Et après, qu'y a-t-il ?
Les anges nous acclamant ?
Dieu nous jugeant ?
Ou bien serait-ce le Diable ?
Les saints doivent bien en rire !

Nous voilà comme des écervelés à faire de grands gestes et mouvements, pensant qu'ils nous sauveront d'un bien grand mal...
Écartez les bras tant que vous voulez ;
Chuchotez vos paroles comme des secrets ;
Récitez vos plus beaux vers ;
Chantez en cœur ;
Cela ne nous sauvera pas de ce monde qui se détruit.
Les mains jointes, les signes, quels qu'ils soient, les bras croisés, la tête courbée ;
Les psaumes, les règles, les sacrifices...
Tant d'unité, vers le Salut.

La religion est cette drogue douce, addictive, qui rend esclave son plus profond croyant.
Vous voilà paisibles, joyeux, remplis d'espoir en l'humanité.
Les malheurs sont là, malgré vos chorégraphies et vos chants.

La religion peut anesthésier mais peut décevoir. C'est un placebo, un refuge pour les âmes tourmentées par une vie brutale et parfois nauséabonde. C'est un parfum masquant les odeurs des corps décharnés. Putréfaction infamante ! C'est une rambarde protégeant les esprits les plus frêles à ne pas tomber dans le précipice les menant à la fosse commune. C'est la clope du fumeur lui permettant de survivre.

Et l'on me dira : « Tu ne sais pas ce qu'il y a après ! »

Si, je le sais : mon corps sera ici bas, sous terre.
Auprès des vers.
Il leur servira de dessert,
Après avoir décharné d'autres corps.
D'autres insectes se joindront au banquet.
Les os seront saillants, puis la poussière les remplacera.
Mes cheveux sécheront et disparaîtront.
Mes lèvres pâles dévorées par les bêtes.
De mon ventre, il ne restera rien.
Mes cuisses seront le gibier des parasites.

Et mon esprit ? En tout cas, le Tout puissant vient de me barrer son entrée...
Mon âme est tant désolée qu'il ne l'acceptera sûrement pas.