Sommeil
Passent les heures, regard rivé au plafond,
À attendre inlassablement celui qui ne vient pas.
Un mince espoir, les yeux fixés sur le néon,
Je dois me faire à l’idée qu’il a fui loin de moi.
Une attente qui m’épuise tant et tant
Au point que je ne me reconnais plus.
La force me quitte, chaque jour, je le sens,
Bientôt c’est tout mon être qui aura disparu.
Mais où sont passé les songes,
La vie et les mensonges ?
Je ne demande rien d’autre que dormir,
De ce réel qui m’oppresse, fuir.
La folie rôde tout autour
Comme une brume qui me caresse.
Devenue la proie de mes propres vautours,
La peur me ronge de son obscure ivresse.
Repliée, je guette du coeur de l’antre
Que le sommeil daigne y passer.
Mon corps fourmille de lubies entêtantes ;
Dans l’ombre me hantent des démons insensés.
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