Dans ta tombe
Les rires et les cries de mes camarades de classe me font doucement sourire. Leurs sons me sont familier depuis maintenant deux ans. De huit heures du matin à dix-sept heures, les rires, les hurlement des collégiens me portent et me donnent mal à la tête quand je sors des cours le soir pour retourner chez moi.
Je sens un regard sur moi, le malaise m'emplit le coeur. Je me tourne vers le fond du couloir orange du premier étage de mon collège et je ne vois rien à part des élèves qui soufflent à l'idée de retourner en cours. Les profs se pressent pour arriver à l'heure, les élèves crient de plus en plus fort pour prolonger la pause du matin et je sens toujours un regard perçant sur moi. Je tourne ma tête dans tous les sens pour découvrir qui me fixe comme ça. Personne à gauche, ni à droite, ou encore derrière moi. Je me sens idiote d'être parano à ce point, quand tout d'un coup toutes les lumières du couloir s'éteignent.
Le silence est tout autour de moi, il n'y a plus personne. Plus de profs stressés pour réussir leurs cours et captiver leurs élèves suffisamment pour avoir le calme et se concentrer. Plus d'élèves excités de rentrer en cours pour terrorisser les profs et également les quelques intellectuels qui voulaient seulement travailler.
Je cherche à tatons un interrupteur sur les murs. Depuis deux ans, il y en a un à côté de l'extincteur qui à sûrement jamais servit. Mais bizarrement, aujourd'hui, il n'y en a pas.
Mes yeux s'habituent peu à peu à l'obscurité, je distingue des formes lugubres autour de moi, la couleur clair du couloir s'est changé en noir impénétrable. Il n'y a plus de fenêtre au dessus du mur. Habituellement il y a des vitres pour qu'on puisse voir la clarté de l'extérieur. Mais là rien. Je suis désespéremment seule et dans le noir complet.
Une musique commence à se jouer dans ma tête, les paroles se font très nettement dans mon esprit et le rythme de la musique me fait froid dans le dos. Normalement j'écoute cette mélodie pour lire, mais cette fois elle apparaît pour encore plus m'effrayer. Ben Cocks me paralyse avec ses paroles... So cold dit-t-il...
Soudainement je me rend compte qu'il fait étonnament froid dans ce couloir pourtant chauffé vingt-quatre heures sur vingt quatre. Je grelotte tellement que je dois me passer les mains sur les bras pour pouvoir me réchauffer mais cet effort est vain puisque le froid s'engouffre dans ma bouche pour me gêler de l'intérieur.
Un bruit strident attire mon attention, je dévie mon regard vers le fond du couloir et la peur me cloue les pieds au sol. Une tombe noire avec des détails que je ne peux pas dinstinguer tellement je suis loin, sont dessinés sur toute la tombe des années vingt. Je me croirais plongée dans une de mes séries préférées tellement cela me semble surréaliste. Mes pieds avancent tous seul dans ce couloir plongé dans le noir. Quand je regarde le sol je vois qu'il bouge, en analysant les détails je me rends compte que je suis en train de marcher au milieu d'une multitude d'araignées et de serpents.
J'hurle de peur et m'apprête à courir, quand j'entend une cloche en arrière fond. D'où sors ce son ? Je scrute le plafond qui était orange également et je ne vois aucune cloche qui émet ce son effrayant. Je sens la peur grandir en moi, ça commence à me bouffer les organes. Mon estomac se contracte, mon coeur ralentit, le froid me tient prisonnière et levant les yeux vers la tombe je distingue qu'elle a bougé. Elle a avancé de quelques centimètres et elle continue de se rapprocher de moi. J'essaye de m'enfuir, j'essaye d'hurler que je suis là, que je dois être secourut mais aucune parole ne sort de ma bouche. Un serpent qui rampait à mes pieds vient se glisser entre mes jambes pour ensuite rouler sur ma poitrine afin de m'empêcher d'hurler en se collant contre ma bouche ouverte. Les larmes commencent à couler, la tombe se rapproche de moi tout doucement comme pour faire durer le plaisir de ma torture. Je sers les poings aussi fort que je peux, mes ongles transpercent ma peau et le sang coulent sur mon jean pour atterrir au coeur du nuage d'araignées.
Désormais la tombe se tient devant moi, si je tends la main je pourrais la toucher. En la regardant de plus près je me rend compte qu'elle est en réalité grise avec des petites vagues sur le couvercle. Le tissu blanc de l'intérieur ressort sur les bords et il y a des inscriptions faitent sur les vagues que je ne peux pas lire.
Un grincement me fait sursauter, le serpent autour de moi ressert sa prise et je fais attention de ne pas faire de mouvement pour pas qu'il m'attaque. Le couvercle de la tombe s'ouvre et mon coeur manque un battement. Mes sanglots ressemblent à des gémissements de détresse avec le reptile sur ma bouche. Je risque un regard à la personne en face de moi, qui me fixe et je ne peux pas m'empêcher de tomber à genoux en hurlant de terreur.
C'est elle ! Elle est revenue me chercher !
Elle ne ressemble plus à la fille qu'elle était. Ses cheveux sont pleins de sang et de terre. Son visage est tellement blanc qu'il devient transparent. Son corps est moitié squelette moitié chair à vif avec du sang qui coulent encore de ses plaies. Elle ouvre la bouche difficilement et me chuchote d'une voix étonnament douce :
- Rejoins-moi...
Je secoue la tête pour dire non et son apparence change pour redevenir celle qu'elle était. Elle me fait un sourire rassurant qui ne va pas du tout avec le décor effrayant digne d'un film d'horreur. Le serpent se ressert autour de moi, j'ai de plus en plus de mal à respirer et je sens les araignées bouger sur mes mains. Mon coeur tambourine dans ma poitrine et elle me répète de venir à elle. La peur grandit, jusqu'à en devenir étouffante et le serpent exerce une pression sur ma bouche pour que je puisse plus trouver d'air. La panique remplit mon corps, mes poumons me brûlent et cherchent de l'air désespéremment. La personne en face de moi me sourit, elle voit ma mort qui arrive, je commence à fermer les yeux et je sens mes forces s'envoler. Le serpent se ressert une dernière fois autour de moi, je tombe au sol au milieu de cet océan d'insectes et mes yeux se ferment pour plonger dans le noir complet et définitif.
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