Une visite inattendu

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La vie n'était pas si facile pour lui. Un jeune garçon de douze ans qui travaillait déjà comme un homme au lieu d'étudier comme les enfants de son âge. Sans famille ni parents, ce sont les Balcan qui l'ont recueilli alors qu'il traînait dans les rues. Falen leur devait la vie et pourtant, ils lui menaient la vie dur. On pourrait penser qu'ils l'avaient élevé par amour mais la famille Balcan ne cessait de montrer le contraire jour après jour. Corvée après corvée. Moquerie après moquerie. Falen ne rêvait que d'une chose : s'enfuir. Mais où irait-il ? Et avec qui ? Non, il était condamné. Condamné à leur servir de larbin pour le restant de sa vie, si rien ne changeait.

La neige s'était déjà abattu dans les rues du village d'Homan. Falen avait été envoyé dans la forêt pour couper du bois. Une besogne qu'il était forcé de faire tout les matins dés sept heures malgré la fraîcheur. Au fil du temps il avait fini par s'y habitué. Chaudement couvert par un manteau, il empoigna sa hache et trancha le tronc d'un coup sec.

Malgré son jeune âge, Falen avait développé une force brut incroyable. Il était déjà aussi fort qu'un homme d'âge moyen. Mais ça n'empêchait pas que le froid commençait déjà à pénétrer les moindres parcelles de son corps. Ses mains partiellement gelées, la hache devenait de plus en plus difficile à maintenir. D'ailleurs la lame également commençait à s'émousser.

Mais au bout d'une demi-heure, Falen eut enfin fini de couper le bois. Il attrapa les bûches qu'il déposa sur un espèce de traîneau. A chaque fois qu'il tirait sur la ficelle du traineau pour avancer, ses muscles lui brûlaient. Une sensation très désagréable auquelle Falen s'habituait depuis peu. Il finit par atteindre le village. Arrivé devant la porte de la demeure de la famile Balcan, complètement épuisé et trainant péniblement le traîneau de bois, il frappa trois grands coups à la porte. La demeure de sa famille d'adoption était plutôt grande, car ses propriétaires étaient les plus riches du villages. Tout le monde les respectaient et en particulier Castro Balcan, père et chef de la famille du même nom.

C'est d'ailleurs ce dernier qui vint ouvrir la porte à Falen. Le regard méprisant qu'il jeta à Falen était comme un couteau qu'il lui enfonçait dans le coeur. Après tout les efforts qu'avait fourni Falen, comment pouvait-il montrer si peu de gratitude. Si peu de reconnaissance. Falen gardait au fond de lui toute la haine et le ressentiment qu'il éprouvait envers eux mais que se passerait-il le jour où il n'aurait plus assez de place pour les contenir ? Il préfèrait ne pas y penser.

Baissant les yeux devant le regard insistant de l'homme, ce dernier lui arracha des mains la ficelle attaché au traineau et rentra le bois à l'intérieur de la demeure. Falen voulut également rentrer pour se réchauffer mais Castro le repoussa de la main :

- Merci pour le bois mais maintenant va chercher de l'eau à la rivière ! Ensuite tu iras faire les courses après seulement tu seras autorisé à rentrer.

- Quoi ?! Se plaignit Falen d'une voix agacée. Mais j'y suis déjà aller hier !

- Et alors ? Lui demanda Castro avec un sourire narquois. Si je te demandes d'y aller aujourd'hui c'est justement parce que nous avons déjà utilisé les provisions d'hier. Maintenant dépêche toi si tu ne veux pas dormir dehors et le ventre vide !

Soupirant, Falen s'exécuta mais à contre-coeur. Et oui. Et c'était comme cela tous les jours. D'ailleurs Falen faisait régulièrement un détour devant l'école du village où il y observait les autres enfants, rire, s'amuser et surtout étudier. Il les enviaient énormément. Lui menait à douze ans seulement une vie bien plus compliqué que la plupart des villageois.

Être au service de la famille la plus riche du village n'était pas de tout repos. Mais c'était le prix à payer pour avoir un toit pour dormir et de la nourriture dans son assiette. Une chance dont d'autres ne pouvaient pas bénéficier. Et puis Falen savait aussi que sa propre famille se moquait complètement de lui et de son bien-être. Pourquoi lui demanderait-ils tous le temps d'aller faire les courses alors qu'ils étaient les plus riches et qu'ils avaient tout ce qu'ils voulaient ? Uniquement pour se débarrasser de lui. Mais Falen s'en moquait complètement.

Six heures du matin. Un son tonitruant raisonna dans tout le village. Falen fut réveillé par ce boucan. Ce qui d'ailleurs l'étonna étant donné qu'il n'était censé se lever que dans une heure. Mais le bruit qu'il entendait était enfaite celui d'une corne de chant. Un instrument qui servait à prévenir le village en cas d'urgence. Tout les habitants se réunirent sur la grande place du village. Falen aussi s'y rendit, depuis la grange qui lui servait de chambre, car les Balcan refusaient de le laisser dormir dans leur demeure.

Les villageois étaient un peu confus, certains étaient même paniqués. Que pouvaient-ils bien se passer au point qu'on en vienne à se servir de la corne de chant ? Le chef du village, un vieil homme dont la longue barbe grisâtre faisait la taille de son corps, se mit sur une estrade en hauteur pour y faire une annonce. L'urgence était en faite une visite du seigneur Ygsil, un des chefs militaires du pays. C'était un immense honneur pour un si petit village comme celui d'Homan.

Durant les jours qui suivirent, le village était en effervescence. Des banderoles et tout un tas de pancartes de bienvenues avait été aménagés dans les rues. Tout avait été nettoyé. Les commerçant faisaient le plein de provisions et l'inventaire de tout ce qu'ils offriraient au seigneur. Enfin bref, c'était probablement le plus gros évènement de l'année.

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