66. Le show qui dérape

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Hugo

Je ne sais pas si c’était une bonne ou une mauvaise idée d’accepter l’invitation de Rachel de venir à son mariage. Elle a vraiment vu les choses en grand et il y a un nombre fou d’invités, mais les groupes ne se mélangent pas trop. J’ai au moins la joie d’être assis à la table de David qui a l’air de s’amuser comme un fou avec Andrea qui n’a ni les yeux, ni les mains dans sa poche. Il a de la chance, mon ami parce que moi, je suis obligé de passer mon temps à regarder Louis qui se montre extrêmement tactile avec son épouse juste devant mes yeux. Et Oriane semble avoir décidé d’arrêter de le repousser toutes les quinze secondes, ce qui ravit mon patron bien sûr. Il a cet air satisfait et fier de lui qu’il arbore quand il a signé un contrat. Son bras est posé sur l’épaule de sa femme et il lui caresse le cou doucement. S’il savait que c’est l’endroit que j’embrassais au moment où elle jouissait dans mes bras il y a à peine une heure…

Quel moment de folie. Je n’en reviens pas qu’elle ait pris autant de risques pour moi et qu’on soit allé aussi loin. Je ne sais pas si c’est l’urgence de la situation ou le risque d’être surpris, mais c’était super excitant et, dès que nos bouches se sont retrouvées, je n’ai plus eu qu’une envie, lui faire l’amour. Et vu comment elle a réagi, je crois qu’elle a autant que moi apprécié ce petit moment. Je me demande si on aura l’occasion de recommencer avant la fin de la soirée car je ne dirais pas non à un petit bonus ! Cette femme me rend vraiment fou.

Pour l’instant, en tout cas, je dois faire face à l’image du couple parfait que veut renvoyer Louis et à Oriane qui n’ose pas me regarder directement de peur de se trahir mais qui m’envoie des regards un peu désespérés dès qu’elle en a l’occasion. Je dois aussi m’occuper de ma voisine, une cousine de Mathieu, très gentille mais un peu collante. Elle essaie d’attirer mon attention et, pour ne pas être malpoli, je réponds du mieux que je peux à ses questions. Elle est plutôt mignonne dans sa mini-jupe blanche et son chemisier crème dont elle a ouvert un bouton supplémentaire depuis qu’elle s’est assise à côté de moi, mais je ne ressens aucune attraction particulière pour elle. La pauvre… Je crois qu’elle n’attend qu’une chose, que je l’invite dans le boudoir où j’ai retrouvé Oriane pour lui faire connaître le même traitement. Une nouvelle fois, je repousse gentiment la main qu’elle a posée sur ma cuisse mais la coquine en profite pour attirer la mienne sur sa cuisse nue. Elle fait mine de rien en continuant de discuter mais elle est bien chaude et je crois que l’alcool n’aide pas à garder les limites de la décence.

Lorsque les danses commencent, Rachel, après avoir déposé son verre de champagne, ouvre les festivités avec son mari. Lui, il a de la chance d’avoir épousé une femme comme ça, mais il va devoir assurer ! Ça ne m’étonnerait pas que les deux aient besoin du boudoir avant la fin de la soirée vu comment elle le colle de manière sensuelle. Je me retrouve à danser avec Jeanne qui essaie de m’embrasser alors que ses mains palpent sans retenue mes pectoraux. Je maintiens la distance du mieux que je peux, mais j’avoue que voir Louis avec ses mains sur les fesses de mon amante, ça me déconcentre pas mal. Il profite vraiment bien de sa soirée, lui et ça m’énerve au plus haut point.

— Désolé, Jeanne, mais j’ai promis une danse à Oriane, je vais devoir t’abandonner un peu, lui dis-je en prenant un air désolé que je ne ressens pas du tout.

— Oh… mais, tu iras plus tard, non ? On a toute la nuit pour danser !

— Je vais profiter que son mari la lâche quelques instants, ris-je, et ensuite, je reviens m’asseoir à tes côtés.

Je m’éloigne d’elle immédiatement et m’approche d’Oriane qui vient de se rasseoir alors que Louis s’est éloigné pour aller éliminer tout ce qu’il a bu, et lui fais signe de se lever. Elle réagit immédiatement et vient se coller à moi, réveillant immédiatement mon désir. Là, j’avoue que l’on joue avec le feu car c’est impossible de garder des distances suffisantes pour éviter de faire monter la température.

— Tu sais que j’ai encore envie de toi ? lui soufflé-je à l’oreille.

— Et c’est moi la perverse, hein ? rit-elle doucement.

Cette petite danse s’arrête malheureusement trop vite et je suis obligé de reprendre ma place à table près de Jeanne dont la jalousie serait presque comique à voir si elle ne révélait pas que nous n’avons pas réussi à rester si discrets que ça. Rachel et Mathieu me sauvent cependant de toute explication en s’approchant de notre table. Ils font le tour des invités et trinquent à leur mariage partout où ils passent. Lorsque la mariée capte la main de Jeanne sur mon bras, je vois un éclair dans ses yeux qui ne me dit rien de bon.

— Je vois que le plus beau célibataire de la soirée a un succès fou ! Jeanne, je crois que tu vas avoir du mal, son cœur est déjà pris si mes informations sont bonnes.

Mais qu’est-ce qu’elle raconte, elle ? Elle ne va quand même pas dénoncer sa meilleure amie devant son mari ! Heureusement, David, qui a comme moi capté ce qu’il se passe, intervient.

— Non mais, c’est moi le plus beau célibataire de la soirée ! Demande à Andrea, je suis sûr qu’elle sera d’accord. Regarde le spécimen, dit-il en se levant.

Il fait comme lorsqu’il est en spectacle et utilise la musique qui passe pour enlever sa chemise de manière théâtrale avant de se retrouver torse nu à se déhancher sous les applaudissements de toute la table. Je profite de la diversion pour échanger quelques regards appuyés avec Oriane qui n’est pas du tout intéressée par mon ami et semble vouloir trouver un moyen de s’écarter de Louis qui continue à la serrer contre lui de manière possessive. Pris d’une jalousie un peu insensée, je me lève à mon tour.

— Pas mal, David, mais je crois que Rachel a raison. Je ne suis peut-être pas stripteaseur professionnel, mais c’est moi, le plus beau ! Laissons mesdames décider et juger !

A mon tour, je me défais de ma chemise en rythme et me déhanche aux côtés de mon ami, hilare. Notre petit show improvisé fait hurler ces dames comme si nous étions au Lotus Club et, quand la musique s’arrête, tout le monde nous applaudit.

— Alors, Rachel, quel est l’avis de la mariée ? Il faut nous départager, lui lance David en se rhabillant.

— On en reparlera quand mon mari aura fait son effeuillage pendant notre nuit de noces. Je n’ai pas envie de marcher sur les platebandes de mes… mon amie, rit-elle en lançant un regard à Andrea. Vous êtes très doués tous les deux, cela dit.

— Moi, je vote pour Hugo ! crie de sa place ma voisine dont les yeux montrent toute l’excitation.

— Et moi pour David ! s’esclaffe Andrea en sautant sur son favori.

Oriane a elle aussi les yeux qui brillent mais je vois qu’elle est énervée contre Jeanne et contre les autres demoiselles qui se sont approchées pendant le spectacle. Si elle pouvait, je pense qu’elle les enfermerait toutes à la Bastille jusqu’à la fin de leurs jours. Le seul mérite de cette jalousie qu’elle doit ressentir, c’est qu’elle a réussi à se dégager de l’étreinte de son mari et, alors qu’une petite brune que je ne connais pas m’explique qu’elle a toujours trouvé les hommes barbus à lunettes à son goût, j’ai le plaisir de la voir le réprimander. Enfin ! Louis n’a pas l’air plus perturbé que ça par la rebuffade, mais moi, ça me fait plaisir.

Par contre, mon éclat de folie m’a mis dans une situation difficile. Maintenant que mon statut de célibataire a été mis en avant et que j’ai fait étal de ma musculature, je ne sais plus où donner de la tête. Autant, Andrea a réussi à mettre le hola sur les sollicitations envers David en s’asseyant sur ses genoux pour l’embrasser à pleine bouche suite à son show, autant moi, je me retrouve au milieu d’un petit groupe de nanas qui doivent se dire qu’elles ont toutes leur chance. Je ne connais même pas le prénom de celle qui vient de m’entraîner sur la piste de danse et déjà, ses mains se pressent sur mes fesses alors qu’elle enfouit sa tête dans mon cou. Un peu embarrassé, je suis obligé de la saisir par les hanches et la brune prend ça pour une avance car immédiatement elle relève la tête et cherche à m’embrasser. Je n’ai le temps que de tourner la tête pour sentir ses lèvres se poser sur ma joue.

— Doucement, voyons, on ne se connait même pas !

En plus, elle doit presque approcher l’âge de ma mère et, même si elle est une belle femme, je ne suis pas du tout intéressé. Je me demande comment je vais faire à me sortir de cette situation, surtout qu’elle n’a pas l’air d’avoir envie de se calmer.

— Oh allez, détends-toi, rit-elle. Tu ne peux pas te déshabiller comme ça devant nous et ensuite faire comme si de rien n’était, mon Chou ! On peut passer un très bon moment, toi et moi, tu sais ?

Quel con, bien sûr qu’elles vont toutes interpréter ça comme une invitation ouverte à venir profiter de moi. Je m’en veux d’autant plus que l’intéressée pour laquelle j’ai fait le spectacle s’est éclipsée et, du coin de l'œil, je la vois qui a récupéré son fils.

— Je n’en doute pas mais peut-être que j’ai déjà réservé mes faveurs à une autre, rétorqué-je en souriant, ravi de voir que la danse s’achève. Une autre fois, peut-être ?

J’essaie d’aller retrouver Oriane qui est en train de saluer sa meilleure amie mais je me fais alpaguer par Jeanne qui se jette littéralement dans mes bras.

— C’est de moi dont tu parlais à ma tante, beau brun ? me chuchote-t-elle à l’oreille en m’entraînant vers la piste de danse. Je vais te montrer toutes les envies que tu as réveillées en moi.

Elle saisit mes mains qu’elle pose directement sur ses fesses et enlace mon cou pour se frotter sans discrétion sur mon bas-ventre. Au loin, je vois Oriane qui m’envoie un regard furieux et qui s’éloigne avec Robin et son mari qui les accompagne. Je me dis que là, j’ai vraiment foiré les choses et que ce mariage qui avait si bien commencé est en train de déraper. Je m’étais imaginé me proposer de raccompagner mon amante chez elle afin de finir la nuit avec elle, mais c’est avec son époux qu’elle repart. Et moi, je suis coincé avec une blonde qui ne pense clairement plus qu’à une chose, me déshabiller totalement et finir la nuit dans mon lit. Vive les fins de soirées…

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