Je te demande pardon.
Cher frère,
Hier, tu me demandais : "C'est quoi le réchauffement climatique ?"
Incapable de te répondre correctement, j'ai laissé l'affaire à maman. Elle t'a expliqué l'aspect purement scientifique de la chose. Je ne sais si tu as compris, mais moi, cela m'a laissée éveillée toute la nuit. C'est donc ainsi que les adultes voient la menace ? Aberrant.
Laisse-moi te montrer la catastrophe à travers mes yeux, à travers les yeux des jeunes.
Le Réchauffement Climatique, avec un grand R, avec un grand C, c'est tout d'abord l'inaction des adultes.
C'est ensuite l'incompétence du gouvernement à reconnaître son tort.
C'est l'imbécilité de rejeter la faute sur tout le monde mis à part soi quand l'erreur se trouve partout sans exception aucune.
Ce sont les entreprises qui refusent de voir les choses durablement.
Ce sont les adultes en général, qui refusent la menace, éduquant leurs enfants à rester dans leur zone de confort.
Ce sont ces mêmes enfants qui ne se rendent compte que tard que leur empreinte carbone est bien trop lourde.
Ces enfants, qui, devenus adolescent, étudiants, décident d'agir, se mettent en colère.
Il y a cinq étapes au deuil.
Le déni.
La colère.
La négociation.
La dépression.
L'acceptation.
Déni. Colère.
Nous sommes en plein dans le deuil de notre planète.
Si tu avais la possibilité de sauver une vie, petit frère, agirais-tu ?
C'est la question à laquelle tout le monde réponds oui. Et pourtant, une petite partie seulement associe l'acte à la parole.
Le Réchauffement Climatique, petit frère, c'est la flemme générale qui s'est emparée du monde depuis bien longtemps déjà, et qui continue de se répandre comme du venin de serpent. Et certains encouragent ce venin par leur fiel.
Il y a de l'ironie là-dedans, je trouve. Les hommes ont peur de la mort. Pourtant ils la voient arriver avec soulagement dès lors que nous parlons de mourir avant la planète. Car évidemment, tous ces adultes que tu entends dénigrer les "écolos" comme nous sommes appelés, ils seront morts, en 2050, lorsque le climat aura pris quatre degrés. Et ils n'ont même pas la décence de laisser un héritage propre et viable à leur descendance.
Maintenant, à partir du quinze mars, cette descendance si chère à leurs yeux, n'ira plus à l'école les vendredis, séchant cette éducation si importante pour notre futur, disent-ils. Mais de quel futur parlent-ils ? S'ils ne font rien : nous n'en avons pas !
Je m'excuse si je t'ai effrayé mais la vérité est dure. Le monde se meurt et nous devons absolument faire quelque chose pour empêcher cela. Nous, les jeunes, avons le devoir d'obliger ceux qui peuvent faire un grand changement à prendre leurs responsabilités !
Petit frère, descendra-tu dans la rue, à mes côtés ? Me rejoindras-tu tous les vendredis afin de reprendre notre destin des mains des Parques ? Marcheras-tu avec moi ? Aideras-tu à sauver, plus encore qu'une seule, des milliards de vies ?
Je t'en supplie, petit frère, ne te fais pas traduire en justice pour non-assistance à planète en danger !
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