Le voyage jusqu’à l’une des villes les plus importante du Béarn ne fût pas aussi terrible que ses accompagnateurs le soufflaient par leurs narines. Paisible et installée confortablement sur la charrette, la doyenne s’amusait des plaintes deus sons vesins. Elle n’arrivait pas à déterminer quels souffles étaient les plus bruyants : ceux de ses compagnons ou ceux de leurs bœufs !

Puis, les tours pointues du château se dévoilèrent enfin devant ses yeux. Le sourire aux lèvres, la doyenne entreprit de raconter, avec bonne humeur, la première fois où dròlla, elle avait découvert la demeure des rois de Navarre. En ces temps plus anciens, Henri II de Navarre était au pouvoir et se désespérait de ne pas avoir d’héritier mâle. Il avait cependant engendré une fille, connue sous le nom de Jeanne d’Albret, qui rapidement, devint la fierté de son royal père. Par la suite, la petita princessa au tempérament de feu, devint une grana reina libre et puissante, qui s’émancipa de l'espós, Antoine de Bourbon, et assura l’éducation de son fils. Voilà qui était la mère du roi Henri III de Navarre, soit l'actuel Henri IV, roi de France !

Les villageois écoutaient le récit de la vieille dame sans émettre de commentaires. Que répondre dans de telles circonstances ?

Ils arrivèrent enfin devant les portes du château. La vielhòta, fidèle à son calme, demanda à être présentée au roi. Lorsqu’elle précisa que le motif de sa démarche est le beau cheval blanc du souverain, les gardes se précipitèrent à l’intérieur de lo castèth. Elle n’eut pas à attendre longtemps. lo noste Enric ordonna de la présenter immédiatement à la salle du trône.

Encore une fois, la décana réprima un rire en voyant les regards culpabilisés de ses voisins. Pourtant, au fond d’elle, la doyenne était ravie de son déplacement.

• Adiu, senta hemna* ! lui dirent à tour de rôle los sons vesins.

* Sainte femme