ÉPILOGUE
La reine avait éloigné le venin distillé par Dragus en le bannissant sans en faire un martyre. Après tout, il s’était rendu de lui-même, avait avoué ses fautes et s’était repenti. Avec l’aide de son nouvel émissaire, Eldrik, elle avait réussi à redonner espoir à son peuple en utilisant le message de la lune comme un nouveau but à atteindre, la chance d’un nouveau départ, un nouvel Eldorado.
Le temps était venu, enfin, de réouvrir le dialogue avec la surface. Le palais allait déménager pour s’installer près de ce que les humains appelaient les colonnes d’Hercules, à côté du canal de Gibraltar. Autrefois, se trouvait là un continent, aujourd’hui englouti, que l’on appelait l’Atlantide.
Leurs deux peuples s’y étaient croisés un temps, mais leur soif de conquêtes et leur vanité les avait menés à leur perte, puis à l’oubli. En effet, la terre, lassée de leurs chamailleries perpétuelles, les avait un jour séparés, comme on séparerait deux enfants turbulents, créant un fossé entre eux et engloutissant toute trace de leur civilisation.
Mais voilà qu’aujourd’hui était revenu le temps des retrouvailles et de la paix. La reine avait grandi et commençait à prendre son rôle avec intelligence. Mettant de côté son orgueil, elle était allée voir chacune de ses cent-dix-sept sœurs (une par mer et océan) et les avait rassemblées autour d’elle, afin de l’aider à gouverner.
Eldrik, quant à lui, était retourné aider son grand-père à préparer ses vieux jours. Il se réinstalla à la surface et reprit ses études. Il avait en effet décidé de monter une société de tourisme vert, afin de sensibiliser les humains à la beauté de la mer, mais aussi au peuple qui l’habite.
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