’était chaud ! Depuis quand tu te laisses tripoter à ce point, toi ? me surprend Natalia.

— Ecoute, c’était dans le moment… comme tu dis, c’était chaud et… elle m’a surpris ! Mais c’était loin d’être désagréable, ris-je. Heureusement que le reste du public ne l’a pas vue faire !

— C’est sûr. Encore une cliente que tu fidélises, le Lord ! Elle faisait partie du groupe de l’enterrement de vie de jeune fille, si tu te souviens. Bien joué !

— Oui, et Andréa est revenue aussi plusieurs fois pour David. Le show de groupe, ça marche ! A quand le prochain ? demandé-je en récupérant mes affaires pour aller prendre ma douche.

— Dans quinze jours, mais je vais lancer la pub pour ces shows, donc ça devrait bientôt être plus fréquent.

— Je te rappelle que pour moi, c’est l’un ou l’autre, je ne suis disponible qu’un soir par semaine ! Avec les entraînements, c’est déjà beaucoup. A tout à l’heure !

Je file sous la douche et me débarrasse de l’huile. J’ai toujours une belle érection et me dis qu’on ne va pas trainer au club ce soir, avec Oriane. Elle m’a mis dans tous mes états et j’espère qu’elle est dans le même état d’esprit que moi. Lorsque je sors des coulisses, je cherche Oriane partout des yeux mais ne la vois pas. Elle n’est ni au bar, ni à l’endroit où elle s’était installée. Roberto, le barman, me fait signe et je m’approche de lui.

— La nana de la scène, elle m’a dit de te prévenir qu’elle t’attendrait dehors. Elle avait l’air d’avoir besoin de prendre l’air. Je crois que tu lui as fait de l’effet, bravo !

— Merci Roberto ! Je vais aller voir si elle s’en est remise. Bonne soirée et bon courage !

Effectivement, quand je sors sur le parking, elle est là, près de ma voiture, à m’attendre. Je la rejoins en souriant.

— Tout va bien, Oriane ? Tu as l’air un peu perturbée, dis-je en l’enlaçant alors qu’elle se tend un peu.

— Tu me fais faire n’importe quoi, tu te rends compte ? Je… bon sang, jamais je n’aurais cru pouvoir faire ça… devant des gens, grimace-t-elle avant d’éclater de rire. J’ai l’impression d’être une obsédée.

— J’ai adoré, moi. Tu m’as étonné ! Et là, je n’ai qu’une envie, continuer ce qu’on a commencé ! David est chez Andrea, on va chez moi ce soir ?

— Avec plaisir. J’avoue que l’idée de ne pas être toute seule dans mon lit me tente bien, ça me changera de la dernière fois où tu m’as accueillie dans tes appartements !

— Eh bien, c’est parti, alors ! Je te préviens, tu ne vas pas beaucoup dormir !

Elle se jette sur moi pour m’embrasser et je ne sais pas comment je fais pour nous ramener à la maison, mais la route est passée en un éclair. Franchement, elle peut venir me voir à chaque fois si ça se termine toujours aussi chaudement. Wow.

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