Chapitre 7 : Sacrifice
C'est le vent qui réveilla Gaucelm plus tard,
Il releva la tête et jeta devant lui un regard :
Toujours dans la Salle où n'était plus son bourreau,
La froide bise venait de la grande fenêtre à meneaux,
Le soleil allait commencer à poindre bientôt,
Ne manquant pas de brûler de Gaucelm la peau,
Qui ne pourrait pas alors crier le moindre mot,
Car bien serré sur sa bouche était un bandeau .
Prisonnier aux poignets attachés par des chaînes,
Plaqué par des cordes encerclant le gros pilier à ogives,
De l'autre côté duquel Péronne endurait la même peine,
Cette mère ne pût se résoudre à ce que la brûlante alternative,
Emporte son seul fils, aussi s'activa-t-elle avec haine,
À faire coulisser les cordes afin que Gaucelm esquive,
Ce bûcher d'une nature particulière et châtelaine,
Auquel elle se sacrifierait pour que son fils survive,
Ainsi par amour pour lui,
Décida-t-elle de renoncer à la vie.
Avec résignation et effroi,
Péronne regarda une dernière fois,
De l'astre flamboyant les rayons qui apparurent,
Et qui allaient lui infliger ses fatales morsures .
Déjà sa chair jusque là intacte,
Conclut avec la lumière son pacte :
Peu à peu elle se couvrit de boursouflures,
Et autres ecchymoses dues aux solaires brûlures,
Répandant sur sa peau le rougeâtre nectar,
Que sa vie durant par nécessité elle dû boire .
Ses yeux larmoyants montraient son désespoir,
De n'avoir été comme tout le monde,
Mais c'était surtout sur sa souffrance immonde,
Que ces yeux bruns en disaient long,
Tandis que se répandait une odeur de grillé nauséabond,
Émanant des chairs meurtries de la pauvre malheureuse,
Dont la disparition du mari était mystérieuse .
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