Un trait blanc déchire le ciel encore bleu,

Les fruitiers sont parés de leurs plus belles fleurs,

Très haut ronfle les moteurs d'un avion,

Papiers et feuilles sèches caracolent,

Le vent se faufile entre les façades

De cette petite rue calme et charme,

Et dans les branches des arbres

Du parc municipal désert et triste.

Les bourrasques poussent les nuages,

On attend la neige pour cette nuit,

Mais déjà s'installe le froid,

L'air en distribue le parfum hivernal,

Le printemps est ajourné...

Les oiseaux profitent du soleil pâle,

Et des abois assourdis s'échappent

De derrière des murs et fenêtres.

La circulation reprend peu à peu.

« Je trie déjà, maintenant je trie aussi... »

J'ai garé ma voiture devant ce slogan

De la borne à recyclage,

C'est tout un programme,

Orné de jolies fleurs jaunes !

Peu à peu, le vent forcit,

Des rafales secouent les câbles électriques.

Bien vite retourner dans mes collines,

Aller faire une balade avec mes chiens,

Puis allumer une bonne flambée,

Avant le début de la tempête,

La ville sourit encore avant

Que le désastre ne sorte griffes et crocs.

La cloche a sonné trois coups,

Lents, tristes et sans entrain.

Le vent siffle dans les câbles.

Sensation d'être hors temps...